Calvin Djouari, écrivain et romancier camerounais n’a pas du tout aimé le diagnostic politique posé par le médecin congolais Dr Thierry-Paul Ifoundza sur les sempiternels voyages internationaux de Denis Sassou-Nguesso. Toujours entre deux vols, l’infatigable oiseau est de tous les sommets où sa présence aussi insignifiante qu’agaçante pour ses hôtes fait de lui la risée de tous les observateurs. Mais notre pigeon voyageur se fiche royalement du mépris qu’il inspire.
Le toubib franco-congolais basé à Lille en France a alors sur sa page Facebook fait une sévère échographie du Congo dirigé par Sassou qu’il dévore de l’intérieur. Pour ce crime de lèse majesté, mal lui en a pris.
Piqué au vif, l’écrivain Camerounais dont on n’a jamais ni vu ni lu un seul roman, à part son apologie de Sassou, est monté au filet quand le Dr. Ifoundza a osé critiquer le récent séjour du tyran congolais en Russie où, selon le médecin, le tyran s’est contenté de faire des selfies, d’avoir été muet comme une carpe (Poutine ne lui ayant même pas donné la parole) de faire de la figuration, voire du tourisme. Bref, encore un coup d’épée dans l’eau.
Or ces (ses) pérégrinations budgétivores ruinent le pays à un point asymptotique !
La page blanche est un désert difficile à traverser disait Gaston Bachelard. Pas pour Calvin Djouari qui s’est fendu d’un long article sur les pages du site Camer.B HEKOK Les Banen du Benelux. Entre autres flatteries, le romancier a éructé :
« Accuser un chef d’État de participer à des sommets internationaux est une preuve de courte vue géopolitique. Le monde ne se construit pas dans l’isolement. La présence du président Sassou Nguesso à Moscou, à Saint-Pétersbourg, à Paris ou dans les capitales africaines s’inscrit dans une stratégie claire de défense des intérêts nationaux sur la scène internationale. »
Tout flatteur vivant aux dépens de celui qui le nourrit, la question qui brûle les lèvres est : combien coûtent ces homélies journalistiques aux contribuables congolais ?
Le Dr Thierry Ifoundza, « un « pantin » » !
A en croire le Camerounais, il faut une sacrée dose de mauvaise foi pour ne pas voir en Denis-Sassou Nguesso un homme de paix, un médiateur dont la subtilité diplomatique à été félicitée dans les crises multisectorielles partout dans le monde.
« Sassou Nguesso est un homme de paix. Il l’a prouvé dans son pays, et il l’a exporté : médiateur dans plusieurs conflits africains, artisan de la paix en Centrafrique, au Tchad, au Mali. L’histoire retiendra cela, bien plus que les accusations faciles d’un pamphlet improvisé. » argumente notre flatteur.
Nolens Volens, grogne Calvin Djouari, c’est trop facile, caché derrière les réseaux sociaux, de scanner la politique de Sassou et d’en révéler les grosses médiocrités alors que, mutatis mutandis , on n’a soi-même rien entrepris pour son pays.
Le Président John Kennedy dont la réflexion est désormais plagiée par les rois fainéants du monde entier demandait à ses détracteurs ce qu’ils avaient fait pour leur pays l’Amérique quand ils se plaignaient que les Etats-Unis n’avaient rien fait pour eux.
Calvin Djouari embouche la même trompette :
« Qu’avez-vous véritablement fait pour le Congo, en dehors de ces diatribes lancées depuis l’ombre confortable des réseaux sociaux ? Avez-vous tendu la main à un seul orphelin de la République ? »
Pour avoir endossé la robe blanche du justicier, le pneumologue lillois se fait sèchement interpeller :
« Mais dites-nous, Docteur Ifoundza, au nom de quelle œuvre, de quelle action tangible, de quelle contribution mesurable osez-vous revêtir la toge du justicier national ? »
Perçus comme donneurs de leçons, les gens comme le médecin Thierry-Paul Ifoundza se font généralement atomiser par les bien-pensants. Ca n’a pas loupé.
« Avez-vous formé, accompagné, encouragé un seul jeune sur la voie de l’excellence ? Avez-vous posé une pierre, même symbolique, à l’édifice national que vous prétendez défendre ? Il est facile de noircir les pages virtuelles de critiques, mais plus difficile d’éclairer le réel par l’exemple, la présence et l’action. »
C’est à couper le souffle.
Le 4 mars 2012 explose une caserne militaire dans quartier Mpila à Brazzaville. Bilan de la catastrophe : des milliers de morts officiels. Pour la gouverne de Calvin Djouari le Dr. Thierry Ifoundza était en première ligne pour soigner les blessés. Au sujet de cette tragédie, on soupçonne la main noire de Sassou, un chef d’Etat qui n’a jamais construit un seul hôpital en bientôt cinquante ans de règne.
L’écrivain en herbe Camerounais le sait sans doute, la posologie est du domaine du Dr Ifoundza. Une ordonnance politique prescrite en bonne et dû forme a concerné le cas Jean-Marie Michel Mokoko, « prisonnier personnel » (sic) du très gentil apôtre de la Paix Denis Sassou-Nguesso.
« Liberté pour Jean-Marie Michel Mokoko » continue de se battre Thierry Ifoundza.
On n’a pas vu le compatriote de Ruben Um Nyobè de l’UPC (1913 – 13 septembre 1958) sortir sa plume quand Sassou a expulsé Kémi Séba de Brazzaville.
Lassy Mbouity
Le bistouri de la dictature vient de saigner à vif le lanceur d’alerte congolais Lassy Mbouity. Retrouvé dans les eaux nauséeuses du ruisseau Madoukoutsékélé où on l’a retrouvé moribond au petit matin (21 mai 2025) son pronostic vital ne présage rien de bon.
Cameruineux
Mais qui sont ces Camerounais qui volent au chevet du soldat Sassou, grand blessé de guerre contre la Liberté, la Paix et la Démocratie ? Oui que gagnent-ils en léchant la raie de Sassou ?
Il y a d’un coté l’avoine, de l’autre des aliborons. Sassou possède de l’avoine, les Camerounais font l’âne pour avoir l’avoine.
On aimerait que leurs scalpels tranchent les liens tentaculaires de Paul Biya sur le Cameroun.
Rongés par la galère, des journalistes camerounais en sont réduits à encenser Sassou quand les Congolais à bout de souffle veulent extirper ce poison mortel.
Soyons juste. N’appliquons pas la fable du Corbeau et du renard à toute l’intelligentsias camerounaise. Des lions indomptables comme Franklin Niamssy rugissent contre Sassou. On a bu du petit lait quand il a pulvérisé le ministre Congolais Thierry Moungalla après ses niaiserie sur le franc CFA assorties de l’expulsion du militant Kémi Séba.
Qui n’a pas applaudi la scène du ministre de l’éducation nationale camerounais enfariné (lui et sa délégation) dans un hôtel de Bruxelles par ses opposants ?
Défendu bec et ongle par des aliborons, le tyran congolais sait rémunérer ses mercenaires de la plume . La main invisible de la corruption se baladant sur ce prolétariat ambulant du journalisme a pour effet de voir se dresser des plumitifs prompts s à mordre comme des pitbulls, prêts à jurer contre des espèces sonnantes et trébuchantes que la terre est plate, que Sassou est l’homme que tous les Congolais et tous les Africains attendaient. A commencer par les Camerounais.