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Racisme, colonialisme, néo-colonialisme ou justice ?

Suzette n’a jamais appartenu à Sassou

En France, plus d’immunité pour les présidents étrangers

Le tribunal de Versailles vient de déposséder le président congolais Denis Sassou N’Guesso de son hôtel particulier de 700 m2 au Vésinet, non loin de Paris.
Selon l’hebdomadaire satirique Le Canard Enchaîné, qui rapporte la nouvelle, le tribunal de Versailles a nommé un administrateur pour gérer la villa, estimant que Sassou n’avait aucun titre de propriété pour l’occuper.

Toujours soucieux d’informer à la fois les Vésigondins et les intéressés (nombreux, je le sais, au vu de la consultation des pages sur Sassou Nguesso), voici les dernières nouvelles en date de la -désormais célèbre- villa Suzette.

[...] Sassou, un "squatter" ?

Enfin, dans la presse française, Le Canard Enchaîné s’intéresse à "Suzette"… "Suzette", c’est le joli nom de la modeste villa de 700 m2 que Denis Sassou Nguesso possède au Vésinet, cette banlieue chic de l’ouest parisien. Mais en fait, nous apprend Le Canard, le président congolais n’est pas le propriétaire officiel de cette maison. En effet, "Suzette" appartenait au frère de Sassou, qui est mort en 2004, sans héritier. "Personne ne l’ayant réclamée, précise l’hebdomadaire, la maison est devenue un bien vacant. (…) Le 25 juin dernier, le tribunal de Versailles a même nommé un administrateur provisoire chargé de gérer le bien". Ce qui fait dire au Canard Enchaîné que le président Sassou Nguesso est devenu un "squatter"…

© Frédéric Couteau,
RFI actualité, 15 août 2007


Lors de ses fréquentes venues en France, le président congolais, Denis Sassou Nguesso, a l’habitude de séjourner au Vésinet, dans une modeste villa de 700 m2, joliment surnommée "Suzette". On le comprend, à lire la description qu’a faite "Jeune Afrique" de ce petit pied-à-terre en février 2007 : une bibliothèque en acajou massif, des tapis d’Aubusson, du marbre blanc de Carrare, des robinets en or et pas moins de six pièces réservées aux domestiques. Avec, en prime, peut révéler "Le Canard", des couloirs discrets permettant de quitter la chambre du président Sassou sans se faire remarquer. De quoi, en tout cas, provoquer la vindicte des associations anticorruption Sherpa et Survie, qui ont déposé plainte au printemps pour des acquisitions, qu’ils estiment illégales, de biens immobiliers, notamment par les présidents gabonais, congolais et angolais.

"Suzette" orpheline

Autant d’accusations malveillantes en ce qui concerne cette grosse villa "Suzette". En effet Sassou, s’il y séjourne, ne possède aucun titre de propriété sur cet immeuble, et c’est en toute illégalité que ce squatter l’occupe. Le 25 juin dernier, le tribunal de Versailles a nommé un administrateur provisoire, chargée de gérer cette belle maison, qui, à ce jour, n’a plus de propriétaire attitré. Comment le malheureux Sassou en est-il arrivé à pareille extrémité ? La villa avait été acquise par son frère aîné, Valentin Nguesso Ambendet. Or ce pauvre garçon a eu le mauvais goût de décéder, en 2004, sans laisser d’héritiers. Personne ne réclamant "Suzette", celle-ci est devenue un bien vacant.
Jusque-là, l’administration fiscale française ne s’était pas montrée très active pour reprendre les droits sur une succession évaluée à 10 millions (55 % de la valeur du bien pour une succession entre frères, plus 1% de pénalités par mois de retard). Pas de chance, le grand frangin du Président a oublié de régler à la société Interdéveloppement le reliquat de 300 000 euros d’un devis de travaux évalué à 3 millions d’euros. Les dirigeants de cette entreprise n’ont pas molli et ont tenté, avec leur avocat, Jacques Boedels, après d’innombrables recherches, de récupérer leur dû devant les tribunaux. Avec succès...
Comble du malheur pour ce petit propriétaire de Sassou, la "Bergholèse", une banque installée en Belgique et qui a déjà réglé diverses factures de travaux, a estimé devoir faire une déclaration à Tracfin, en raison de l’origine présumée suspecte des fonds. La PJ est donc aussi sur le coup. Si ce n’est pas l’acharnement, ça y ressemble. Et Jacques Chirac, le grand pote de Sassou, n’est plus là pour intervenir.
Heureusement que notre ami congolais a rencontré quelque écho du côté de Sarkozy. Lequel, s’il a un peu d’humanité, pourrait faire un geste. On ne va pas se fâcher avec ce collègue africain pour quelques arriérés de 300 000 euros de factures impayées."

Nicolas Beau,
© Le Canard Enchaîné, 15 août 2007


Le pied à terre, soigneusement préparé pour une éventuelle accession de Denis Sassou Nguesso à la diaspora congolaise en cas de besoin, provenait donc d’une spoliation d’héritage. Il va falloir trouver un fusible pour dédouaner le Président. Gageons que le responsable est d’ors et déjà désigné.

Merci à www.blog-vesinet.fr dans lequel une demoiselle Alpiko-Vézigondin s’intéresse beaucoup à son voisinage, et dans lequel, nous l’avouons, nous avons puisé ces articles.

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