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Démocratie musclée

La gifle de Macron : et si c’était Sassou ?

Des esprits chagrins qui pensent que Sassou est tellement cruel ont procédé à une littérature comparée des catégories de la répression entre la France et le Congo après le soufflet reçu par le Président Macron dans La Drôme. Le souverainiste ou Gilet Jaune (on ne sait) qui a frappé Emmanuel Macron a juste écopé d’une peine de prison. Inouï !

Si c’était au Congo, disent ces langues d’aspic, Sassou aurait réduit le gifleur en bouillie après l’avoir écartelé entre deux chars comme sous l’Inquisition puis, sa dépouille livrée en pâture aux chiens comme en Corée du Nord. Bref, ce crime de lèse-majesté ne risque pas d’arriver sous les Tropiques puisque le degré du châtiment est si élevé qu’il ne viendrait pas à un plaisantin, même dans ses velléités de changements les plus folles, de franchir la barrière de sécurité et d’administrer une magistrale gifle à une autorité aussi suprême, comme Sassou, de surcroit élue à plus de 88 % et, comble de tout, aimant les bains de foule.

Empereur

En vérité les anti-Sassou ont une fausse idée de notre Président en lui prêtant un cœur noir, de légendaires colères paranoïaques et un goût du sang très prononcé. Ses colères, dit-on, seraient si homériques voire hitlériennes, que seul Jean-Dominique Okemba (un cruel parmi les cruels) possède l’antidote pour calmer celui que ses pairs appellent désormais « L’Empereur ».

Mais, la réalité est autre car les humeurs hystériques du Napoléon d’Oyo ne sont qu’un tissu de préjugés. En effet, on le dit « homme de paix ».

Mbata !

Le fait est que la joue de Sassou a déjà été tamponnée par une gifle. Oui, vous avez bien lu. Quelqu’un cogna avec sa main le visage angélique de Sassou. C’était dans les années 1970. C’était le lieutenant Ange Diawara, karatéka, ceinture noire, neveu d’un certain Kader Diawara, lui-même fiancé à une certaine Antoinette Tchibota. La main musclée de Diawara rencontra la joue de Sassou au moment où le futur Président du Congo était ministre de l’intérieur de Marien Ngouabi. Et, « le ciel ne tomba pas » selon la formule d’Okemba JDO. En revanche, Sassou tomba à la renverse sous l’impact du « revers ».

Honneur

Le soufflet de Bidié Ange Diawara administré à Sassou aurait, semble-t-il, trouvé ses racines dans le déshonneur de l’adultère auquel s’adonnèrent le giflé et la future épouse de Kader, oncle de Diawara, la veille de leur union matrimoniale. Les sociologues appellent cette riposte « laver l’honneur souillé ». Les noces prévues le lendemain du règlement des comptes furent annulées.

La suite, tout le monde la connaît. Sassou épousa Antoinette. Contrairement à ce qui arrive dans les contes de fée, le couple vécut heureux et n’eut pas d’enfants.

Mouvement du M22

En 1972, après l’insurrection de Diawara, il se raconte que c’est avec un sentiment de vengeance assouvie que Sassou posa ses brodequins de parachutiste sur la dépouille d’Ange Diawara. Mais ça c’est une autre histoire. Personne ne saurait dire s’il y avait un lien entre la gifle macronienne de Diawara et la jubilation du futur chef de l’Etat congolais, Denis Sassou-Nguesso sur le cadavre d’Ange.

Simon Mavoula

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