Les obsèques religieuses du Pr. Jean-Pierre Makouta-Mboukou

La messe de requiem en l’honneur du Pr. Jean-Pierre Makouta-Mboukou, décédé ce lundi 8 octobre 2012, a été célébrée vendredi 12 octobre 2012 en l’Eglise Protestante, 19 rue Cortambert, dans le 16 è arrondissement de Paris.

Dire qu’il régnait une ambiance austère durant le rituel religieux est un euphémisme. Des témoignages de parents (Emilienne) et de proches (Pasteur Bernadette Loussakou) lus à l’autel ont donné la mesure de la polyvalence du professeur, à la fois nourri de l’esprit de Dieu et de l’esprit scientifique. Le dernier paragraphe de Et L’homme triompha décliné par Emilienne confirma qu’un baobab de la littérature venait de tomber. Concélébrée par trois pasteurs dont Mireille Akouala, une des filles du défunt homme des Lettres, la messe a fait ressortir la dimension profondément humaine de l’illustre disparu.

Larmes

L’auditoire se souviendra à jamais de la vallée des larmes du Pasteur Philippe Kabongo dont l’oraison fut attaquée par une grande émotion au moment de l’évocation de la vie d’exilé à laquelle fut forcé le cher professeur. Puisant en Matthieu 6, 26-27 les éléments de son prêche, le Pasteur P. Kabongo, également ami de la famille Makouta, a représenté la montagne du puissant verset 1 du Psaume 121 (Je lève les yeux vers...) comme Sion et non comme le « cadastre de nos idolâtries  » L’Evocation de Luther, réformateur de la théologie chrétienne, servira d’exégèse où le mot selon lequel « Nous ne sommes que des mendiants devant Dieu  » est transformé en « Nous sommes des pèlerins sur terre. »

Exil

« Brazzaville, Cameroun, France, Abidjan, Dakar puis France, ensuite Congo puis encore France, que de voyages ! » La vie du Pr. Makouta-Mboukou n’a été que pèlerinage sur cette terre des hommes lui dont le logos n’aura pas été, au bout du compte, profitable à son pays, le Congo. Mais quelle est donc cette logique absurde où les meilleurs des fils sont négligés par leur propre Nation, au profit de prétendus éducateurs sélectionnés sur la seule base de leur engagement politique au sein du Parti !

Etienne

L’homme dont les siens et les amis voyaient le catafalque superposé à l’autel a souffert le martyr du Juif Errant à la peau duquel collait à jamais le triste sceau de l’apatride. Les larmes que chacun n’a pu retenir durant l’oraison coulaient sur les joues sous l’effet de la même douleur qui se saisit des premiers chrétiens ne comprenant pas qu’Etienne, le bon Etienne, puisse périr, lapidé par ses propres compatriotes. Etienne pria pour ceux dont la volée des pierres fracassa son corps. Le Pr. Jean-Pierre Makouta-Mboukou a beaucoup prié pour son pays, notamment pour ses dirigeants qui conduisent les leurs vers l’abattoir des intolérances.

Pardon

Vous remarquerez que le sermon de ce vendredi n’aura pas fait allusion au débat politique, à la critique sociale alors que Dieu sait combien le bulldozer du pouvoir a contribué à écraser le bon professeur. Mais dira encore l’homme de Dieu, ce vendredi 12 octobre, aucune connaissance de l’homme n’est supérieure à l’Esprit de Dieu. Vers la fin de sa vie, c’est-à-dire au commencement des douleurs (notamment le décès de « maman Julienne » son épouse), veuf Makouta-Mboukou était déjà sous la bénédiction de Christ dont le sang versé sur la Croix le protégeait de la lapidation de ses anciens adversaires auxquels il avait déjà accordé son pardon dès le dernier exil à Paris.

On a pu noter dans la salle la présence d’illustres anonymes parmi lesquels Marceline Fila (veuve Matsocota), Mes Marie-Albert Koléla, Tony Moudilou ; Théo Senga, Toussaint Mavoungou...

La dépouille du professeur rejoindra sa terre natale, le Congo, lundi 15 octobre, où le lieu de l’inhumation, à en croire l’une de ses filles, n’est pas encore déterminé.

CEREMONIE EN IMAGES

Cérémonie religieuse

Chorale familiale esquissant un cantique (arrière-plan)

l’auditoire

Auditoire écoutant l’oraison

foule dans la salle

Immense foule des amis, connaissances et simples compatriotes

Parents et amis

Expression de la sortie de messe

Amis et connaissances

Marceline Fila et Me Marie-Albert Koléla

Cérémonie riche en émotions

Parents, amis, connaissances sur l’esplanade de l’Eglise