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FESPAM 2009 : Jean-Claude Gakosso joue son va tout

En remplaçant en décembre dernier à la tête du Commisariat Général du Festival Panafricain de Musique (FESPAM) Germain Beethoven Pella Yombo par Dieudonné Moyongo, le Ministre de la Culture et des Arts Jean Claude Gakosso joue gros, peut-être même son avenir dans le gouvernement congolais.

Dieudonné Moyongo, Commissaire Général entrant, récupère le poste que lui avait ravi il y a un an Beethoven Yombo. On prend les mêmes et on recommence. Ce petit jeu de chaises musicales à la congolaise n’a nullement la faveur des yeux du public car s’il présente des allures burlesque, l’obligation de résultats est un impérieuse pour cette équipe réchauffée au fort parfum d’échec. Dans 6 mois la 7e Edition du FESPAM s’ouvrira à Brazzaville et à la tête de cette institution les animateurs n’en finissent de se relayer.

Le FESPAM est grabataire. La thérapie qui peut le sauver semble être un remède detenu par la fameuse sorcière aux pouvoirs maléfiques donc très loin de l’univers social immédiat. Le Ministre Gakosso ne fait guère d’efforts pour dénicher l’oiseau rare. Ses choix ont toujours été très immédiats et partants précaires. Est-ce pour des raisons d’efficacité, de compétence, de responsabilités et de probité que Dieudonné Moyongo a été reconduit ? Nou ne le croyons pas puisque ses insuffisances lui ont été notifiées il ya un an lors de son éviction. Pourquoi alors avoir souhaité le come-back de Moyongo à la place de Beethoven. Pour les observateurs entre Moyongo et Beethoven,c’est bonnet blanc ou blanc bonnet.

Le FESPAM souffre de nombreux maux. Un festival non seulement terni mais encore d’une édition à l’autre offre des arguments de sa honte grandissante et peut-être de sa disparition imminente. Pourtant le ministre Gakosso relevant en décembre 2007 monsieur Moyongo. Il lui avait reproché beaucoup de faiblesses et insuffisances. S’est-il assagi au point de justifier son retour aux affaires ?

Avec Dieudonné Moyongo, les défis du FESPAM sont loin d’avoir trouvé un messie. Le profond coma dans lequel l’institution est plongée n’a pas eu le médecin qu’il fallait. L’arbitraire y est enraciné, l’affairisme éhonté écume le milieu. Le mal domine.

Pour l’envergure que l’on veut au FESPAM avec une telle légèreté de traitement dans la prise des décisions cruciales, on se croirait dans la cour du Roi Petto où chacun faisait sa loi. L’incurie et la cupidité reprochées à Beethoven et Jean Claude Mobali-Banda (Commissaire Général et Directeur Administratif et Financier sortants) caractérisent aussi comme par enchantement Dieudonné Moyongo et Abendé, évincés pour ces mêmes motifs en 2007, mais aujourd’hui revenus pourtant aux commandes. La question peut paraitre superflue quand à savoir ce que veut le Ministre Gakosso. La réussite du FESPAM ou son échec ? A-t-on oublié les interminables sit-in des artistes festivaliers abusés et non rémunérés après leur prestation au siège du FESPAM et au Ministère de la Culture ? A-t-on aussi oublié ces scènes lamentables où l’on a vu les organisateurs du Festival pris à partie par les artistes en colère. Certes, le Congolais est de nature très oublieux mais tout de même.
Pourtant dans le cabinet ministériel et à un dégré moindre dans son ministère même, il existe des compétences qui pourraient animer le Commissariat Général.

A 6 mois seulement J. Le ministre a-t-il réellement le souci du pari qu’il s’est imposé avec les changements aux allures de gratification intervenus dernièrement excluant de facto le principe de l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Face à cet imbroglio de l’amer retour de Moyongo à la tête du FESPAM, seul le ministre Gakosso (audace payante ou lamentable erreur ?) détient le secret de ce spectaculaire revirement. Quand au peuple, il attend de voir à l’acte, comprendre le choix surprenant de celui qui est désormais en charge de rendre son aura au FESPAM. Il faut cependant craindre que les mêmes causes produisent les mêmes effets comme en 2007.
A ce petit jeu qui prend les relents d’un amusement, la posture du ministre Gakosso est délicate. Faute de conscientiser son poulain des faux pas à éviter, une partie de quitte ou double se joue sur la tête du patron de la culture et des arts du fait de ses fréquentes erreurs optionnelles, de ses hésitations récurrentes et des incessants débats suscités par la gestion calamiteuse du FESPAM dont la gabegie finit par paraître parfaitement organisée aux yeux des observateurs. Ce festival, qui depuis 10 ans se gère à coût de milliards, a pris l’allure d’une vache à lait sous laquelle une poignée de privilégiés vient remplir la panse.

Personne n’étant parfait, on peut admettre que Gakosso ait pu se tromper en nommant Beethoven Yombo. Une seconde erreur de sa part, si le retour de Dieudonné Moyongo le montre incapable de redresser la barre, ne devrait pas lui être pardonnée. Un énième échec du FESPAM sonnerait le glas de la manifestation sensée être la vitrine culturelle du Congo.

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