BRAZZAVILLE, 25 nov (AFP) - 20h15 - Le gouvernement congolais a dénoncé lundi une "manipulation politicienne" de l’affaire des disparus en 1999 au Congo, par les anciens dirigeants réfugiés à l’étranger et les médias internationaux.
"La manipulation politicienne est manifeste. Elle va d’anciens dirigeants réfugiés à l’étranger aux médias internationaux", a déclaré le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, Alain Akouala.

"Nous sommes étonnés de voir comment la presse nationale congolaise et les médias internationaux reviennent sur cette affaire en affirmant des choses qui ne sont pas exactes", a ajouté M. Akouala, interrogé par l’AFP.

Il a démenti des informations récentes selon lesquelles 353 personnes rentrées par bateau en 1999 de la République démocratique du Congo (RDC), où elles étaient réfugiées pour fuir les affrontements à Brazzaville entre troupes gouvernementales et miliciens ninjas, avaient été tuées.

Entre mai et juin, des centaines de Congolais réfugiés en RDC avaient regagné la capitale à la suite d’un accord tripartite entre les gouvernements du Congo-Brazzaville, de la RDC et le Haut commissariat aux réfugiés des Nations Unies (HCR).

Certains de ces réfugiés auraient été arrêtés par les forces de sécurité au débarcadère de Brazzaville, puis portés disparus.

Selon les familles des disparus, 353 personnes auraient été arrêtées.

"Ce chiffre n’est pas exact", a rétorqué M. Akouala.

Deux instructions judiciaires ont été ouvertes séparément par le tribunal de grande instance de Brazzaville et le tribunal de grande instance de Meaux (France, région parisienne). La première sur décision des autorités judiciaires congolaises, la seconde à la suite d’une plainte déposée par des deux rescapés contre le président Denis Sassou Nguesso et trois autres dirigeants congolais pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et enlèvement.

Le gouvernement congolais estime que le tribunal de Meaux n’est pas compétent pour instruire cette affaire et a entrepris des démarches notamment auprès de la Cour internationale de La Haye pour que la justice française soit dessaisie du dossier.