par Invité » Mer 12 Juin, 02 6:05
Ajoutez encore 10 René et le Congo est imbattable, devrai-je ajouter.
Mais attention. Je n'ai pas dit que le nationalisme sera avec certitude l'opposition future à la mondialisation. Ce serait faire de la spéculation historique. Je démontre juste qu'en théorie, c'est plausible. Et merci de le reconnaitre.
Du reste, chanter "la fin de l'histoire" (même sous sa conception marxiste) est à mon avis prématuré. Tout en restant dans le raisonnement de F.F. qd même tt le monde appartiendrait à cette classe unique des actionnaires, la royauté du rapport qui voudrait que les plus riches fassent obligatoirement la loi est source d'antagonismes et de conflits sociaux. Sans oublier (et c'est très important) que le communisme est une réponse à la marche hiérarchique du monde. D'autres réponses pour résister à cette même marche peuvent survenir n importe quand de n'importe où.
Constatez aussi que ce ne sont pas les nationalistes qui mènent le mouvement contre la mondialisation, forme la plus achevée du libéralisme absolu, mais des mouvements de gauche, voir d'extrême gauche qui y retrouvent un second souffle. Une mutation dont nul ne sait si elle fusionnera avec la droite souverainiste (position ou se situent actuellement les chevènementistes) ou évoluera t-elle vers une troisième voie dont nous n'avons pas encore aujourd'hui les indices pour bâtir la silhouète.
Dans la pensée politique contemporaine il y'a une espèce de malhonnêteté qui fait qu'une fois qu'on a choisi son camp (gauche ou droite) on s'efforce essentiellement d'exceller dans l'argumentation partisane. Chez les intellectuels l'objectivité se fait rare. Pour me faire mieux comprendre, je veux dire que l'intello de gauche critique sans se gêner tous les pouvoirs et tous les régimes: de gauche parce qu'ils ne sont pas assez à gauche, de droite par ce qu'ils sont à droite. Mais il ne remet jamais en cause sa vision de la gauche ou ne tente la moindre indulgence envers la vision de droite.
Je me méfie donc particulièrement de ces "penseurs engagés" car si lui même trouvait la contre-arumentation de sa philosophie, il la tairait simplement, en croisant les doigts pour qu'aucun adversaire ne la trouve de son vivant.
Pour ce que tu demandes à Gustave, je voudrai dire un mot aussi.
En Afrique en général et au Congo en particulier, les problèmes sont nombreux. Nous avons pour habitude de nous attaquer aux uns, d'ignorer d'autres et de masquer certains.
C'est en les balayant tous, sans privilèges et sans chasses gardées que nous pourrons apercevoir la voie du développement.
Globalement les problèmes sont les suivants (frein au developpement et a la stabilité):
- le tribalisme (qui inclu le népostisme, l'absence de nationalisme, la lutte contre les freins cuturelles)
- la culture du résultat (qui inclu la lutte contre la corruption, le choix démocratique des solutions les plus utiles, l'orthodoxie financière...)
- la démocratie (qui garantit l'alternance, assure le pouvoir au peuple et l'égalité entre les citoyens, empêche la conquête du pouvoir sans autre ambition que de le posséder et le garder indéfiniment.
Si vous dites que le mal c'est la culture et qu'il faut détruire les langues, changer les noms de tous les congolais et redéfinir le découpage territorial, vous pouvez y parvenir. Mais cela n'a aucun effet sur le résultat global. Le Sénégal est félicité pour son absence de tribalisme. Ont-il fait pour autant des pas de géant? Parce que le népotisme est toujours là, la culture du résultat est encore loin d'avoir pénétrer le pays, 40 ans de parti quasi unique sont encore sensibles pour que la démocratie donne des résultats ...etc.
Donc lorsque vous constatez [si c'est vrai] que "l'idéo-logique" culturelle peut contribuer à ce frein au développement, c'est peut-être vrai, mais il n'y a pas que ça. Et soigner ce problème ou l'inverser, ne répare rien s'il ne s'encadre dans un programme de développement générale avec des ennemis bien définis et bien ciblés.
Il faut tout soigner et s'en prendre à tout. Si non ce serait déshabiller Pierre pour habiller Paul.
C.A.