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Sangha : Scolarisation des enfants pygmées semi-nomades

Longtemps non scolarisés, les enfants semi-nomades vont enfin, cette année, pouvoir fréquenter lécole dans le département de la Sangha et plus particulièrement dans les concessions forestières de la CIB (Congolaise Industrielle des Bois). _ Depuis le 23 septembre 2008, un stage approprié forme une quinzaine d’éducateurs aux techniques pédagogiques adaptées à cette catégorie denfants.

Une ONG française, le GREF (Groupement des Retraités Educateurs sans Frontières), est linitiateur de cette démarche. _ Une équipe de formateurs du GREF conduite par Madame Hélène FAYE séjourne à Pokola pour assurer ce stage qui se tient  au Foyer de la FONDATION FREDERIC dans le village de Madiboungo. Cette fondation mène depuis 2004 des actions sociales au bénéfice de cette frange de la population congolaise. _ A l’issue de cette formation de trente jours, les éducateurs seront envoyés dans 3 principaux centres dencadrement : MADIBOUNGO, NDOKI et KABO.

Les stagiaires

Les futurs éducateurs, sélectionnés sur concours, apprennent à utiliser des outils pédagogiques exceptionnels comme des marionnettes pour des exercices de langage.
Il sera assez difficile à ces éducateurs de faire accepter la notion d’école à des populations (parents comme enfants) pour lesquelles la vie tient essentiellement à des activités de recherche de nourriture (pêche, chasse, cueillette) et de divertissement.

Les semi-nomades, que les bantous continuent à marginaliser, participent de façon significative aux activités des sociétés lignères du nord Congo. Ils sont les meilleurs connaisseurs de la forêt et de ses essences. Leur apport est reconnu par la CIB, particulièrement dans les opérations de cartographie et daménagement forestier. Encourager les semi-nomades à fréquenter lécole serait une manière de leur offrir la possibilité de tirer eux aussi profit de lexploitation de leur milieu naturel. _ Quelques semi-nomades ayant été initiés déjà aux lettres et aux mathématiques élémentaires sont aujourd’hui des agents permanents de la CIB. _ Pour Monsieur Jean IBARRA, vice-président de la fondation Frédéric {«Il est temps pour que   les éducateurs bantous oublient ou mettent entre parenthèses la réputation de mauvaises odeurs et de saleté faite aux pygmées pour leur donner le courage de fréquenter lécole à limage de la sollicitude que leur entourait feu COURTOIS, un occidental qui est resté longtemps avec les pygmées ou Jérôme LEWIS, un anthropologue anglais, qui a passé plusieurs années en forêt avec les semi-nomades et qui est lune de rares personnes à parler leur dialecte (le Bendzelé ). C’est en les acceptant d’abord tels qu’ils sont qu’on pourra réussir cette initiative »}.

Les cours qui feront l’objet des enseignements aux enfants Bendzelés (semi-nomades) ont été adaptés à leur réalité socioculturelle et environnementale par le GREF.
En gestation depuis deux ans, ce projet voit son aboutissement avec le concours du Ministère de lEnseignement primaire et secondaire charge de lalphabétisation, de l’UNICEF, de la CIB, de la fondation FREDERIC, de l’Ambassade de France au Congo et de quelques Conseils Régionaux français[[Pays de Loire, Provence-Alpes-Cote dAzur et conseil général du Var]]. Le GREF est une association laïque de solidarité internationale fondée en 1990. Elle regroupe près de 700 membres, retraités bénévoles, formateurs issus de léducation, de la formation pour adulte, du travail social et de la santé.
Présent en France, en Afrique, au Proche Orient, en Extrême Orient, en Amérique centrale et du sud, aux caraïbes, le GREF souscrit a léducation pour tous, au respect des conventions internationales, au développement durable, à la protection de la biodiversité et à la réduction des causes des inégalités. _ Que lEtat prenne également de telles initiatives pour alphabétiser les semi-nomades au même titre que les enfants bantous. Ils sont eux aussi des congolais, à ce titre leurs enfants ont droit a l`éducation pour devenir des citoyens à part entière.
Certes, ce processus d’intégration sera long. Il devra vaincre les réticences culturelles des deux communautés, pygmée et bantoue. Il faut commencer dès maintenant pour que la fracture sociale entre ces deux composantes nationales cesse de s’accroitre

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