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L’avenir des Mbochi

Après l’hégémonie politique, Sassou Nguesso veut conquérir l’hégémonie économique de son clan

Depuis le 13 mai 2021, le Congo a un nouveau gouvernement dirigé par Collinet Makosso. L’homme est connu des Congolais puisqu’il est un ancien ministre de l’Enseignement primaire et secondaire dans l’équipe dirigée par Clément Mouamba en poste depuis 2016.

Nous aurions dû être optimiste si seulement le nouveau premier ministre qui est aussi un chrétien, un ancien Cebéiste de l’Eglise évangélique, n’avait pas ramené dans son équipe tous ceux qui du Parti congolais du travail, le parti au pouvoir, sont « antivaleur. »

Nous ne savons pas si Collinet Makosso est, lui-même, resté disciple du Christ puisqu’on le soupçonne avoir des accointances maçonniques.

Mais, il y a le ministère de la « Coopération internationale et de la Promotion du Partenariat public/privé », qui est sous la charge du ministre Chrystel Denis Sassou-Nguesso qui nous permet de deviner la nouvelle politique de Denis Sassou Nguesso. Cette promotion du fils n’est rien moins qu’une tactique pour garantir l’avenir des Mbochi, une obsession de Nianga-Mbouala.

En effet, après l’hégémonie politique des Mbochi, Denis Sassou Nguesso vise l’hégémonie économique.

Et, c’est le ministère de la Coopération internationale et de la Promotion du Partenariat public/privé, tombeau blanchi et instrument de blanchiment d’argent, qui va jouer le grand rôle dans la deuxième manche du combat de Sassou Nguesso qui porte sur l’éternité des frères Mbochi aux affaires.

Beau tombeau

L’expression « Tombeau blanchi » vient des Saintes Ecritures quand Jésus fait allusion aux scribes et pharisiens qui sont hypocrites et qui ressemblent à des sépultures blanchies à la chaux. A l’extérieur ces tombes ont une belle apparence mais sont remplies à l’intérieur d’ossements et de toutes sortes de choses impures.

En créant le ministère de la « Coopération internationale et de la Promotion du Partenariat public/privé », deux activités antinomiques, Denis Sassou a sans doute voulu faire de celui qui l’animera un chien de chasse qui doit capturer, au Congo et à l’étranger, le gibier (l’argent) pour en faire des capitaux nécessaires à la construction et au développement ainsi qu’à la relance de l’économie.

Or, Denis Sassou Nguesso sait très bien où se cache le magot, et que son fils qu’il envoie le récupérer est comme un chien que son maître envoie chercher la viande à la boucherie. Autant confier les clef du bar à un ivrogne.

D’ailleurs, juste après la publication du gouvernement, le fondateur de l’association Sherpa, Me William Bourdon, a qualifié la nomination de Christel Denis Sassou Nguesso d’abri judiciaire.

Me Bourdon va loin et déclare que les immunités que les nominations offrent au personnel politique ainsi qu’aux familles, ne mettent pas fin aux affaires judiciaires dans lesquelles le fiston est trempé jusqu’au cou.

Or, l’homme est dans le collimateur de plusieurs tribunaux internationaux. Même s’il n’est pas encore sous les coups des mandats d’arrêt internationaux. Sassou doit méditer la pensée latine Pede poena claudo « Le châtiment au pied boiteux ». « Clopin clopant, quel que soit le temps que met la punition, elle finit toujours par atteindre le criminel » dit Horace. Chrystel ne perd rien pour attendre.

Mais, il y a aussi le discours des politiques, notamment ceux des pays occidentaux qui commencent à s’interroger sur la destination que prennent les aides financières que leurs pays octroient aux pays dits pauvres.

Par exemple, si le Congo a maille à partir avec le Fonds Monétaire International (Fmi), aujourd’hui, ce n’est pas parce que ses experts ont fait des bons ou mauvais rapports sur ce pays ; mais aussi parce qu’il y a des voix qui s’élèvent et qui dénoncent la politique du Fmi ainsi que celles qui informent sur les destinations que prennent les crédits contractés.

Le ministère de la Coopération internationale et de la Promotion du Partenariat public/privé paraît aux yeux du monde comme ce tombeau dont parle Jésus, beau à l’extérieur, pourri à l’intérieur.

Le bâtiment qu’abrite ce ministère paraît très joli, et l’homme qui le dirige est beau dans ses costumes haut de gamme qui, paraît-il, à usage unique. Pourtant, il y a une grande rupture entre le bâtiment, l’homme qui l’occupe et les missions du ministère qui y est logé.

Nous avons dit lieu de blanchiment d’argent

« Blanchiment d’argent » : « l’action de dissimuler la provenance d’argent acquis de manière illégale en réinvestissant celui-ci dans les activités légales. »

On parle par exemple du blanchissement de la fraude fiscale qui est la réintroduction dans le circuit économique de l’argent dissimulé aux services fiscaux.

Denis Sassou Nguesso ne fait pas le sourd devant ceux de son clan qui s’inquiètent de « l’avenir des Mbochi ».

Sachant que le chien qu’il a dressé aura des difficultés à débusquer le gibier à l’étranger et auprès des institutions financières internationales, Sassou Nguesso veut donc plus compter sur les capitaux dont il a la maîtrise et qui sont, d’un côté, dans les paradis fiscaux et de l’autre, littéralement dissimulés dans les cimetières des villages mbochi.

Et, c’est ce qui justifierait la reconduction de presque tous les ministres qui sont reconnus comme voleurs. Comme des mafieux siciliens, ils ont, chacun, caché du fric dans des caveaux mortuaires.

Mais, pour faire avaler la pilule et remettre Chrystel Denis Sassou Nguesso sur la piste de sa succession, Sassou Nguesso a eu un autre deal avec les membres de son clan. Il leur a promis l’hégémonie économique.

Sassou Nguesso veut blanchir l’argent des Congolais caché dans les paradis fiscaux.

Comment ? Grâce aux sociétés écrans qui seront créées par les membres de son clan.

C’est pour cela que le premier acte rassurant que va poser le ministre Chrystel Denis Sassou Nguesso va être celui de faire voter par le Parlement, la loi sur le partenariat public/privé, puisqu’elle n’existe pas encore dans notre pays. Ensuite Bébé Doc va «  sécuriser les investissements  ».

Et, le ministre dit encore que son département ministériel va d’abord s’orienter « vers les Congolais qui ont la capacité de pouvoir investir dans le partenariat public-privé. Lorsque les seuils seront élevés, il se tournera, vers les investisseurs étrangers.

Mais que pensent Kiki des investisseurs locaux ? L’idée que les fils de Jean Paul Matsima, Daniel Ebina, Norbert Ntiétié, François Odzali, Auguste Miakassissa sont des partenaires potentiels, cette idée ne lui a même pas traversé la tête...

Ce ne sont pas des Mbochi. L’avenir de l’ethnie n’a pas de garantie avec ces métèques-là.

Jean-Bernard Nsambi

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