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Rats des champs

Sassou revient à la charge avec la grand messe de Madingou

C’est reparti pour un tour. A la veille de grandes échéances électorales au Congo-Brazzaville, le khalife d’Oyo sort de sa besace une potion magique censée apporter la solution aux maux qui minent ce petit pays pétrolier d’Afrique centrale.

A grandes enjambées, c’est l’élection présidentielle de 2021 qui pointe à l’horizon. Une fonction présidentielle taillée en pièces par David Londi et Val de Nantes de « congo-liberty.com ». Exit les pourparlers de Martin Mbéri amorcés tambours battants. Place à la concertation de Madingou.

Stratégie gagnante

L’opposition du Congo-Brazzaville réclamait à cor et à cri l’organisation d’un dialogue sans exclusive au cours duquel seraient revisités les conditions d’organisation des élections, la composition de la CENI, le remplacement de Henri Bouka parti diriger la Cour suprême entre autres sujets. Denis Sassou Nguesso leur sert la concertation de Madingou dans la région de la Bouenza. On ne change pas une stratégie gagnante. Voilà, à l’heure de la mondialisation et des enjeux de l’environnement, à quoi se réduit le débat politique au Congo-Brazzaville, pays rongé par le chômage, la pauvreté, la misère, la corruption, les inégalités sociales, les malversations financières, les violences policières ayant entraîné la mort de Merveille Bazonzela à Nkayi...

Remake

Après avoir vociféré contre l’opposition et son idée de dialogue sans exclusive, les porte-flingues du PCT ont finalement décidé de se taire et de laisser la parole à Raymond Zéphirin Mboulou, ministre de l’intérieur.

Ainsi donc, les partis politiques de toutes obédiences ont eu une séance de travail le 22 octobre 2020 à Brazzaville présidée par le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Raymond Zéphirin Mboulou sur instructions de Denis Sassou Nguesso.

Deux points étaient à l’ordre du jour de la rencontre politique, à savoir : la révision du fichier des partis politiques et la tenue d’une concertation politique en novembre prochain à Madingou, dans le département de la Bouenza en vue de l’échéance électorale de mars 2021. Du déjà vu au Congo-Brazzaville. La date exacte de la grand’messe n’a pas été indiquée. Il y a eu le dialogue d’Ewo qui n’a rien donné. Il y a eu le dialogue de Ouesso qui n’a rien produit. Il y a eu le dialogue de Sibiti qui a accouché d’une monstruosité institutionnelle. Peut-il venir quelque chose de bon de Nazareth ? Que faudrait-il attendre de la concertation de Madingou ? Rien ! Où en est la mission confiée par Sassou Nguesso à Martin Mbéri, président du Conseil national du dialogue ? Quelles en sont les conclusions ? Serviront-ils de base de travail aux retrouvailles de Madingou ? S’il n’y a aucun doute sur la participation de Pascal Tsaty Mabiala au machin de Madingou, des incertitudes existent sur celle de Guy Brice Parfait Kolelas. Instruits par les manipulations de Sassou Nguesso, Raymond Zéphirin Mboulou et le PCT, les membres de l’opposition tomberont-ils encore dans le panneau ? Saisiront-ils la main tendue par les «  dribleurs  »du PCT ? Sur l’élection présidentielle de 2021, Denis SASSOU NGUESSO et le PCT semblent repliés frileusement sur leurs certitudes de l’emporter dès le premier tour par un KO debout à l’instar d’Alpha Condé en Guinée Conakry et Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire le 31 octobre 2020.

Alpha Condé et Alassane Ouattara s’étant inspirés des méthodes du natif d’Edou-Penda : tripoter la Constitution, couper l’internet, encercler la résidence du principal opposant, proclamer les résultats nuitamment et gagner au premier tour. Denis Sassou Nguesso semble historiquement incapable de sortir du carcan traditionnel d’Oyo en prenant de la hauteur, car peu habitué au vertige des sommets où se prennent les décisions qui changent le cours des choses dans le sens de l’Histoire. Participeront, participeront pas ? Boycotteront, boycotteront pas ? Tel est le dilemme auquel sont soumis les membres de l’opposition, toutes tendances confondues.

Gageons qu’ils vont se jeter à pieds joints dans le traquenard de Madingou, ce d’autant plus que se faire rouler dans la farine par le Khalife ne les a jamais frustrés outre-mesure.

Benjamin BILOMBOT BITADYS

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