Relance de la polémique sur la gestion du pétrole

Profitant de l’inauguration d’une centrale électrique à gaz à 12 km de Pointe-Noire, le ministre des mines, de l’énergie et de l’hydraulique, Philippe Mvouo a récusé avec véhémence les accusations de mauvaise gestion des ressources pétrolières.

"Il n’y a pas d’opacité là où la lumière luit. La gestion des ressources pétrolières par le gouvernement est suivie, contrôlée et appréciée par tous", a affirmé M. Mvouo sous un ton péremptoire.

Premier produit d’exportation du Congo, le pétrole assure les 2/3 des ressources budgétaires annuelles de l’Etat. La production est passée de 13 millions de tonnes en 2000 à 12 millions en 2002. Pour 2003, les prévisions officielles sont de 11 millions de tonnes.

En novembre dernier, une mission du FMI avait déploré l’absence de transparence dans la gestion du pétrole. Le chef de la mission, Norbert Toé avait reproché notamment à la société nationale des pétroles du Congode ne pas avoir mis en oeuvre la convention avec le gouvernement et de ne pas avoir arrêté ses comptes consolidés, prélude à l’audit de sa comptabilité.

Aux termes de cette convention conclue en 2001, la SNPC qui assure la commercialisation sur le marché international de 20% de la production, contre 80% pour les compagnies occidentales présentes au Congo, doit reverser huit jours après la vente, l’ensemble du produit dans un compte du trésor public ouvert à la Banque centrale.

En contre-partie, la SNPC prélève automatiquement 1,6% sur chaque baril vendu.

Selon le FMI, la SNPC ne respecterait pas ces dispositions de la convention.

De leur côté les évêques du Congo, rassemblés dans une conférence épiscopale, ont dénoncé l’opacité dans la gestion du pétrole. Dans une lettre, les évêques ont exigé que les fonds générés par le pétrole soient consacrés aux secteurs sociaux.

"Voici l’argent du pétrole en question, aujourd’hui transformé en une centrale électrique. Cet argent opère d’extraordinaires tours de transformation, mais des tours qui ne relèvent point de la prestigitation. Ces tours se voient et se palpent. Ils s’appellent routes, ponts, écoles, hôpitaux, salaires, pensions de retraite, bourses", a rétorqué M. Mvouo.

Quant au président directeur général de la SNPC, Bruno Jean Richard Itoua, il a soutenu que les accusations "d’opacité et de manque de transparence étaient des mythes" et a rejeté sur la Banque Mondiale la responsabilité du retard dans l’organisation de l’audit financier de la SNPC. "L’audit est bloqué par la faute des équipes de la Banque Mondiale qui n’ont pas bien préparé l’appel d’offres du cabinet chargé de le mener", a-t-il dit.