Aurélie Diansayi-Nkaya est sans nul doute la figure de proue des arts plastiques à Pointe-Noire. Cette grande et belle jeune femme nous régale de son talent depuis des années. Il ne faut en rien s’étonner si ses œuvres trouvent régulièrement place sur les cimaises du CCF de Pointe-Noire obtenant toujours un franc et solide succès.
Aurélie, une des protagonistes du "Jardin des Arts", tout proche de l’Hôpital Régional des Armées a été aussi l’instigatrice de l’une des plus intéressantes opérations d’art de rue vue dans la cité océane. Avec ses acolytes elle s’était emparée d’une souche trainant sur la voie publique qui fut transformée en sculpture polychrome. Malheureusement, la municipalité, résolument insensible à l’art et la culture a fait disparaître l’œuvre. Espérons simplement qu’elle ait terminé sa course dans le jardin d’un édile plutôt que dans un brasier.
Aurélie jusqu’à il y a peu nous présentait un œuvre tourmentée, noire et violente en totale opposition avec son aspect et son comportement doux et timide. C’était superbe mais flippant, cafardeux. Aurélie a changé, elle nous l’explique en nous montrant avec une fierté un peu naïve l’anneau qui orne désormais son annulaire gauche. L’amour l’a transformée.
Sont-ce des toiles qu’elle expose ? Sont-ce des sculptures ? Les deux à la fois et aussi ni l’une, ni l’autre, ce sont des collages, des assemblages hétéroclites et colorés qui occupent l’espace et reflètent des impressions insoupçonnées. Pour la première fois, j’ai eu envie d’acquérir une de ses œuvres, ce qui est tout à fait réalisable car elle les présente à des tarifs abordables.
« Après des études d’arts plastiques à Brazzaville et plusieurs années consacrées à la peinture, Aurélie Diansayi Nkaya se tourne maintenant vers une expression mixte, réalisant des installations qui mêlent supports, techniques et matériaux de récupération, le tout au service d’une symbolique qui puise à la fois dans les traditions et le quotidien africains. Du 3 au 19 avril 2008, le CCF de Pointe-Noire expose ses derniers travaux : des installations dont un arbre de vie et de grandes peintures sur papiers cousus et marouflés qui évoquent les manteaux des shamans. Avec le soutien du CCF de Pointe-Noire, Aurélie Diansayi Nkaya participera en décembre 2008 à la prochaine biennale d’art contemporain de Malindi / Kenya » nous dit Eric Girard-Miclet, directeur CCF Pointe-Noire.
