BRAZZAVILLE, 11 jan (AFP) - 16h27 - Le gouvernement congolais a rejeté samedi la formule d’un nouveau "dialogue national sans exclusive" réclamé par le chef des miliciens rebelles "ninjas", le pasteur Frédéric Bitsangou alias Ntumi.

"Dans ce pays, il y a eu un dialogue politique qui a abouti à la réconciliation des Congolais. Le processus se poursuit à travers la disponibilité constante des autorités, à commencer par le président Denis Sassou Nguesso", a affirmé à l’AFP à Brazzaville le porte-parole du gouvernement, Alain Akouala.

Pour M. Akouala "le dialogue au Congo se poursuit dans le cadre des institutions démocratiques" comme le Parlement où l’opposition est représentée et "a permis à des jeunes armés présents dans la région du Pool (sud-ouest) de revenir à Brazzaville".

Dans un message aux organisations de défense des droits de l’homme dont copie est parvenue vendredi à l’AFP, le pasteur Ntumi a réclamé un "véritable dialogue national sans exclusive" estimant que celui organisé en mars et avril 2001 était "sélectif".

"La déclaration de M. Ntumi est un écran de fumée. Les Congolais, premiers concernés par la question ne sont pas dupes. Ils sont témoins des exactions et des actes de terreur commis par le pasteur Ntumi dans la région du Pool" (sud-ouest), a protesté le porte-parole du gouvernement.

Vendredi, l’Assemblée nationale a désigné les membres d’un comité parlementaire de paix créé pour contribuer au rétablissement de la paix dans le Pool.

Des accrochages opposent depuis mars 2002 les troupes gouvernementales et les "ninjas" dans cette région, où le pasteur est retranché aved ses hommes.

Les leaders de l’opposition parlementaire - qui avaient demandé un cessez-le-feu et un dialogue avec les miliciens ninjas - ont renoncé à faire partie de ce comité.

Paix dans le Pool : les leaders de l’opposition absents du comité de paix

Les leaders de l’opposition parlementaire congolaise ont renoncé vendredi à faire partie d’un comité de paix pour la région du Pool (sud-ouest), pour protester contre la non prise en compte de leurs propositions, a-t-on appris samedi de source parlementaire.
Les députés de l’opposition ont exigé le retrait des troupes gouvernementales, responsables, selon eux, de viols, pillages et autres exactions dans le Pool, et demandé la tenue d’un dialogue ouvert à toutes les sensibilités politiques et à la société civile.

L’assemblée nationale, dominée par les partisans du pouvoir en place, tout en demandant aux forces gouvernementales de rétablir l’ordre dans le Pool, a insisté sur la nécessité d’un dialogue avec les miliciens ninjas et autres groupes armés pour qu’ils acceptent de déposer les armes.

Pour les députés de l’opposition, ce double langage vise à légitimer la poursuite des affrontements dans le Pool.

Aussi André Milongo de l’Union pour la démocratie et la république (UDR-Mwinda), Joseph Kignoumbi Kia-Mboungou de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS) et Emmanuel Bougouanza, député indépendant, proche de l’opposition, ont refusé de faire partie du comité créé par l’assemblée nationale pour participer au rétablissement de la paix dans le Pool où des violences armées opposent troupes gouvernementales et miliciens ninjas.

Le comité de paix, composé de 25 à 30 membres, comprend des députés de l’assemblée nationale et des membres du sénat, deux entités dominées par les partisans du pouvoir.

Le chef des rebelles ninjas, le pasteur Frédéric Bitsangou, alias Ntumi, a appelé, dans un message parvenu vendredi à l’AFP, à l’organisation d’un dialogue national sans exclusive.