16 décès dans le nord-ouest du Congo : suspicion de fièvre Ebola (ministère)

"Nous suspectons fortement la présence du virus d’Ebola dans ces deux districts. Les signes cliniques présentées par les victimes font penser à Ebola", a déclaré le Directeur général de la santé au ministère de la Santé et de la population, Damase Bozongo à l’AFP.

Une équipe du ministère de la santé s’est rendue jeudi dans les districts de Kellé et Mbomo pour procéder sur des personnes suspectes à des prélèvements de sang qui seront analysés dans un laboratoire de Libreville, a précisé M. Bozozo.

Les premiers décès ont été enregistrés le 14 janvier au lendemain d’une mission d’information sur les règles alimentaires et d’hygiène à observer pour éviter toute contamination par le virus d’Ebola.

"Nous avons demandé aux populations de nous dire s’il des personnes étaient tombées malades après avoir consommé de la viande de primates trouvés morts, mais personne ne nous a signalé une telle situation", a déploré un fonctionnaire du ministère de la santé.

La fièvre hémorragique d’Ebola qui se manifeste par une forte fièvre, des saignements par le nez ou la bouche est très contagieuse. La contamination se fait par contacts avec le sang, la sueur, les urines, les excréments du malade ou par la manipulation du corps de la victime.

En 2000-2001, une épidémie d’Ebola avait tué plus de 20 personnes dans les mêmes districts de Kellé et de Mbomo.

La plupart des victimes avaient consommé de la viande de primates trouvés morts dans les forêts ou avaient été en contact avec des malades venus du Gabon voisin.

La lutte contre la maladie avait été rendue difficile par le refus des populations de coopérer avec les équipes médicales parce qu’elles estimaient qu’il ne s’agissait pas d’une maladie, mais d’une affaire de sorcellerie.

Selon M. Bozongo, de nombreux primates (singes, chimpanzés, gorilles) ainsi que d’autres animaux ont été trouvés morts ces dernières semaines dans les forêts de Kellé et de Mbomo.

"La mort des animaux est un sujet de préoccupation", a dit M. Bozongo.