Lu pour vous:
Comme avait dit l’autre à la CNS de 91, la charité bien ordonnance commence par soi-même, je prendrai d’emblée mon propre nom dont le « N » a disparu je ne sais où dans ma lignée. En effet, historiquement parlant, il n’existe pas de « Gakosso », mais plutôt des « Ngakosso ». En tout cas, en pays mbochi. Idem pour les « Ganga », « Goma » « Taloulou », « Gatsono », « Ganguia », « Bongo » où les « M » et autres « N » ont disparu tel des gênes mutants. Encore que « Bongo » en lingala signifie « cerveau ». Certains poussent même la fantaisie en mettant des « H » là où ils n’ont rien à y faire : « BongHo-Nouara », « SatHoud », « Hondjuila-Miokono », « GomaH » voire encore « IccoulaTH » (Ngatsono Yoka Iccoulath ». Le jour où je rencontrerai un expert, je lui poserai la question de savoir si le « Nczary » de Simon-Pierre Ngouonimba-Nczary est une fantaisie ou si ça correspond vraiment aux phonèmes téké. Dans fa famille « Okabande » (celui qui trace, qui délimite, qui distribue les terrains, je crois), la fratrie s’est retrouvée éclatée en « Okaband », « Okabando » (l’ex-maire de Mavula) pour faire plus français ? Même le chef de l’Etat n’échappe pas à cela car la première partie de son nom, « Sassou » n’existe pas tout simplement en pays mbochi, mais c’est plutôt « Sossa ». Que dire de la lettre « S » qui elle aussi s’invite de façon impromptue dans certains de nos noms ? « KolélaS », « NgassakiS », tout en notant que Ngassaki, en pays mbochi ou makua n’est qu’une déformation de « Ngassaï » « Ngassaye », issue des colons incapables de retranscrire nos noms comme nos ancêtres les prononçaient. J’ai ouïe dire un jour que le « Débat » de notre président Alphonse Massamba-Débat ne serait qu’une déformation de « Ndébani ». J’avoue que je suis perdu sur ce cas. Le vice-président du gouvernement à une certaine époque sera appelé « OpangauLT » alors que l’on est plutôt habitué à es « Opango ». Fantaisie, qui es-tu donc ? La lettre « C » aussi adore s’inviter dans nos noms avec des « ICkonga », des « MaCkosso », « NgassaCkys ». Il se trouve des Congolais qui, gênés (pour quelles raisons ?) par la longueur de leur nom ou par je ne sais quoi, s’amusent à lui faire subir des mutations étranges qui changent complètement même sa nature. Des Mbourangon sont devenus des « De Bouran », « Bourgon ». Un Tarangan(d)zion (père de Ngandzion, en téké) devient par exemple « Tranzol ». Mieux vaut en rire qu’en pleurer. Loemba est transformé par certains en « Lobelt ». Ikonga a Longa (la bonne lance, en makua) devient ainsi Ikogan Logan : c'est-à-dire ? Atondi Lecasi Momondjo devient ainsi Lecas Atondi-Momondjo ! Balaga devient « Balard », comme la station de métro parisienne. Faut-il rappeler qu’en pays téké le métro est aussi connu que la neige en pays mbochi ? Dans la belle-famille d’un de mes oncles paternels j’ai découvert récemment des « Bayard ». Face à mon étonnement, j’apprendrai plus tard que le père de famille, avait fait une distorsion de son nom, Mbaya !
Les particules des Français s’invitent aussi dans certaines de famille avec des « Gomes de Makanda », « Martial de Paul Ikounga », « Akouala de Ngamoué ». Je préfère mille et une fois les cas de nos Frères de la rive gauche du Congo avec des Kabulo Mwana Kabulo, Kabala Mwana Mbuyi plutôt que de mettre des « De » à tout bout de champ qui ne signifient rien du tout. Quand on se renie de la sorte, on devient quoi, au final ? Que gagne-t-on ? On tape souvent sur nos Frères et Sœurs qui se décapent la peau, croyant atteindre un excellent degré de blanchitude, mais franchement, on devrait aussi regarder de près le cas de ceux et celles qui s’enfoncent dans la fange du ridicule de la sorte.
Obambé GAKOSSO, Mai 2009©, All Rights Reserved