email

Le ministre Coussoud Mavoungou pose des lapins en série à congopage

L’usage des marins proscrit que l’on prononce, à bord d’un navire, le nom de ce délicieux rongeur à longues oreilles. C’est pourtant le nom de la bonne blague que s’est offerte le « Little Big Man » de la marine marchande aux dépens de nos deux reporters.

ACTE I

Le rendez-vous a été pris la veille. Daniel Lobé Diboto, passant par un parent de Martin Parfait Aimé Coussoud Mavoungou, ministre des transports maritimes et de la marine marchande a obtenu l’accord pour une entrevue ce dimanche matin 9 mars 2008 sur le coup de 10 heures. La rencontre est prévue au Twiga, restaurant prisé de la Côte Sauvage que la rumeur publique déclare propriété de l’une des filles du Président Sassou.

Vers neuf heures ce matin, DLD, pris de doute obtient du ministre la confirmation du rendez-vous. Ce dernier demande toutefois un peu de patience à notre journaliste. Pile à l’heure, Daniel Lobé et Ya Sanza se retrouvent au bar de l’établissement. Une demi-heure plus tard n’ayant vu personne et considérant le capital patience déjà bien écorné, DLD rappelle pour demander confirmation. On le rassure : « L’arrivée de monsieur le ministre est imminente ».

Nos journalistes quittent le bar pour des fauteuils plus confortables. La grande aiguille de la pendule poursuit tranquillement sa sempiternelle ronde sur ses propres traces tandis que sa petite sœur dérive imperceptiblement du 10 vers le 11. Une heure d’attente, nos journalistes tentent de repartir aux nouvelles, mais tous les numéros de téléphone jouent désormais une musiquette bien connue : « Hello Africa, tell me how you doin’ ». On se concerte, on débat et on conclut que les hautes fonctions occupées par celui que l’on attend le contraignent sans doute à un retard à « l’insu de son propre gré ». Il est, par conséquent, souhaitable d’accorder à l’illustre un délai supplémentaire.

A 11h30 précises, nos reporters, après une dernière vaine tentative de jonction téléphonique, lèvent le siège.

ACTE II

Alors qu’hier lundi ce qui précède était sur le point de passer en ligne, DLD recontacte le neveu du ministre. Il est décidé que l’entrevue aura lieu dans la soirée, probablement tard, au domicile de monsieur Coussoud-Mavoungou. Nos journalistes attendent, encore une fois sans succès, l’appel tant attendu.

La fonction ministérielle exonère-t-elle de courtoisie et de respect ? Les budgets des ministères congolais sont-ils si serrés qu’il ne soit pas possible de prévenir par téléphone ceux qui attendent d’un contretemps ou d’une annulation de rendez-vous ? Leur temps est-il moins précieux que celui des politiciens ?

Ne dit on pas que jamais deux sans trois ? Si l’ACTE III est un nouveau lapin, connaissant la vitesse de reproduction de ces bestioles, sans doute vaudra-t-il mieux que les représentants de congopage se reconvertissent en éleveurs.

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.

Recevez nos alertes

Recevez chaque matin dans votre boite mail, un condensé de l’actualité pour ne rien manquer.