Six plaintes contre l’armée française pour son rôle au Rwanda

Selon Me Antoine Comte et Me William Bourdon, avocats des plaignants, il est reproché aux militaires français de l’opération "Turquoise" d’avoir laissé en 1994 des miliciens Interahamwe pénétrer dans des camps de réfugiés sous leur protection.

Des personnes qui avaient fui le génocide auraient ainsi été emmenées des camps sans la moindre opposition des militaires français.

Les deux avocats précisent en outre que "les réfugiés ont été interpellés par des soldats français à trois reprises au moins" avant d’être "placés dans des sacs puis jetés dans des hélicoptères" des forces françaises.

D’autres témoignages recueillis par les deux avocats accusent les militaires français d’avoir refusé, le 26 juin 1994, près de Bisesero, d’apporter leur protection à des réfugiés "directement menacés" par des miliciens favorables au président rwandais Juvénal Habyarimana.

On rappelle que trois autres plaintes pour viols avaient déjà été déposées par des survivantes du génocide rwandais soutenues par de nombreuses ONG françaises, dont "Survie".

Toutes les plaintes seront instruites à Paris par le tribunal aux armées, seule juridiction compétente pour les crimes et délits commis par des soldats français dans leur mission à l’extérieur.