LOUKOUO (Congo), 23 jan (AFP) - 20h45. Le président du Conseil national de la résistance (CNR-rébellion armée), le revérend pasteur Frédéric Bitsangou alias Ntumi, a exigé vendredi à Loukouo (200 km à l’ouest de Brazzaville) la mise en place dans "un délai raisonnable" d’un gouvernement de large union nationale.
"Le CNR exige un gouvernement de large union nationale dans lequel il entend participer avec l’ensemble des Congolais et ce, dans un délai raisonnable", a affirmé le pasteur Ntumi lors du lancement d’une opération de démobilisation, désarmement et réinsertion des miliciens du Conseil national de la résistance.

Le lancement de cette opération s’est déroulé en présence du représentant adjoint du programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Jacques Balandier, de l’ambassadeur du Gabon au Congo, John Daniel Bibigas, du représentant de la Banque mondiale, Alassane Diawara et d’une délégation du gouvernement conduite par le commissaire général (ministre) chargé du suivi de la convention pour la paix et la reconstruction du Congo, Marius Mouambenga.

"J’ai lancé l’opération sous réserve", a dit le pasteur Ntumi qui a conditionné la démobilisation et le désarmement des miliciens du CNR au recrutement dans la force publique (armée, police et gendarmerie) et à la définition d’un "statut particulier" pour son mouvement.

Sur place, le pasteur Ntumi a remis à l’ambassadeur du Gabon une lettre adressée au président Denis Sassou Nguesso dans laquelle il a formulé ses exigences.

Le Gabon a joué la médiation dans le règlement des guerres civiles qui ont ensanglanté le Congo en 1997 et 1998-1999. Cette médiation assurée par le président Omar Bongo Mandimba avait cessé en 1999, suite à la signature d’un accord de paix entre le gouvernement et le CNR.

"Nous avons demandé la remise en route de la médiation" gabonaise, a souligné le pasteur Ntumi.

"J’ai refusé le quota de 250" hommes proposé par le gouvernement pour le recrutement dans la force publique, a encore affirmé le pasteur Ntumi ajoutant que le nombre total de ses miliciens ninjas et Nsiloulous était de près de (NDLR : la dépèche AFP omet le nombre)

"Nous devons, avec des représentants du gouvernement, définir le quota des jeunes du CNR à recruter dans la force publique", a encore dit le pasteur Ntumi soulignant : "C’est seulement après cette étape que nous allons signer le communiqué marquant le lancement de l’opération Démobilisation, Désarmement et réinsertion".

Il a demandé à la "communauté internationale" de s’impliquer dans ce processus.

Pour marquer sa volonté de faciliter l’opération, le pasteur Ntumi a remis à la délégation du gouvernement un canon rouillé de 14,5 mm.

M. Mouambenga a indiqué que "des équipes mixtes du gouvernement et du CNR" allaient "examiner ensemble toutes ces questions" afin que le processus de démobilisation, de désarmement et de réinsertion des ex-combattants se déroule sans encombre.

De son côté, M. Balandier a assuré que le PNUD attendait "que toutes les questions techniques soient résolues par les deux parties" avant que l’organisation onusienne lance le programme de réinsertion des miliciens dans le département du Pool.

M. Balandier a souligné que le PNUD n’allait pas s’impliquer dans l’aspect "politique" du processus.

Le processus de réinsertion sociale des miliciens ninjas et Nsiloulous dans le Pool sera financé par l’Union européenne et l’exécution technique assurée par le PNUD.