La question des Noirs : Et, si on demandait une encyclique au Pape François, et une résolution du Conseil de Sécurité des Nations unies !

Du mythe de Cham, dans la Bible, jusqu’aux agressions des Africains en Chine, en passant par l’esclavage, la traite négrière, l’apartheid en Afrique du sud, les multiples déclarations de Nicolas Sarkozy : « l’Afrique n’est pas suffisamment entrée dans l’histoire », la population de Lagos est une source de pollution, ainsi que les propos du professeur Jean Paul Mira, chef de service à l’hôpital Cochin à Paris qui suggérait à Camille Cocht, directeur de recherche à l’Institut national de la Santé et de la Recherche scientifique (Inserm) de réaliser des tests de vaccins contre le coronavirus sur le continent africain…

Cela montre à suffisance que l’humanité traine, depuis des millénaires, un problème devant lequel elle ne trouve toujours pas une solution durable. Il s’agit de la présence de la race noire sur la planète terre. Le racisme contre les Noirs, ne perd toujours pas sa vogue, malgré le temps qui passe et la mondialisation qui, à notre avis, ne devrait pas seulement être économique, mais aussi le confluent des peuples et des races. Malheureusement, la pandémie du coronavirus a suffi pour remettre la question de la race noire sur la sellette.

Parlons-en donc pour bien réécrire l’histoire de l’humanité.

Voilà pourquoi nous demandons une encyclique au Pape François, et une résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur la question des Noirs, notamment leur protection, à l’image de toutes les résolutions qui avaient été prises pour protéger les Juifs. Les Noirs doivent-ils désormais compter parmi les espèces protégées ? C’est que la déclaration universelle des droits de l’homme est, aujourd’hui, mise à mal par les notions de la liberté et de la souveraineté des nations et des peuples.

Nous rappelons qu’une encyclique est une « lettre solennelle du Pape adressée à l’ensemble de l’Eglise catholique ou plus spécifiquement à une des parties d’entre elles : évêques, clergés, fideles. Les encycliques sont des textes qui ont le plus souvent valeur d’enseignement et peuvent rappeler la doctrine de l’Eglise à propos d’un problème d’actualité. » Et, une résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies, est un texte ayant une valeur juridique contraignante.

Dans cet article, nous ne publions pas une étude scientifique sur la race noire, mais nous osons, tout de même, à travers des extraits de notre roman, You are mum ! You are dad ! 373 pages, Editions Edilivre, 2018, engager un vrai débat sur le racisme dont les peuples noirs sont victimes depuis des millénaires, et qui, pourtant, n’est dû qu’à l’ignorance de l’histoire de l’humanité et aux complexes d’infériorité des peuples noirs, eux-mêmes, et de supériorité des peuples blancs et autres. Il se trouve que dans la pyramide de la classification sociale et économique, la base est formée par la race noire, composée entre autres des peuples d’Afrique noire.

Mais, c’est avec beaucoup d’humour que nous abordions cette question pour atténuer notre révolte et ne pas paraitre, nous aussi, raciste.

D’ailleurs, pour calmer les esprits qui se sentiront choqués par nos propos, nous demandons, d’avance, leur indulgence, et joignons à cet article une vieille chanson, Nakomitouna, de Verkys Kiamoungana, une vielle gloire de la musique du Congo démocratique. Elle interroge sur la race noire dans le catholicisme. Ses paroles nous aideront à dire ce que nous n’avons pas pu ou su dire et, sa musique instrumentale, à calmer la révolte et la colère.

Au commencement, la Bible

Les suprématistes « s’inspirent de beaucoup de théories racistes qui prônent la supériorité de la race blanche sur toutes les autres races. Mais, ils ont aussi l’histoire de Cham qui serait maudit parce qu’il aurait vu la nudité de son père Noé. Et, cette histoire aide à justifier l’esclavage, le racisme, l’apartheid et l’infériorité de la race noire devant la race blanche. »
Voilà pourquoi nous demandons une encyclique du Pape François sur ce sujet.

Néanmoins, même si cette histoire biblique dans laquelle, Canaan, l’un des fils de Cham, aurait attrapé la malédiction qui serait prononcée par Noé, ne fait aucunement allusion à la couleur de la peau noire, cependant, la bible fait allusion à l’Égypte lorsqu’il parle du « pays de Cham. »

L’Egypte, une grande nation…

Un grand nombre des descendants de Cham s’étaient déplacés vers le sud-ouest du continent africain où ils ont, pourtant, construit des nations dont certaines avaient même prospéré. Et, cette même Bible qui désignerait l’Egypte comme étant le pays des descendants de Cham, la présente aussi comme non seulement une grande puissance africaine, mais aussi une puissance mondiale. La première, d’ailleurs. L’Egypte avait dominé les nations et fait de leurs peuples des esclaves. Joseph, l’un des douze enfants de Jacob qui a été vendu comme esclave, par ses propres frères, à un officier du Pharaon, Potifar, fut soumis à cette condition avant d’être reçu par le pharaon. Etre bien rasé et parfumé faisait déjà partie du look des anciens égyptiens. Rappelons aussi que l’ancienne Egypte était peuplée par des Noirs.
Le roi Salomon d’Israël ne résista pas devant la beauté de la reine de Saba, lors du voyage de cette dernière à Jérusalem. Pourtant, la reine de Saba n’était pas seulement le symbole de la beauté corporelle ; mais aussi celle de la liberté. A travers sa beauté, elle exprimait non seulement son goût de la liberté pour elle-même, mais aussi pour tous les autres.

