Le Congo et la liberté de la presse

La presse écrite est partagée entre journaux inconditionnels au pouvoir comme « Les Dépêches de Brazzaville », exempts de toute forme de critique, journaux de la majorité présidentielle, dans lesquels apparaissent les distensions entre les diverses factions de cette majorité « Le Coq », « Le Choc »... et journaux d’opposition « L’Observateur », « La Rue Meurt », « La Semaine Africaine »... Aux terrasses des cafés de Pointe-Noire, on voit plus de lecteurs de journaux d’opposition, que de lecteurs de « Les Dépêches de Brazzaville ». L’important est de voir que cette lecture en public n’est en rien réprimée. A notre connaissance aucun journaliste n’a été convoqué depuis très longtemps devant l’autorité pour avoir écrit un article défavorable au pouvoir.

La télévision n’échappe pas à cette libéralisation. Curieusement, c’est DRTV, du très controversé Norbert Dabira, qui a impulsé dans son JT la critique des carences gestionnaires des administrations et services d’Etat. Elle a été suivie par d’autres télévisions privées et aujourd’hui même Télé Congo se permet des libertés qui quelques années en arrière auraient été impensables.

Internet est en grande partie le moteur de cette libération des médias, puisque personne ne peut ignorer ce qui se dit sur la toile. Les sites se multiplient, on y retrouve les mêmes tendances que dans la presse écrite « ADIAC » reprend « Les Dépêches de Brazzaville », « Congo-Site » est le site officiel du Congo, « Mwinda » celui d’une certaine opposition, et « Congopage » entend pour sa part échapper à toute influence et du pouvoir et de l’opposition dans une critique constructive. Ces sites sont loin d’être les seuls en ligne mais ils sont sans doute les plus fréquentés.

Nous ne nous faisons aucune illusion, les journalistes aujourd’hui s’exposent de plus en plus. Cette liberté est dangereuse et peut au moindre changement politique se retourner contre eux, ils seront d’autant plus faciles à chasser qu’ils se seront révélés publiquement.