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Repenti

Aimé Hyldevert Mouani pète la durite

Cette semaine du 8 mars 2024, journée de la femme, un triste personnage a hanté la toile comme un spectre. Barbe mi sel mi poivre, dégaine d’un vieil adulte, la personne a tenu des propos infantilisants, articulés avec le ton vaseux de quelqu’un qui émerge d’un brouillard. En fait il s’agit d’un député congolais que l’appel d’Aristide Mobébisi avait tiré de son sommeil. La suite ne se passe pas sans commentaires car l’arrogance, la suffisance du vieil homme a été la goutte qui fait déborder notre patience de patriote écœuré par un demi-siècle de crétinisation du Congo.

Difficile à croire, mais cet homme nommé Hyldevert Mouhani ou Moigny, incapable d’aligner une réflexion cohérente, (il pratique le coq à l’âne), serait de l’école , excusez du peu, du sociologue Côme Manckassa, du grammairien Augustin Niangouna, des politologues Ndalla Graille, André Hombessa, tous grands débatteurs devant l’Eternel.

Naufrage intellectuel

En tout cas après avoir copieusement pollué la toile (pas moins de 2 interviews le temps d’un week-end, vendredi 8 avec Aristide Mobébissi de Brazza Paris Info - samedi 9 mars 2024, avec Brice Decaux de Ziana-TV), chacun a pu mesurer, combien le niveau intellectuel du Congo s’est affaissé et combien les criminels dans notre pays sont de plus en plus décomplexés quand ils évoquent leurs forfaits. Mieux ou pis : ils en rient.

Elocution approximative, débit laborieux, pensée sauvage, ton lent et long, verbe ennuyeux, verve précieuse et ridicule ! Ô misère ! Ô désespoir ! De quoi retourner André Hombessa dans sa tombe.

La vérité est que Aimé Hildevert Moini,( Ildo pour les intimes), est davantage de l’école oratoire de Sassou que de celle du redoutable génie du logos que fut feu l’auteur de « France, grandeur perdue » , le grand Côme Manckassa, disciple et ami de Georges Balandier.
Gratifiant son interlocuteur, de formules de condescendance (petit na ngai, moi ton grand, écoute mon petit, je suis ton vieux, etc.) l’impression était nette qu’il voulait éviter des questions qui fâchent sur son casier judiciaire de saigneur de guerre.

Sortie de route

En ces temps de journée internationale de la femme, journée antérieure à celle tragique du 18 mars où Marien Ngouabi fut égorgé, personne n’avait sonné Mouhani.
Sa brusque sortie de route alors que courent encore le scandale de la Mata Hari ruandaise nommée Françoise Joly et que triomphe encore le népotisme de Sara Ndenguet, cette brusque sortie de route de l’honorable est d’autant plus moche qu’on croyait le bonhomme soucieux de se faire oublier après tout le mal qu’il a fait aux Congolais, notamment ses prises de position criminogènes en 2016 en faveur du viol de la Constitution par Sassou et ses stratégies de déstabilisation du Président élu Pascal Lissouba.

Mais c’est mal connaître l’aliboron qui se croit au Congo comme en terrain conquis et qui est habité par la farouche obsession de voir Sassou à la tête du pays au-delà de 2026 malgré 47 ans de règne absolu et en dépit du fait que ses performances sont médiocres.

Bien que lui et ses amis politiques ne soient pas étrangers à la violence qui mine nos villes, tout son propos n’a ménagé aucun argument pour déplorer cette violence : hypocrisie ! Que Mouhani joue au pompier-pyromane, c’est précisément ce qui donne la nausée et nous pousse à prendre la plume.

Abandon du navire

Le souvenir du colonel Marcel Ntsourou éliminé par Sassou, alors qu’il fut son homme à tout faire, hante les esprits. De deux choses l’une : ou Mouani est suicidaire ou il teste le niveau d’impopularité de Sassou afin de piéger ses adversaires.

Autre hypothèse : le bonhomme veut quitter le navire comme c’est souvent la stratégie des criminels lorsque ça sent le roussi.

Dans tous les cas, s’il était italien, Aimé Ildevert Mouani aurait été surnommé « cadavre debout ». C’est ainsi qu’on désigne les repentis au pays de la mafia.

Haïti

Dès le début de son entretien à « bâtons rompus » notre député révolté établit le parallèle entre la situation congolaise et l’anarchie en Haïti, pays contrôlé par des gangs équipés d’armes blanches et d’armes à feu. Au Congo les Bébés Noirs manient machettes et armes à feu, avec la complicité des policiers comme en Haïti où Barbecue, chef de gang de Port-au-Prince, est un ancien policier qui sème la terreur. On dit à juste titre que l’île d’Haïti est la plus congolaise des îles des Caraïbes.

On apprend par ailleurs de la bouche de H. Moigny que feu Camille Oko, chef de la sécurité sous Sassou I et II, le général Jean-François Ndenguet, Pierre Oba sont les pères des Bébés Noirs.

Quel scoop ! Comme si on ne s’en doutait pas.

