La jolie ascension de Ron Lloyd, artiste franco-congolais

Ron Lloyd, artiste franco-congolais, caracole actuellement en tête du hit-parade selon le classement du site ivoirien ivoirmix. Premier parmi les premiers, Ron Lloyd vient d’accomplir le projet culturel dont il nous dessina les grandes lignes au début de cette année 2012. C’est dire que ce n’était pas simple démagogie ainsi qu’en témoigne son récent et remuant titre "La jolie fille".

Le clip s’inscrit dans la même lignée que sa précédente livraison. C’est de l’électro-ndombolo à l’état pur et dur. Qu’on ne s’y trompe pas. Malgré le son de synthèse qui donne son étoffe au clip, il ne s’agit pas exclusivement de logiciels ; la part humaine des spécialistes du ndombolo a contribué également à sa mise en œuvre. Le jeu de guitare est impitoyable, tandis que le synthé et la batterie délocalisent avec bonheur le tempo pour le connecter à ce système, un rien, coupé-décalé, qui fait la pluie et le beau temps à Abidjan. Toutefois, artiste pluridimensionnel, le style de Rone est un savant et subtil mixage du groove ivoirien, du ndombolo et du hip hop. Au bout du compte nous sommes, à fond, dans le rythme d’interaction.

Le titre du clip n’est pas simple fantasme. En effet Rone (chouchou des jolies filles) qui a du goût, s’entoure de très belles danseuses dont la plastique autorise de dire (sans vouloir blasphémer) que Dieu le Père conçut la matrice qui leur a servi de modèle, dimanche, le 7ème jour où Il se reposa et donc donna (si on ose dire) le meilleur de Lui-Même.

Pour être plus prosaïque, disons que la conception chorégraphique du clip est un modèle achevé de la spatio-temporalité, étant entendu que la danse est une gestion synchronisée de l’espace et du temps. Or Ron est aussi excellent danseur/chorégraphe.

" A part deux ou trois filles, toutes sont mes danseuses que j’ai formées au swing africain après un sévère casting" précise Ron LLoyd.

Chose notable, le clip est propulsé par sa propre dynamique. Il n’a pas eu besoin de "mabanga" (publicité de généraux et d’hommes politiques congolais, moyennant back-chiche) pour se hisser au hit-parade d’un site aussi sélectif qu’Ivoirmix et figurer également en page d’accueil dudit site.

Les deux rives

Ron Lloyd a surtout battu campagne dans les médias puis a été élu, dès le premier tour, sur le très rigoureux site ivoirien. Par ailleurs il a su financer son projet musical en empruntant à cette puissante banque culturelle que représente le terroir congolais des deux rives.

En fait, les cris d’ambiance dont Ron agrémente sa chanson indiquent sans équivoque qu’il y a, effectivement, continuité avec ses précurseurs, à savoir : Zaïko (tala mondélé na mboka na biso) Werrason, Roga Roga, Zao, voire Paul Kamba et Moundanda...

On aurait dit que plus Ron Lloyd vit en France, plus il est congolais.

http://www.ivoirmixdj.com/