Le gouvernement congolais vient de nommer un nouveau doyen des juges d’instruction, qui sera notamment chargé de poursuivre l’instruction de l’afffaire de plus de 350 réfugiés disparus en 1999 au Congo, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
Benjamin Ngombet remplace Patrice Nzouala décédé récemment suite à un longue maladie, a ajouté la source.

En mai 1999, des congolais qui rentraient d’exil en République démocratique du Congo (RDC) après avoir fui la guerre civile dans leur pays en 1998-1999, auraient été arrêtés par les forces de sécurité au débarcadère fluvial de Brazzaville, puis portés disparus. Ils avaient été rapatriés par le Haut Commissariat des Nations Unies aux réfugiés (HCR).

Selon les familles de ces réfugiés, le nombre des disparus est de 353.

Le gouvernement congolais a démenti la disparition d’autant de personnes, mais admet qu’il y a eu des "bavures et des réglèments de comptes" lors du retour des réfugiés.

La justice congolaise a ouvert une instruction pour que les auteurs de ces règlements de comptes soient jugés et condamnés.

Quelques officiers de l’armée et anciens ministres ont été entendus par Me Nzouala avant sa mort.

Trois congolais rescapés réfugiés en France ont porté plainte en 2001 au tribunal de Meaux dans la banlieue parisienne contre quatre dirigeants congolais, dont le président Denis Sassou Nguesso, pour crimes contre l’humanité.

Deux officiers congolais, l’inspecteur général des armées, le général Norbert Dabira et le directeur général de la police, le colonel Jean-François Ndenguet ont été entendus par la justice. Seul le colonel Ndenguet a été mis en examen, écroué le 3 mai à la prison de la Santé de Paris. Il a été libéré dans la nuit sur ordre du procureur de la république parce qu’il était détenteur d’un passeport diplomatique et d’un ordre de mission qui lui donnaient une immunité diplomatique.

Cette instruction ouverte par le tribunal de Meaux a été suspendue la semaine dernière sur ordre du procureur de la république, jusqu’à ce que le tribunal de grande instance de Paris statue sur une requête en nullité des actes de parquet.