BRAZZAVILLE, 10 jan (AFP) - 17h10 - Le chef des miliciens rebelles "ninjas", Frédéric Bitsangou, a réclamé l’organisation d’un "véritable dialogue national sans exclusive" au Congo, dans un message aux organisations de défense des droits de l’Homme dont une copie est parvenue vendredi à l’AFP à Brazzaville.

Dans un message manuscrit daté du 25 décembre, le pasteur Bitsangou, alias Ntumi, estime qu’un tel dialogue permettra de trouver des solutions à la crise armée qui oppose depuis mars 2002 les troupes gouvernementales et les "ninjas" dans la région du Pool (sud-ouest). Le pasteur est retranché dans cette région.

En mars et avril 2001, le gouvernement avait organisé avec l’aide du président gabonais Omar Bongo, médiateur dans la crise congolaise, un "dialogue national" auquel avait participé une partie de l’opposition. Le pasteur Ntumi s’était fait représenter.

Ce dialogue faisait suite aux accords de cessation des hostilités de 1999 entre les troupes gouvernementales et différents groupes armés, qui avaient permis de mettre provisoirement fin aux guerres civiles à répétition qui ont déchiré le pays dans les années 90.

D’anciens dirigeants congolais exilés dont l’ancien président déchu Pascal Lissouba et un ex-Premiers ministre, Bernard Kolélas, qui n’avaient pas été autorisés à prendre part à ce dialgue avaient dénoncé une parodie de dialogue.

Le pasteur Ntumi a accusé par ailleurs les troupes gouvernementales d’avoir relancé la guerre dans le Pool en cherchant à "l’encercler" près de son fief de Vindza dans l’ouest de cette région.

Il a justifié l’attaque menée en juin par les ninjas contre la base aérienne militaire à Brazzaville précisant qu’elle était notamment destinée à détruire les hélicoptères de combat qui les bombardent.