OKO NGAKALA DANS LA TOGE DE JACQUES OKOKO

 Il est de ces hommes de la dictature du Congo-Brazzaville dirigée par Denis Sassou Nguesso d’une main de fer dans un gant d’acier que les populations en soif de démocratie n’oublient pas. Au nombre de ceux-ci, figure le fantasque petit procureur de Brazzaville, le colonel André Oko Ngakala. Aussi, à l’instar de Paul Ngatsé Obala, les populations du Congo-Brazzaville se rappellent aux mauvais souvenirs du commissaire du gouvernement Jacques Okoko, auteur d’un triste réquisitoire suivi à la lettre par le verdict de Charles Assemékang qui envoya au « petit matin » onze prévenus (Ndoudi Nganga, Samba dia Nkoumbi, Kanza, Kembissila, Tadet, Mizélé…). 

  Folklore

 Transformé en cirque médiatique et judiciaire, le parquet de Brazzaville a été le théâtre d’un fait insolite le 23 janvier 2017 dont le metteur en scène et l’acteur principal se nomme André Oko Ngakala.

 Le magistrat colonel ne s’appartenait plus. Il a déversé son venin sans coup férir. Foulant au pied le théorème sacré de la justice selon lequel il faut instruire à charge et à décharge et le respect de la présomption d’innoncence. Oko Ngakala le primitif procureur fou est rentré dans la danse dans la matinée du 23 janvier 2017. Monsieur Okombi Salissa « Tout Bouge National » a été conduit au Parquet le matin du 23 janvier 2017, cinq jours après la levée de son immunité parlementaire. Le Pro-cul-terreux, Oko Ngakala, l’a menacé d’une condamnation ferme de 10 ans… « c’est encore une machination du système, condamne moi vite pendant que nous y sommes » a repliqué André Okombi Salissa menotttes aux bras.

Comme d’habitude, Oko Ngakala s’est livré à son spectacle favori devant la presse. Après avoir déversé ses inepties, Maitre Boucounta Diallo l’un des avocats de André Okombi Salissa a souhaité interpeller Oko Ngakala après sa conférence de presse. Réponse de Ngakala à l’attention de l’avocat sénégalais : « Tu es qui ? » . Du coup, André Oko Ngakala a ordonné son arrestation devant les deux autres avocats de André Okombi Salissa. Assurément, l’homme de paille de Sassou, le magistrat procureur André Oko Ngakala, a purement et simplement pété une durite.

 Justice aux ordres

 Denis Sassou Nguesso est un orfèvre dans l’art de l’instrumentalisation de la justice. Sans l’air d’y toucher, Sassou a confié toutes les affaires judiciaires qui défraient la chronique à son coreligionnaire André Oko Ngakala (lire désormais Gakala, sans la nasale N). «  "kia ngui eho" - Gère-moi ça   » lui a dit le mentor.
Oko Gakala, a alors géré au mieux de son intelligence. Il a fait du syncrétisme sauvage, mélangeant Code Napoléon et Code Mpila (mpila mossi kéba) (Congopage.com, 18 janvier 2017). 

Résultat : l’avocat du président André Okombi Salissa, le Dakarois Boucounta Diallo a été brutalisé, menotté et conduit manu militari à la DGST (Congo-liberty.com, 23 janv:ier 2017). Aux dernières nouvelles, Maître Boucounda Diallo est libre et a accordé une interview à Cyr Makosso, l’alter ego de Bedel Baouna de Ziana TV.

Vouloir faire d’un avocat étranger, persona non grata, c’est confirmer la dérive fasciste que toute la planète reproche au Congo de Sassou. Fort heureusement, selon l’homme de droit sénégalais, il reste encore de bon professionnels de la justice autour du parquet de Brazzaville. C’est à eux qu’il doit la vie sauve.

 Oko comme Okoko
 
 Avant Oko Ngakala, un autre procureur, Jacques Okoko, devenu lui-même avocat, jura ne plus manger de fruit d’avocatier (entendez, abolir les droits de la défense) tant il ne tolérait pas le débat contradictoire. C’est d’ailleurs au cours du procès en 1978 de l’assassinat du commandant Marien Ngouabi que Jacques Okoko lança la phrase qui lui colle sur la peau comme la tunique de Nessus : « Même les tékés veulent diriger ce pays ? » 

 Y a-t-il une corrélation entre les ennuis politiques et judiciaires d’André Okombi Salissa et l’idée que les Mbochi lato sensu se font des Téké ? A plus de trente ans de distance, il existe manifestement un lien entre Okoko et Oko. Mêmes soupçons, mêmes effets ; même crime, même châtiment. Le député de Lékana a beau s’appeler Okombi comme un Kouyou bon chic bon teint, rien à faire, sa tékénité le stigmatise.

Dissolution du barreau

Les droits de la défense sont de plus en plus bafoués par les magistrats du parquet et les officiers de police judiciaire. Denis Sassou Nguesso, Pierre Mabiala et André Oko Ngakala pousseront-ils le culot jusqu’à l’interdiction du barreau au Congo-Brazzaville ? On en n’est pas loin. A moins qu’il n’arrive à André Oko Ngakala, Pierre Mabiala et au vieux monarque Denis Sassou Nguesso le sort d’Adoni-Bézeq dans L’Ancien Testament : la loi du Talion (œil pour œil, dent pour dent). La mission que le régime dictatorial de Denis Sassou Nguesso a confié à André Oko Gakala, comme naguère à Jacques Okoko en 1978, tourne le dos au dialogue que pourtant nombre de Congolais appellent de tous leurs vœux. 

Le procureur colonel André Oko Ngakala tire ses extravagances et ses outrances du côté du palais de Mpila contre espèces sonnantes et trébuchantes. Le khalife D’Oyo restera-t-il au pouvoir ad vitam aeternam pour assurer sa protection ? Rien n’est moins sûr. Jacques Okoko l’a appris à ses dépens. L’ancien commissaire du gouvernement n’a cessé de fulminer sa colère contre Sassou Nguesso qui l’a payé en monnaie de singe, à l’instar de bien d’autres serviteurs zélés de la trempe du colonel Marcel Ntsourou ou des magistrats Corneille Moukala Moukoko (procureur) et Mathurin Bayi (président) quoique ces deux-là c’était pour avoir désobéi aux consignes du chef au procès sur les explosions du 4 mars 2012 à Mpila.
  
  Benjamin BILOMBOT BITADYS