Le comble du paradoxe c’est que celui qui redoute aujourd’hui la haïtisation du Congo fut l’un de ceux qui mirent le feu aux poudres en 2017 avec des déclarations à l’emporte-pièce dans les médias et laissé prospérer la violence dans les grandes agglomérations du Congo.

Escadrons de la mort

A la tête d’une vingtaine de cobras cagoulés, Hildevert Mouani menaçait déjà à cette époque, à visage découvert, les adversaires du changement de la Constitution avec l’incroyable culot que procure le sentiment d’impunité. Oko Ngakala ne l’a jamais embastillé malgré le délit de port d’arme et les menaces de mort proférées en public , association de malfaiteurs, avec constitution d’escadrons de la mort .

Voleur qui crie au voleur, bandit qui hurle au bandit, l’ancien milicien déplore désormais la privatisation de la violence dite des Bébés Noirs par l’Etat alors que lui-même, civil armé, a été partie prenante de cette interaction. Désormais il siège au Parlement après avoir été chef milicien. Que le pouvoir et la pègre soient de mèche au Congo comme dans le Chicago d’Al Capone, des individus de la trempe du député ripoux de Moungali ont tout à gagner. Le pouvoir des dictateurs se nourrit de ce que Marx appelle prolétaires en haillons. De quoi se plaint alors notre va-t-en guerre ? Le lumpenprolétariat des quartiers nord, fief des koulounas est une aubaine. Non ?

Ildevert se met au vert

Trop parler nuit et ennuie.
Le commencement des douleurs de H. Moini c’est lorsqu’il se rend compte qu’une fuite circule sur son compte et que le piège a été monté par un colonel de ses amis qui l’a fait parler (à l’insu de son plein gré). Enregistré par cet ami-ennemi le Cobra Mouhani a pris conscience du traquenard tard, ce, grâce à l’influenceur Aristide Mobébissi, lui-même, connecté à un réseau d’informateurs au sein du régime de Mpila.

(Auto) critiques

Que disait-il dans cette conversation au magnétophone caché ? Moigny critiquait. Il s’employait à mordre la main qui l’a toujours nourri depuis l’arrivée de Sassou au pouvoir par coup d’état. C’est ce que n’aime pas le PCT. Sauf, que le pauvre député cumule de longs arriérés de salaires impayés.
Surpris que le pot-aux-roses de ses critiques soit découvert, alors contre mauvaise fortune, l’oiseau fait bonne mine. Il monte sur ses ergots : «  je n’ai pas peur, je n’ai dit que la vérité » dit-il au micro d’Aristide Mobébissi, plastron qui mange à tous les râteliers.

En fait Mobebissi, porte bien son son nom. Son entretien téléphonique a mis du « sable dans la semoule ». L’interview a jeté en pâture à la vindicte de l’opposition et des sassouistes un homme que tout le monde attendait au tournant.

Aimé Hildevert Mouhani sait qu’il n’est pas aimé, ni de ses adversaires ni de ses amis. Dans sa perspective d’avenir, il a l’intention de prendre ses clics et ses clacs, se barrer aux Etats-Unis où, l’ancien disciple de Niangouna, va se mettre à l’écriture.

L’hypothèse d’abandon du navire est donc fondée.

Race de vipère

Député de Moungali, fief de UDR Mwinda et du MCDDI, difficile aussi de cerner l’indenté ethnique de Mouhani : est-il Mbochi, Lari ou Vili ? Ses nom et prénom sont difficiles à calligraphier. En effet, doit-on écrire Idevert Mouanni, Hyldevert Moigny ou Ydevert Mouagny  ? De quelle race est-il ? Dieu seul sait.

Le bonhomme se dit « parent au Vieux » (entendez Sassou ). Il l’appelle papy. Il est également descendant Vili par Tchystère ou Félix Tchikaya et excellent locuteur Lari. Jamais on ne l’a entendu parler mbochi alors qu’il adore truffer son discours de formules lari et kitouba. Le bougre a beaucoup joué sur cette ambiguïté. Là où il y a le flou, se cache le loup. Grâce bien sûr à la triche, son élection dans la 1ère circonscription de Moungali est passée comme une lettre à la poste. Milosiens et kolélistes, majoritaires, n’ont vu que du feu (au propre et au figuré)

Les affaires

Françoise Joly ? Bof, « c’est rien » balaie-t-il d’un revers de la main. Sara Ndenguet ?« Bah, c’est une non-affaire. » L’affaire majeure, c’est la sécurité. Lui, possède des stratégies pour neutraliser Bébés Noirs et Koulouna. Point barre. « Mboulou Zéphirin, Jean-Dominique Okemba, tous des nuls en matière de sécurité » martèle Moigny qui déplore qu’on ne s’inspire pas du modèle soviétique sur le chapitre du renseignement. Et du modèle (cubain ?) sur les brigade canines.

L’enflure ne sait pas que ce sont ces crises additionnées ( Sara Ndenguet, Françoise Joly, Stade d’Ornano, salaires et pensions impayés, chômage, délestage, maladies etc. ) qui font le lit de l’insécurité, phénomène sur lequel Sassou jubilait dans son navet « Le manguier, le fleuve et la souris » : « plus il y a du désordre, plus j’adore commander. »

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