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L’avenir des Mbochi

Lutte contre la dictature du Congo : Nos frères et sœurs du nord ne seraient-ils tous que des sournois ?

« Sournois » « personne qui cache ses pensées, ses sentiments véritables, agit hypocritement et souvent de façon malveillante avec autrui. » Les synonymes de ce mot sont entre autres : double-jeu et cafard. (Larousse)

Vous remarquerez qu’entre ce papier et le dernier que nous avons publié, il s’est passé beaucoup de temps. Le temps des cerises.

Certes, nous sommes en plein chantier d’un roman qui nous occupe beaucoup ; mais, nous avouons avoir été vaincu par la déception devant certaines informations que nous avons recueillies dans certains grands milieux, et qui, malheureusement, riment bien avec le comportement politique de certains frères et sœurs originaires de la partie septentrionale du Congo, dans la lutte contre le pouvoir de Brazzaville en dépit de ses crimes de sang, de démocratie et économiques.

Dans cet article, nous voulons engager un débat national sur cette question. Voulons-nous deux Etats Congo ou non ? Nos frères du Nord sont-ils sournois ?

Si les politiques ne s’engagent pas dans ce débat, pour étouffer les projets macabres de Denis Sassou Nguesso : guerre du Pool, Opération Mouébara, création et renforcement de l’Axe Nord Congo-Gabon-Cameroun-Centrafrique pour isoler et appauvrir les départements de la partie australe du pays, nous changerons complètement notre discours politique, qui jusque-là est fondé sur le principe « une seule Nation congolaise, et un seul Peuple congolais. »

D’ailleurs, vous connaissez notre projet Kongo Ya Sika ! Mais, nous pourrons, à cause de la sournoiserie de nos frères et sœurs du nord, soutenir le projet de création de l’Etat Sud Congo, malgré la peine que cela nous fait déjà dans notre for intérieur.

En effet, après la publication de nos articles sur la guerre qui est en préparation dans le département du Pool, nous avons infiltré beaucoup de milieux de la grande politique internationale et nationale, et ceux de nos frères et sœurs originaires de la partie septentrionale du pays, y compris ceux qui sont proches du clan au pouvoir, pour voir s’il est possible de faire une révolution et de chasser, ensemble, Denis Sassou Nguesso et son clan qui sont au pouvoir, depuis bientôt quatre décennies, et qui ont complètement ruiné le pays.

Aussi, avons-nous voulu comprendre la passivité qui anime nos frères et sœurs du nord, même en ces moments où tous les Congolais payent un lourd tribut de la politique de Denis Sassou Nguesso quand les Forces armées congolaises n’existent plus. Elles ont été remplacées par une milice tribale composée de mercenaires et d’officiers généraux et subalternes ainsi que des soldats qui ne sont tous originaires que du nord du pays. Bref, ce sont eux qui ont, aujourd’hui, les armes. Et, dans toutes les révolutions, il faut avoir la complicité de la Force publique. Mais, pourquoi les Congolais n’obtiennent-ils pas cette complicité de la Force publique ?

Dans notre conquête de l’information, nous avons été noyé par les hallucinations, les phantasmes, les rumeurs... à tel point qu’il nous a été très difficile de nous en sortir et d’extirper ce qui peut être pris pour une information ou être considéré comme étant vrai.

Pourtant, le comportement politique de nos frères et sœurs de la partie nord du pays pousse à croire à ces hallucinations, phantasmes et rumeurs que nous voulons
convertir ici en information vraie pour lancer le débat.

Faites votre révolution, ne comptez pas sur les gens du nord

Ce discours que nous avons entendu dans les milieux des originaires du nord a deux volets : un volet religieux et un volet moral.

Volet religieux

Dans sa stratégie de conquérir et de garder le pouvoir dans son clan (pas au nord sinon il aurait accepté l’élection de Jean-Marie Michel Mokoko), Sassou Nguesso a enrôlé, dans la secte dont il est le gourou, tous les cadres militaires et civils originaires du nord. Pour ceux du Sud du pays, certains y ont soit adhéré aveuglement soit dans le seul espoir d’avoir des promotions ou de plaire à Denis Sassou Nguesso et être pris pour des amis fidèles.

Or, il s’avère que dans cette secte la trahison est sévèrement punie. Le verdict des dieux mbochi est sans appel. Et, la peine de mort est écopée non pas seulement par la personne qui a commis l’acte, mais aussi par toute sa famille et sa descendance.
En clair, qui tue Denis Sassou Nguesso, mourra et exposera aussi à la mort tous ses enfants, ses petits-enfants et ses arrières-petits fils enfants. Selon les enseignements de la secte tirés dans l’Evangile selon Jean Dominique Okemba.

Cela semble être vrai, puisque dans la fiche d’adhésion, les nouveaux membres doivent donner les noms, prénoms, dates et lieux de naissance de leurs progénitures. Or, dans les sciences occultes, parait-il, tout cela suffit pour contrôler un homme et le tuer facilement.

Malheureusement, c’est ce discours traumatisant qui cache à peine des menaces contre les membres de la secte de Sassou Nguesso que tiennent les grands prêtres de cette secte aussi appelés Pères ou parrains spirituels.

Néanmoins, seul Sassou Nguesso peut, lui, tuer pour les causes du pouvoir, « qui et quand il le veut ». Mais, lui, il ne doit pas être tué de peur d’attraper la malédiction et de faire périr toute sa famille.

Même lorsque le général Norbert Dabira projetait d’abattre en plein vol l’avion de Denis Sassou Nguesso, le tireur ne devait être qu’un ressortissant du sud, pour éviter le châtiment des dieux mbochi sur les auteurs de cette explosion et tous les membres de leurs familles.

