Côte d’Ivoire : Gbagbo rejette toute idée de limitation de ses pouvoirs

Les deux principaux responsables de l’opposition ivoirienne, l’ancien président Henri Konan Bédié et l’ex-Premier ministre Alassane Ouattara ont demandé à l’Onu « d’interdire » à M. Gbagbo de prendre toute décision « engageant la vie de la nation », dans une lettre rendue publique mercredi.

« Dès qu’on annonce une réunion de l’Onu, il y a des gens qui tremblent et dansent pensant qu’on viendra prendre Gbagbo pour l’enlever du pouvoir. Ils rêvent débout », a déclaré le président ivoirien lors d’un rassemblement à Anyama (près d’Abidjan), des propos retransmis vendredi par la radio nationale.

« Je m’amuse toujours devant ce spectacle des gens qui attendent leur salut du dehors alors que moi je les engage à nous rencontrer et à discuter pour que les Ivoiriens eux-mêmes prennent en main leur processus de sortie de crise », a-t-il poursuivi.

Le président ivoirien a également dénoncé les récentes critiques de l’opposition et de la rébellion visant le « tandem » qu’il forme avec le Premier ministre, Charles Konan Banny.

« Cette paix que nous voulons, nous la voulons encadrée par la loi. C’est pourquoi je ne suis pas d’accord avec ceux qui se sont mis dans la tête d’attaquer le Premier ministre parce qu’il a fait son travail », a-t-il souligné.

La Côte d’Ivoire est coupée en deux depuis la tentative de coup d’Etat en septembre 2002 contre M. Gbagbo par les Forces nouvelles (FN, rébellion) qui contrôlent depuis le Nord du pays.

Le processus de paix doit conduire à des élections, dont la présidentielle avant la fin du mois d’octobre, selon une résolution de l’Onu adoptée en octobre 2005.

Mais l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (Onuci) a averti cette semaine que les élections ne pourront avoir lieu avant la fin octobre en raison du retard pris dans leur préparation.