Brazzaville, Congo (PANA) - Les journaux congolais parus cette
semaine à Brazzaville ont focalisé leurs analyses sur le
référendum constitutionnel soumis au vote le 20 janvier 2002.
"Au-delà des défaillances qui ont marqué le déroulement du
référendum constitutionnel, le premier rendez-vous électoral
suscite plutôt l’optimisme quant au retour de la démocratie au
Congo", écrit l’hebdomadaire catholique ’La Semaine africaine’.
Pour ce journal, "les Congolais se sont rendus aux urnes et le
taux de participation devrait se situer à un niveau acceptable".
Et ’La Semaine africaine’ de souligner que "le sens de civisme
des Congolais n’a pas été érodé par le cycle des violences
armées, conséquences de l’immaturité démocratique de la classe
politique dans les années passées".
La ’Semaine africaine’ poursuit : "il y a à redire sur la manière
de faire, sur l’accès de toutes les sensibilités politiques aux
médias publics pendant la campagne, sur le comportement d’une
catégorie de hauts fonctionnaires réfractaires aux principes
démocratiques et des pionniers du monopartisme".
"Dans l’ensemble, le Congo n’a pas donné une image pitoyable de
sa démocratie, comme on le voit actuellement dans certains pays
qui pourtant n’ont pas connu de guerres civiles", fait remarquer
l’hebdomadaire catholique, ajoutant que "la démocratie congolaise
se frayera un chemin pour l’avenir, en dédramatisant la
compétition électorale.
L’essentiel est que tous respectent la règle de jeu démocratique
et apprennent par la suite à travailler ensemble".
’Tam-Tam d’Afrique’, hebdomadaire indépendant, affirme que "des
confusions dans les listes souvent mal remplies ont perturbé le
démarrage du scrutin dans certains bureaux de vote comme à
Makélékélé, au sud de Brazzaville alors qu’à Ouenzé au nord de la
ville, des électeurs ont fait le tour de plusieurs bureaux
pour retrouver leur nom".
"A Talangaï, un autre quartier nord de la ville, tous les bureaux
de vote ou presque étaient constitués de six membres pour la
plupart proche du pouvoir", renchérit le journal.
’L’Observateur’, hebdomadaire, proche de l’opposition, écrit de
son côté, que "le pouvoir vient franchir, les oreilles bouchées,
le premier obstacle de la course attelée qui le conduit vers le
sacre. Campagne solitaire, victoire solitaire", écrit-il.
"Comme il fallait s’y attendre, le pouvoir vient d’organiser avec
brio un scrutin référendaire pour la victoire du "Oui" à une
majorité écrasante", souligne ’L’Observateur’.
Le journal révèle que "le pouvoir a eu recours aux vieilles
pratiques à Makélékélé, du genre celui qui n’ira pas voter "Oui"
ne se fera établir aucun papier à la mairie".
Pour ’Le Coq’, hebdomadaire proche du pouvoir, "la partie était
d’ailleurs déjà d’avance joué, l’enjeu du référendum ne se
situant qu’au niveau du "Oui" qui était acquis".
"Divisée sur les stratégies, morcelée en une multitude de
chapelles, l’opposition n’a pas pu arrêter le raz-de-marée
électoral concocté par le pouvoir qui est passé pendant que
l’opposition...aboyait", écrit encore ’Le Coq’.