Volet moral

Les cadres civils et militaires du nord doivent beaucoup à Denis Sassou Nguesso et veulent lui témoigner leur gratitude jusqu’à sa mort. Denis Sassou Nguesso doit, malgré sa mauvaise gestion, mourir au pouvoir. C’est un pacte moral que les cadres civils et militaires ont avec lui.

Ils disent ouvertement que c’est Denis Sassou Nguesso qui leur a donné la dignité devant les peuples du sud qui les appelaient, autrefois, Bakulangue, mot péjoratif conçu à partir d’un autre mot Bakulangouee qui, lui-même, est façonné sur l’expression Kulangwe ou Kulango qui, pourtant, veut tout simplement dire « chez la panthère » ; mais que les peuples du sud, notamment les Laris, définissent comme étant des « personnes sans valeur ».

Denis Sassou Nguesso est donc le personnage politique qui a donné la valeur à l’homme du nord, et il aurait donné les moyens à tous les cadres du nord pour changer les visages de leurs villages, vivre comme des bourgeois d’où l’expression Ledza, lenoua, lebina tsatsa qui signifie faire bombance, afin de donner la dignité à tout originaire du nord. Une dette morale que nos frères et sœurs du nord ne peuvent payer qu’en lui restant fidèles jusqu’à sa mort, malgré sa mauvaise gestion.
Mais, il y a aussi le projet de création de l’Axe Nord Congo-Gabon-Cameroun-Centrafrique qui refait, petit à petit, l’unité autour de Sassou Nguesso.

L’Axe nord Congo –Gabon-Cameroun-Centrafrique

Denis Sassou Nguesso veut créer et développer un espace de vie pour son clan qui est en danger et sous les menaces judiciaires. Il a donc projeté de développer l’Axe Nord Congo-Gabon-Cameroun-Centrafrique. Nous avons appris que le projet a séduit beaucoup de nos compatriotes originaires du nord, notamment ses cadres civils et militaires qui veulent se passer des autres populations et départements du Congo qu’ils jugent révolutionnaires.

Pour cela, il a constitué un grand fonds financier avec les fonds volés au Trésor Public, et créé un grand lobbying pour faire passer le plan en Occident.
Dans ce plan, il y a l’élection, au Gabon, d’Omar Denis Junior Bongo Ondimba, fils d’Omar et d’Edith Bongo Ondimba, son petit-fils. D’après le plan, ce dernier doit à tout prix succéder à son demi-frère Ali Bongo, l’actuel président du Gabon. Avec la complicité du pouvoir gabonais, des bureaux de vote seront ouverts dans le département de la Cuvette Ouest du Congo où les Congolais voteront en masse. Nous avons aussi appris que dans le Niari, le ministre Pierre Mabiala pourra faire le jeu. Est-ce pour cela que des militaires sont déjà postés dans ce département frontalier du Gabon ? Mais, il y a aussi le soutien politique au parti de Paul Biya au Cameroun, et celui que le pouvoir de Brazzaville apporte à la rébellion en Centrafrique à qui il vend des armes et des munitions.

Sur le plan interne, Sassou-Nguesso a fait une copie collée de la stratégie du général Charles de Gaulle au Cameroun, entre 1954 et 1970, lorsqu’il a massacré les peuples Bamiléké et Bassa qui ne voulaient pas se soumettre à l’administration coloniale. Il pense qu’en maintenant les violences et les massacres des populations dans leur département, les fils du Pool qu’il prend pour une entrave à son plan, renonceront à leur lutte et conquête du pouvoir politique.

Affaire du Pool, Affaire d’Etat

Des individus, notamment Jack Okouya et l’adjudant Mvouama démentent, dans des vidéos mises sur les réseaux sociaux, la guerre que le pouvoir prépare dans le département du Pool. Alors que les militaires y sont encore déversés et Sassou continue à acheter des hélicoptères de combat.

A l’adjudant Mvouama, nous disons qu’il ne relève pas d’un soldat, même lorsqu’il est le chef dans une opération militaire, de venir s’exhiber et de se défendre dans les médias. Dans l’armée comme dans la police ou la gendarmerie, il y a des personnes qui sont chargées de la communication. C’est une faute grave qui est punissable.
A Jack Okouya, au moment où une partie de l’opinion nationale (leaders politiques, medias, citoyens…) soulève ou parle d’une situation ou encore ouvre un débat sur une question qui concerne un département ou tout le pays, il appartient à l’assemblée nationale d’inscrire le sujet à l’ordre du jour et d’interpeller les animateurs des ou du secteur concerné.

L’Affaire du Pool est une Affaire d’Etat. Ce n’est pas votre réaction à vous, mon frère Jack Okouya, qui va convaincre les Congolais. Nous attendons le passage, devant l’assemblée nationale, du ministre de la défense.

En attendant, la campagne sur la guerre du Pool continue. Et, nous avons déjà des victoires : la non programmation du voyage d’Emmanuel Macron au Congo après la célébration de l’Appel de Londres par le général Charles de Gaulle, alors que la France et le Congo devaient commémorer le refuge du général Charles de Gaulle à Brazzaville ainsi que le rôle de Brazzaville comme capitale de la France libre ; le refus de la société pétrolière Total de financer les élections présidentielles de 2021, l’ouverture de quelques procès contre les Sassou ou les Nguesso par-ci par-là.

Mais, c’est tout de même décevant et malheureux d’apprendre que nos frères et sœurs du nord croient encore à la politique de Denis Sassou Nguesso. Comme s’ils n’en sont pas déjà victimes. Soit ils sont sourds soit ils noient le poisson dans la mer.

Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain

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