Communauté congolaise estudiantine du Burkina : une frange d’étudiants, ex-combattants et opposants politiques
Le Choc N°408 du 29 novembre 2004, Asie Dominique De Marseille
Ils sont près de soixante étudiants, qui attendent la bourse qui arrive à compte goûte ou pas du tout. Ne leur poser pas la question de savoir depuis combien de temps ils traînent leur bosse à l’université et au Burkina ? Le plus âgé à 40 ans et le moins âgé à 30 ans. Telle tranche d’âge pour quel cursus universitaire et pendant combien de temps vont-ils exercer dans la vie active ? La retraite, tenez vous bien, ne stagne qu’à 55 ans net. Ni plus, ni moins. Voilà l’aperçu que donne les étudiants congolais du Burkina. Envoyer en charter en 1995 après l’éclatement de la Fac des Sciences, (décentralisation échouée), ces étudiants se sont retrouvés au Burkina Faso en masses.
Le gouvernement de l’époque avait donc pris l’engagement de payer tous les frais y relatifs. Depuis, les choses ne se sont plus améliorées de façon générales pour tous les Congolais à l’extérieur.
Dans les pays d’Europe de l’Est tout comme de l’Ouest, en Afrique, en Asie et en Amérique, les étudiants congolais ne percevaient plus régulièrement leur bourse.
Ce tableau sinistre est le même pour ceux restés au pays. C’est la crise totale du système éducatif national. Il faut faire avec.
Cependant, les étudiants congolais au Burkina ont choisi, durant cette dure période, leurs propres voies de résolution de leur problème. Les uns se constitués en véritables opposants politiques, représentant une certaine frange de l’opposition au pouvoir de Sassou.
Il fallait donc désormais pouvoir compter avec le Burkina comme base de l’opposition congolaise par ses étudiants devenus opposants politiques de tailles.
Pour mieux l’illustrer, ils donnent des interviews dans la presse de leurs pays d’accueil et dans la presse internationale. Les autres ont choisi une technique de protestation : la grève de la faim. Tant bien que mal, ils ont fait entendre leurs échos et ils savaient la recette produite par cette grève de la faim. La dernière catégorie a choisi de rester étudiants sans voix.
La situation réelle repose sur non seulement des arriérés de bourse, mais aussi des arriérés de frais d’inscription des étudiants congolais dans les universités de Ouaga et de Bodo dioulasso.
Conscient de cette tâche noire laissée par l’ancien gouvernement, le nouveau pouvoir, au nom de la continuité de l’Etat, a donc pris le dossier en charge.
Dès sa nomination au département de l’Enseignement supérieur, le ministre Henri Ossebi a reçu des instructions claires du chef de l’Etat quant à la résolution progressive du dossier des étudiants congolais au Burkina Faso.
Depuis par tranche, des bourses sont en train d’être payées. La dernière en date est celle qui vient de se tenir dans la deuxième quinzaine du mois de novembre 2004. Pour cette tranche, au total trois mois ont été payés successivement et toute la dette des frais d’inscription soldée.
Au cours des deux entretiens que le ministre Henri Ossebi a eu avec ces étudiants à Ouagadougou, les 23 et 24 novembre 2004, il a été décidé par le ministre que tous les étudiants puissent rentrer au pays (les uns avaient déjà terminé leurs études, les autres vont maintenant les terminer).
Qu’ils lui signent une attestation sur l’honneur pour cela et il leur apportera les billets de retour. Certains ont signé déjà leur attestation sur l’honneur, d’autres ont par contre tergiversé et jouent la montre.
En réalité, plusieurs de ces étudiants sont déjà engagés, pour certains, dans la fonction publique burkinabé, pour d’autres le secteur privé burkinabé.
Donc, ils ont fini leurs études et ont trouvé du travail mais ils trouvent toujours un malin plaisir de faire de faux étudiants pour mieux masquer leurs carapaces d’opposants politiques.
A 40 ans, demeuré étudiant, est un amour étonnamment surprenant avec la Fac. Vous travaillerez quand et pendant combien de temps ?
(Ce dossier est à suivre dans nos prochaines éditions)
www.etudiants-congolais.new.fr
Par : artson