Jonathan Littell prendra-t-il encore la nationalité française qu’il demandait ???

Piquée dans Le Figaro du 29 novembre l’information qui suit un peu plus loin, concernant le lauréat du Prix Goncourt 2006 Jonathan Littell. Celui-ci, en position de force, fait désormais patienter l’administration française qui rechignait jadis à lui accorder la nationalité française ! En effet la France l’a débouté à deux reprises, et, au regard de l’empressement administratif actuel à vouloir le naturaliser, nous n’aurons plus qu’un conseil à donner aux demandeurs actuels de la nationalité française : écrivez vite un roman de 900 pages et obtenez un des 5 grands prix littéraires français d’automne (Goncourt, Renaudot, Femina, Médicis ou le prix de l’Académie Française). Plaisanterie à part, comme le rappelle ci-dessous le Figaro, ceux qui contribuent au rayonnement de la langue française bénéficient d’une loi en leur faveur en vue de la naturalisation. Mais cette loi est mal connue... de l’administration aussi !

Le Figaro :

Jonathan Littell, Prix Goncourt et Prix du roman de l’Académie française en 2006, acceptera-t-il de devenir français ? À l’automne, le consul général de France à Barcelone l’a reçu et lui a personnellement expliqué que la France était désormais très désireuse de le compter parmi ses nationaux. Las, l’écrivain auréolé de son succès a déclaré qu’il désirait réfléchir. Le ressortissant américain a été visiblement froissé par le précédent refus de la France. À la rentrée littéraire, Jonathan Littell, avait en effet confié qu’il faisait partie des recalés de la naturalisation. En 2005, l’administration l’a traité comme un étranger lambda. Certes, le célèbre écrivain ne remplissait aucune des conditions d’acquisition de la nationalité lorsqu’il a déposé sa demande. À l’époque, sa source principale de revenus est à l’étranger, il vit en Espagne et ne possède en France qu’un terrain dans le Sud. Il a deux enfants de nationalité... belge. Du coup, il a essuyé deux refus successifs au premier semestre 2006, en février puis en mai. À la fin du mois d’août, Matignon aurait fait passer quelques messages au ministère des Affaires sociales, mais un peu trop tardivement.
Aujourd’hui, l’administration a trouvé une raison de faire de Littel un Français grâce à un article oublié du Code civil. L’État peut en effet en faire bénéficier un étranger qui, même s’il ne remplit pas toutes les conditions, participe au rayonnement de la France et de la langue française. La bonne administration n’est pas toujours une science exacte et les bévues sont toujours possibles...

Et pendant ce temps, Littell doit rigoler dans son coin !