Législatives 2007 : Ibovi ridiculise Sassou

Denis Sassou Nguesso avait pour sa part très bien préparé la partie politique, jugulant l’opposition et mettant en place un système qui devait lui assurer une large majorité tout en affaiblissant un PCT qui le gène aux entournures. La multiplication des partis acquis à lui, MAR, Club 2002, APC aurait du interdire à l’ancien parti unique l’obtention d’une majorité absolue, tout en favorisant l’émergence de partis alliés et de partis familiaux. Donner à l’assemblée un aspect multicolore tout en se garantissant un grand confort législatif, tel était sans doute le but de l’homme des masses.

Sassou est pris de doute sur la bonne préparation technique du scrutin. Il est prêt à le reporter, ça ne pourrait pas lui faire de mal de faire plaisir à une certaine partie de l’opposition. Quand Ibovi remet la carte au Président, celui-ci se montre sceptique. Il demande au ministre si le coup est jouable. Ibovi dans sa suffisance rassure le boss. Bouka, le patron de la CONEL, est d’un avis contraire, il recommande de décaler les élections. Sassou consulte une fois de plus Ibovi qui reste sur sa position ce qui convainc le Président.

Le résultat, on le connaît désormais, le plus incroyable foutoir qu’on ait jamais vu. La décrédibilisation totale d’un processus aux relents démocratiques à même de stabiliser la position internationale de Denis Sassou Nguesso. Quelle échappatoire est-elle désormais possible pour le Président, qui n’en doutons pas ne décolère pas ?

Annuler ce premier tour bidon serait sans doute renforcer l’opposition qui aurait l’occasion de revoir sa position. Le maintenir serait entériner la chienlit.

Qu’Ibovi soit un frère d’armes originaire du village mitoyen de celui du Président est-il suffisant pour sauver sa tête ? Ce fiasco relève quand même de la haute trahison.