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Vie et mort d’artiste

Le colonel Bernard BOUKA, la disparition d’un grand « Rumbero » et d’un animateur culturel chevronné.

La mort de Bernard Bouka : une immense peine. C’est avec une immense peine que nous vous annoncions le décès du musicien congolais le colonel Bernard BOUKA, survenu le vendredi 29 Janvier 2021 à l’Hôpital Central des Armées à Brazzaville.

Il était sans problème auparavant, lorsqu’il est tombé et suite à un accident vasculaire cérébral et a été transporté à l’hôpital Central des Armées, dans un état critique. Malheureusement, moins d’une semaine plus tard, les médecins n’ont pu le réanimer.

Bernard Bouka : pour la petite histoire

Guitariste-chanteur et compositeur de grand talent, Bernard Bouka a commencé la carrière musicale très jeune, dans la chorale catholique Christ Roi d’Owando (alors Fort-Rousset), et avant de s’enrôler dans l’Armée Nationale Congolaise, en Juillet 1969, au groupement aéroporté à Brazzaville avant de faire carrière dans la Marine Congolaise.

Cumulativement avec ses fonctions dans l’Armée Congolaise, Bernard Bouka évolue en amateur au bar-dancing « Bouya  » à Poto-poto – Brazzaville avec des collègues musiciens, comme Jean Abandza, Simon Mangouani, Lambert Kabako, etc...
1970 – création de l’orchestre « Les Guérilleros  », une formation corporative militaire, dans lequel évoluent des artistes militaires et civils. En 1972, le groupe sort son tout premier disque à la Socodi (Société congolaise du disque) qui porte les titres : « Ezaleli ya soni  » (Bernard Bouka) et « Mwasi ya bar » (Laurent Botseke), suivies de plus de dix autres œuvres signées Bernard Bouka. Entre autres musiciens remarquables qui vont faire partie du groupe « Les Guérilleros  », citons Boulos Loupino, et Maurice Koyo.

Par la suite, Bernard Bouka anime sans trop de distinction divers orchestres corporatives de l’Armée, de la Police, ainsi que, quelques orchestres professionnels, sans le moindre engagement.

Bernard Bouka, artiste et militant politique

Militant politique de premier plan dans le Parti Unique, il participe avec beaucoup de mérite à la création de l’UNEAC (Union nationale des écrivains et artistes congolais) et en devient en 2013 président de l’une de ses unions catégorielles : l’UMC (Union des Musiciens Congolais). Il est réélu quatre ans après, en 2016.

Le 16 Janvier 2021, il s’est tenu, la 2ème Session ordinaire de l’Assemblée Générale élective qui met en place un nouveau bureau exécutif qui réélit à l’unanimité par les participants, Bernard Bouka Président du Bureau Exécutif, chargé de l’orientation et de la coordination. (Deux semaines avant sa mort)

Il y a lieu de noter qu’il existe depuis plusieurs années deux Unions des Musiciens congolais concurrentes, pour lesquelles le contentieux est au niveau des tribunaux (L’UMC de Bernard Bouka et l’UMC de Pape Gode Magloire Bonguili, depuis 2016)

Les Mérites de Bernard Bouka

La disparition de Bernard Bouka représente une grande perte pour les musiciens congolais. Passionné de musique congolaise et particulièrement de la Rumba, et de la meilleure organisation, il a cumulé deux mandats successifs à la tête de l’UMC (2013-2016 et 2016-2020).

Il a été au centre de nombreuses réflexions autour des questions relatives aux droits des musiciens congolais. Il a abattu un travail remarquable qui a conduit L’UMC à participer au 6ème Forum Mondial de la musique en septembre 2019 en France.
Son dynamisme a fait de l’UMC, membre du Conseil Africain de la musique et du Conseil International de la Musique. Enfin, l’UMC s’est dotée, depuis de nouvelles stratégies en douze objectifs biens structurés autour de la recherche des voies et moyens pour améliorer les conditions sociales des artistes musiciens.
Adieu l’Artiste !

Clément Ossinondé

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