Une terre d’asile

Mais, l’Egypte était aussi une terre d’asile pour les enfants d’Israël. D’ailleurs, fuyant la persécution d’Hérode, Joseph, Marie et Jésus y ont trouvé refuge. Et, Dieu, lui-même, y avait séjourné. Il avait campé sur le Mont Sinaï. Et, c’est là qu’il reçut Moïse et lui donna les dix commandements qu’il devrait transmettre à son peuple.

Le mythe de Cham

Cependant, l’histoire de Cham, relue avec les yeux d’aujourd’hui et à la lumière de la tradition africaine, puisque le Pape Jean-Paul II parle de l’inculturation, montre que Cham ne pouvait pas attraper la malédiction qui serait prononcée contre lui et sa descendance, par son père, Noé , pour la simple raison que son acte était accidentel et non prémédité ou volontaire. Au cas où il avait vraiment eu lieu, dans les traditions africaines où la croyance à la malédiction a encore son influence sur les cultures, les coutumes ancestrales et les mœurs, la malédiction ne devient efficace que lorsque la personne contre laquelle elle est prononcée est coupable.

Au cas où elle est innocente, elle est protégée par Dieu. Puisque Dieu protège les innocents. C’est « sans effet ! » diraient les adeptes des églises de réveil du Congo Brazzaville et du Congo-Kinshasa. Aussi, faut-il dire que Cham était le benjamin et était petit de taille. Sa taille ne lui permettait pas de prendre le linge que son père avait accroché sur un piquet à l’intérieur de la tente. Voilà pourquoi il est allé informer ses frères aînés, Sem et Japhet, qui étaient plus grands que lui, de la mésaventure vécue dans la tente. Par ailleurs, les traditions africaines font aussi la différence entre la malédiction qui provient d’une parole avec laquelle on souhaite le malheur à quelqu’un et la sorcellerie qui est une pratique magique à travers laquelle on exerce une action néfaste sur des êtres humains, des animaux ou des plantes.

Le mythe de Cham est loin d’être une sorcellerie. Elle fait tout simplement allusion à une malédiction. Et, en Afrique, il y a plein de prêtres qui ont le don de laver les personnes qui sont atteintes de la malédiction. Du coup le mythe de Cham tombe de lui-même, aujourd’hui puisque le modernisme occidental permet de vivre au grand air dans un état de nudité complète, même devant ses enfants. Aussi, encourage-t-il l’inceste et l’homosexualité. Mais, il faut reconnaitre que le nudisme ou le naturalisme serait la meilleure façon au monde d’exprimer sa liberté totale si et seulement si le mythe de Cham n’existe pas. Or, les Ecritures veulent que l’on n’ajoute rien et ne retranche rien aux paroles de la Bible.

« Bénissez ! Ne maudissez pas ! »

En plus au nom de qui, Noé que la Bible présente comme un homme juste qui marchait avec Dieu, malgré son alcoolisme, allait-il descendre cette malédiction sur son propre fils et toute sa descendance puisque le même Dieu qui était son compagnon, recommande de bénir et non de maudire ?
« Bénissez ! Ne maudissez pas !  » peut-on lire dans la lettre de Paul aux Corinthiens. Et, si Noé avait maudit Cham et toute sa descendance avec son propre pouvoir, il était donc un sorcier dont le pouvoir ne vise qu’à faire du mal. Cependant, les clous qui permettent de fermer le cercueil et d’ensevelir pour toujours le mythe de Cham, sont fournis par la science, forme évoluée de la pensée humaine que l’on considère être la plus proche de la vérité, et avec laquelle l’homme transforme son milieu et s’offre des bonnes conditions de vie. L’histoire est rapportée par des scientifiques et non des romanciers ou des poètes. Elle décrit, en effet, le parcours d’un homme à la peau et aux cheveux noirs. Ils l’ont appelé Cheddar Man. Cet homme serait parti de l’Afrique, en passant par le Moyen-Orient et l’Europe de l’ouest, avant d’atteindre la Grande Bretagne via des terres qui sont, aujourd’hui, recouvertes par la mer du Nord. Agé de mille ans aujourd’hui, Cheddar Man est, selon ces découvertes, l’ancêtre des Britanniques. Or, les Britanniques, donc les descendants de Cheddar Man, le Noir, lui-même descendant de Cham qui serait maudit, ont connu beaucoup de génies qui ont révolutionné le monde et construit des grandes et puissantes nations.

Conclusion

«  Si les Européens et les Arabes n’étaient pas venus en Afrique pour piller ses richesses naturelles et humaines, et imposer leurs religions, les grandes puissances économiques du monde seraient toutes africaines. », et « si, avant d’arriver dans le continent africain, le christianisme n’était pas passé par l’Europe où elle a, comme les eaux d’une rivière qui prennent la couleur des sols des régions qu’elles traversent, pris la culture européenne, il n’y aurait pas eu de problème. Et, l’inculturation n’allait être qu’une affaire de conversion des valeurs. De la même manière que l’on convertit les devises étrangères.  »

Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain