La petite cité industrielle de Pokola dans la Sangha, devenue depuis peu commune de moyen exercice, n’abrite aucun bâtiment réalisé par l’Etat pour y affirmer sa présence.
LEtat congolais n'y existe que par l'existence physique de ses commis (agents de police, des douanes, de l
ANAC, de l’enseignement primaire, des eaux et forets......). Certains agents de l’administration n’ont pour bureaux que des conteneurs.

Cette ville, en expansion depuis plusieurs années grâce a la CIB (Congolaise Industrielle des Bois), va abriter bientôt le premier bâtiment construit avec de largent public (?) : la maison de la mairie.
_ La vie à Pokola repose sur la CIB. Une société qui s’est substituée à l'Etat dans nombreuses de ses missions :
- Logement des fonctionnaires congolais,
- Entretien des voiries,
- Construction, entretien et gestion du meilleur centre de santé de la Sangha,
- Construction de routes pour désenclaver les villages et ceux de la Likouala,
- Construction des écoles publiques,
- Construire de marchés et de boutiques,
- Facilitation des populations a l'approvisionner en hydrocarbures,
- Fourniture d'électricité et d'eau dans les bornes fontaines,
- Mise à la disposition des populations une télévision et une radio locales avec possibilité de recevoir le signal de la télévision nationale[[La CIB appuie aussi le projet de la radio communautaire BISO NA BISO]].
_ La CIB est omniprésente.
_ On pourrait être tenté de dire qu’après la CPC (Compagnie des Potasses du Congo fermée en 1978 à Makola et la COMILOG (Compagnie Minière de l’Ogoué à Makabana fermée au Congo en 1991, l’autre société privée exploitant les richesses nationales ou employant des Congolais qui a pu marquer les esprits est la CIB. Sur la vision de la modernité et des conditions de vie des travailleurs.
_ Mieux que les sociétés exploitant le pétrole dans le Kouilou (il suffit de voir les villages Ndjeno, Mbondi... pour que la différence saute elle-même aux yeux).
La CIB prévoit la vie de la cité plus vite que l'Etat.
_ Est-ce un accord de compensation avec l'Etat congolais pour agir ainsi?
_ Ou juste une politique de visibilité commerciale?
_ C'est qui est vrai, nous pouvons monter un classement par ordre de modernité et d'urbanisation des villes congolaises : Brazzaville et Pointe-Noire, Dolisie et Nkayi, juste après c'est Pokola (NDLR : ce jugement est personnel). Il n’y a pas de doute.
<doc4145|left>Par ailleurs, dans sa démarche de la certification, au regard des principes FSC[[{{Forest Stewardship Council :}} Conseil de Soutien de la Forêt]], cette société a pu imposer chez les Bantous un certain respect des peuplades semi-nomades ou pygmées.
_ D'ailleurs, certaines tâches très capitales dans la vie de cette entreprise sont accomplies par ces derniers. Ils participent au processus d
identification des essences et de l’aménagement forestier.
Le Congo connait beaucoup d’entreprises dont l’existence est fondée sur l’exploitation des richesses naturelles. Peu participent a l’épanouissement des zones où elles développent leurs activités.
Les populations enclavées de la Likouala aussi (Terre Kabounga) peuvent aujourd’hui recevoir des camions parce que la voie leur a été ouverte et est entretenue par la CIB.
Alors jusqu’a quand la CIB va continuer à jouer le rôle de l’Etat ?
Celui-ci vis-a-vis d’une telle société peut-il bien exercer son pouvoir ?
Pokola, c’est sûr, à l’image de beaucoup de villes du monde deviendrait une grande cité industrielle et commerciale si l’Etat congolais pouvait saisir à bon escient cette opportunité de balisage déjà effectué par la CIB.