Aristide revendique son "droit" que la Constitution haïtienne confirme

Depuis l’annonce de la candidature de René Préval, les médias l’ont présenté comme un allié de l’ex-président J. Bertrand Aristide. L’idée d’un éventuel retour à Haïti a aussi été évoquée. C’est fait ! l’ex-président déchu a déclaré avoir le « droit » de rentrer chez lui prochainement pour y vivre comme un « citoyen » ordinaire et se consacrer « à l’éducation » qui a été son activité « toute sa vie ». En exil depuis près de deux ans en Afrique du Sud, il l’a déclaré dans une interview accordée aux agences de presse internationales.

J.B. Aristide a précisé : « Je suis persuadé que je peux servir mon pays sans être (...) président », faisant des allusions à l’ancien président Nelson Mandela. Il a aussi expliqué qu’ « à ce stade, être impliqué dans des travaux de recherche est une source de bonheur pour moi » et d’ajouter : « j’aime écrire, j’aime la recherche, et maintenant je suis heureux car je rentre avec, en plus, le zoulou, une langue africaine ». Il voudrait être le défenseur de la « Renaissance africaine » dans la mesure où « Haïti est le plus africain des pays situés en dehors
de l’Afrique »

Répondant aux questions concernant ses années de pouvoir, Aristide a déclaré ne pas regretter ses décisions, « Je suis un homme qui a toujours fait de son mieux pour respecter sa parole ».

Il a refusé de donner des détails sur la nature de ses relations avec René Préval, considérant qu’il s’agissait d’une « question privée ».

Concernant les réticences émises par les Etats-Unis à propos de ce retour, J.B. Aristide a déclaré qu’on ne pouvait pas « empêcher quelqu’un de rentrer chez lui, alors que la Constitution de son pays dit clairement qu’elle n’accepte pas l’exil ». Cependant, il n’a pas précisé la date de son retour, évoquant le fait que cette décision devrait résulter d’un dialogue entre R. Préval, lui-même et l’ONU.

Le président sud-africain, Thabo Mbeki a abordé la question de ce retour et de la date dans les mêmes termes précisant que cela devrait se faire « en accord » avec le nouveau président haïtien, qui prendra ses fonctions le 29 mars, pour « ne pas créer de problèmes inutiles ».
En effet, les USA qui se disent prêts à travailler avec le nouveau président haïtien ont déclaré ouvertement que Aristide était désormais un « homme du passé ».

Interrogé à son tour, R. Préval a déclaré, « Ma position est simple sur le président Aristide et n’importe quel citoyen haïtien qui voudrait rentrer en Haïti ». L’article 41.1 de la Constitution stipule que « aucun Haïtien n’a besoin de visa pour entrer ou sortir du pays ». « J’ai tellement répété cet article que je le connais maintenant par cœur ».

Concernant les activités futures du président déchu, Préval a annoncé : « Pour le reste, est-ce qu’il fera de la politique, est-ce qu’il ira dans l’enseignement ? Il faudrait lui (Aristide ndlr) demander la réponse, mais pas à moi ».

Pour le porte-parole du ministère français des affaires étrangères, Jean-Baptiste Mattéi , « Au moment où le pays s’engage dans une nouvelle étape, la communauté internationale doit rester attentive à préserver la stabilité politique ».

Blanchard Alice