La faute au pétrole

Cette contre-performance s’explique notamment par la baisse attendue de la production du pétrole, principale ressource d’exportation, qui passera de 12 millions de t en 2002 à 11,5 millions de t en 2003. Toutefois, si le secteur pétrolier est en baisse, la croissance devrait rester relativement forte - environ + 5,6 % - dans le secteur non pétrolier. Cette progression s’explique notamment par la hausse de production de bois, deuxième source de devises du pays. Malgré le recul des hydrocarbures, les ressources budgétaires provenant de l’or noir sont estimées à 372 milliards de F CFA pour l’année qui commence. C’est le chiffre mentionné par la loi de finances 2003 adoptée au début du mois par l’Assemblée nationale sur la base d’une production prévisionnelle de 11,5 millions de t de brut à 20 dollars le baril.

Doté de 828,2 milliards de F CFA (1,25 milliard d’euros), le budget de l’État restera cette année encore largement tributaire du service de la dette, puisque le tiers de son montant - soit 369,7 milliards de F CFA - y sera consacré. Celle-ci s’élève à près de 5 milliards de dollars, ce qui fait du Congo l’un des pays les plus endettés du monde par tête d’habitant. Dans l’attente de la conclusion d’un accord avec les institutions financières de Bretton Woods, le pays ne peut prétendre à un traitement de faveur de la part des bailleurs de fonds. Mais les autorités congolaises ont bon espoir : le 31 décembre, le président Denis Sassou Nguesso a indiqué que son pays espérait conclure cet accord avec le FMI en juin 2003.

Jean-Dominique Geslin

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