Brazzaville, Congo (PANA) - Les journaux congolais de la semaine
ont focalisé leur analyse sur la campagne du projet de la
nouvelle Constitution qui sera soumis au référendum le 20
janvier prochain.
"Si, au lendemain de la conférence nationale souveraine de 1991,
le premier référendum constitutionnel de l’ère démocratique avait
recueilli un score plus qu’honorable de Oui, cette fois, le jeu
n’est pas si simple qu’on le croit, pour le régime de transition
qui passe son premier test démocratique", écrit l’hebdomadaire
catholique, ’La Semaine africaine’.
Pour le journal, le pouvoir affronte les réticences d’une bonne
partie de l’opinion nationale qui a du mal à croire que cette
fois, la démocratie ne sera plus source de violence armée.
"Par méfiance à la démocratie, cette catégorie de la population
risque de ne pas aller aux urnes, même si en son sein se trouvent
des gens favorables à la politique du régime en place", fait
remarquer le journal catholique, qui renchérit que "le pouvoir
aura à convaincre les nostalgiques des anciens dirigeants en
exil, car, ils sont tentés par deux comportements : s’abstenir de
voter ou voter non".
Et ’La Semaine africaine’ de conclure : "Le match est serré et
c’est tant mieux. La démocratie en gagnerait vraiment au Congo,
pourvu que tout se passe de manière démocratique, sans haine et
sans violence".
’L’Observateur’, hebdomadaire proche de l’opposition, fait
remarquer, pour sa part, que "les échéances électorales doivent
non seulement de tester la popularité des uns et des autres, mais
aussi la qualité de l’opinion congolaise et sa capacité de
pouvoir à supporter le véritable retour à l’écoute".
"Le pouvoir connaît lui-même quelle est sa réelle cote de
popularité auprès des Congolais", renchérit cet hebdomadaire qui
souligne qu’au Congo, si ces échéances étaient organisées
dans des conditions réelles de liberté et de transparence, ce
serait l’abstention ou le rejet qui l’emporterait compte tenu du
désintéressement des gens vis-à-vis de la politique et des urnes.
’L’Observateur’ souligne encore que "même si on feint de ne pas
le reconnaître, le pouvoir a des sérieux problèmes de popularité
et d’acceptation", ajoutant que l’essentiel est de préserver la
paix, d’éviter de tomber dans le piège tendu par le terrorisme ou
de la clandestinité.
"Le régime semi-présidentiel est source de conflit au Congo",
écrit de son côté, l’hebdomadaire gouvernemental, ’La Nouvelle
République’, qui estime que c’est la raison pour laquelle le
gouvernement propose un nouveau projet de Constitution qui
institue un régime non-conflictuel, le régime présidentiel".
Selon le journal, "voter Oui, c’est rendre la République stable,
forte et efficace"
’L’Eléphant’, hebdomadaire également proche du pouvoir, écrit
pour sa part, qu’excepté les va-t-en guerre, quelques insatiables
de sang humain et autres politiques en errance à l’étranger, le
référendum du 20 janvier colle déjà aux lèvres des Congolais
comme l’est la peau et la chair, l’arbre et l’écorce.
Selon cet hebdomadaire, dans leur immense majorité, les Congolais
pensent que ce vote sera une simple formalité pour conforter la
paix retrouvée et consacrer le retour à une vie véritablement
démocratique au Congo.
