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Le ministre Gilbert Ondongo questionné par les Sénateurs sur le budget

Le ministre des Finances, du Budget et du Portefeuille public, Gilbert Ondongo, s’est prêté, mercredi 12 décembre 2012, au jeu parlementaire des questions orales au gouvernement (31ème session ordinaire portant sur le budget) (sic)

Hôpitaux ultra modernes

C’est la chambre des Sénateurs, présidée par André Obami Itou, qui l’a soumis aux tirs croisés des questions. Après un exposé laborieux sur le budget 2013, (4.916 milliards de fcfa) et une plaidoirie en faveur du mafieux Cotecna (lire notre papier http://www.congopage.com/Comment-Cotecna-et-Gilbert-Ondongo), le ministre des Finances s’est cru permis d’encenser les réalisations sanitaires du Chemin d’Avenir. Sans sourciller, Gilbert Ondongo qui était accompagné de son collègue de la Communication, Bienvenu Okyémi, a avancé que « L’hôpital d’Owando et celui de Pointe-Noire n’avaient rien à envier aux centre hospitaliers d’Europe ». Rien que ça.
La réaction des sénateurs ne s’est pas faite attendre. Prenant la parole, un premier sénateur lui a fait remarquer l’absurdité de ses propos dans un pays où les gens meurent chaque jour faute de soins appropriés. « On est ici en train de parler de sujets sérieux pour qu’on se permette des discours de propagande » lui a fait remarquer le téméraire sénateur.

Surpris par l’attitude rebelle d’une assemblée qu’il croyait pourtant acquise à sa cause (étant donné la manière dont sont élus ces honorables messieurs) , Gilbert Ondongo reprit la parole en mettant un peu d’eau dans son vin.
« Je suis conscient du trou noir. Mais nous en émergeons petit à petit » ; Ondongo ajouta :
« si dans deux ans nous nous revoyons, vous m’en direz des nouvelles » avouant implicitement, que son gouvernement n’avait rien fait les années passées. Ondongo conclut : « vous êtes sénateurs, des élus locaux, moi, je suis ministre, assis sur une chaise éjectable. Pour moi l’aventure peut s’arrêter ce soir. Dans deux ans vous me donnerez raison. »

Le drôle ! Depuis quand démissionne-t-on un ministre qui bosse mal au Congo ?

L’Ecole par terre

Comme si la volée de bois vert ne suffisait pas, un deuxième sénateur a enfoncé le clou : « vous dites que le pays nage dans des milliards de cfa, comment expliquez-vous que les élèves prennent des cours assis à même le sol nez contre le tableau ; sans bancs ; le comble pour un pays qui produit du bois »

Dieu merci, Gilbert Ondongo a pu compter sur le soutien du camarade Obami Itou, Président du Sénat et membre du Comité Central du PCT.
« Pourquoi toujours revenir sur ce qui ne marche pas ? Le Président Sassou a décrété l’année 2013, année de L’Education de base. Donc attendons avant de critiquer ! » s’est énervé André Obami Itou, cet éternel militant politique.
Laissez-nous le temps de travailler, le « Wait and see » anglais : argument interchangeable pour justifier incompétence et désir inavoué de se pérenniser au pouvoir.

Les fourberies d’Ondongo

L’homme qu’on a vu se débattre devant les sénateurs n’est pas à son coup d’essai en matière de mauvaise foi.
Lorsqu’il avoue aux sénateurs : « Pour moi l’aventure peut s’arrêter ce soir. Dans deux ans vous me donnerez raison » c’est simplement scandaleux. Son aventure politique aurait dû s’arrêter il y a un peu plus d’un an quand son épouse fut prise la main dans le sac : flagrant délit de vol.

« L’épouse du ministre congolais des Finances aurait été arrêtée à Roissy (Aéroport) ce 1er octobre 2011 avec des malles contenant la bagatelle somme de 50 milliards de Fcfa » écrivions-nous. (http://www.congopage.com/L-epouse-du-ministre-Gilbert)

En l’écoutant se débattre comme un beau diable à la tribune de l’assemblée, les sénateurs avaient forcément en tête l’épisode du faramineux détournement qui prit fin à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle. En clair Ondongo était mal placé, très mal placé pour parler de « transparence du gouvernement » en matière financière.

Sauvé par le gong

C’est avec soulagement que notre ministre de l’Economie et des Finances fut congédié par tonton Obami, ce mercredi 12 décembre 2012, le mettant à l’abri des charges d’un Sénat quasi survolté. Le député d’Owando, muni de ses lourds dossiers, prit la porte, suivi, docilement, par Bienvenu Okiémy, son homologue du gouvernement, laissant les sénateurs sur leur faim, lions auxquels on retirait un gros beefsteak.

Louvouézo

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