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Transfert du pouvoir à Christel Sassou, le temps serait-il trop court pour Denis Sassou Nguesso ?

« Denis Sassou Nguesso serait rentré précipitamment au pays, alors qu’il n’aurait pas terminé ses soins médicaux. » C’est ce que apportent des langues de serpent qui mettent Sassou Nguesso au crépuscule de sa vie. Comme si elles avaient son dossier médical.

A les entendre, Denis Sassou Nguesso serait vite rentré au pays, parce qu’il aurait craint que la vague des coups d’état qui est partie du Mali et qui vient d’emporter le régime du Président guinéen, Alpha Condé, quelques mois seulement après celui du Tchadien, avec l’assassinat du président Idriss Deby, l’emporte, lui aussi, comme le vent emporte les feuilles en automne.

On apprend aussi qu’il aurait écourté son séjour pour venir préparer sa succession, vu l’état de sa santé qui se serait dégradé.

C’est sans doute dans le même vent que Thierry Oko a publié dans le journal en ligne, Congopage, un article titré "Christel Denis Sassou, Bébé Doc Congolais ?” dans lequel l’auteur semble ironiser sur les chances de Christel Denis Sassou dans la succession à son père, à la présidence du Congo.

Or, coup d’État militaire ou constitutionnel ; succession par intérim ou par voie électorale, Denis Christel Sassou est loin du scénario.

Il n’est pas facile de lui faire jouer le rôle d’acteur principal dans le court ou long métrage que tourne Denis Sassou Nguesso sur sa succession.

Improviser un rôle qui serait à la mesure de son fils, serait non seulement une honte pour les Congolais ; mais très grossier pour avoir les excuses de la communauté internationale. D’ailleurs, les patrons du Medef ont fait savoir la position de la France sur ce qui se trame au Congo.

Ils ne sont pas nés de la dernière tombée de la neige pour ne pas comprendre que le voyage du premier ministre congolais, était plus politique qu’une recherche de partenariats avec les patrons français.

Néanmoins, celui que Thierry Oko appelle le Bébé Doc congolais, faisant sans doute allusion à l’ancien président haïtien, Jean-Claude Duvalier, fils et successeur de François Duvalier, appelé lui-même Papa Doc, n’a aucune voie qui peut lui permettre de succéder à son père. Même pas celle d’être le candidat de son parti politique à la prochaine élection présidentielle.

Contrairement à ce qu’ a dit le Premier Ministre Anatole Collinet Makosso, lorsqu’il a déclaré entre autres que Christel Sassou a le droit de se présenter à une élection présidentielle. Nous l’invitons à relire la constitution du 15 octobre 2015, notamment l’article 66.

Dans cet article, nous essayons d’analyser ces différentes voies ou les scénarios qui peuvent être montés pour que Denis Sassou Nguesso passe le témoin à son fils.

COUP D’ETAT MILITAIRE

Depuis les coups d’État militaires qui ont eu lieu au Mali, au Tchad et dernièrement en Guinée, d’aucuns pensent, pour ne pas dire souhaitent que le même scénario se produise au Congo-Brazzaville.

Ceux qui attendent cela souhaitent qu’ un officier général ou subalterne ou encore un sous-officier ou un militaire de rang renverse le pouvoir dictatorial de Brazzaville.

Or, pour que ce scénario soit la voie qui va permettre à Christel Denis Sassou de monter au trône et succéder à son père, il faudra qu’il soit préparé par Denis Sassou Nguesso, lui-même.

En clair, Denis Sassou Nguesso devra, au nom de son fils, faire un coup d’État militaire contre lui-même.

Il devra disparaître d’Oyo, son terroir, et laisser passer dans les médias gouvernementaux un communiqué radiotélévisé qui sera lu par son fils, encadré par des militaires.

Parce que Christel Denis Sassou, même s’il a des partisans dans les Forces armées congolaises, ou qu’il ait déjà formé sa garde, composée en majorité des militaires de la Rdc qu’il a envoyés en formation en Israël et qui sont prêts à prendre leurs fonctions, n’est pas militaire et ne pourra pas dicter la loi à tous les commandements. Comme l’ont fait le Colonel Assimi Goïta, au Mali, le général Mahamat Idriss Déby, au Tchad, et comme nous le voyons avec le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, en Guinée.

Or, la cohésion et l’unité des commandements des Forces armées congolaises qui s’est faite autour de Denis Sassou Nguesso, est conditionnée. Les généraux lui doivent leurs grades et beaucoup de biens meubles et immeubles.

En plus ils sont liés à lui par un pacte spirituel. Leur adhésion à la franc-maçonnerie leur impose vénération et attachement sincère au gourou de la secte.

Vont-il avoir le même comportement devant le fils du gourou, pour bénéficier de la même protection ?

COUP D ETAT CONSTITUTIONNEL

Comme le coup d’état militaire, le coup d’état constitutionnel ne peut être fait et réussi que par Denis Sassou Nguesso.

Il n’y a que lui qui peut changer la constitution. Il doit changer la constitution parce que sa propre constitution, celle de 2015, donne le pouvoir au président du Sénat, à titre intérimaire, lorsque les fonctions du chef d’Etat prennent fin pour divers motifs (décès, démission, destitution…).

Le temps semble être trop court pour Denis Sassou Nguesso pour opter pour cette voie.

Même si son parti politique, le PCT, est expert en la matière et peut encore créer des comités de sages qui viendront réclamer une évolution ou révision de la constitution du 15 octobre 2015.

LA SUCCESSION LEGALE

Le Congo est une république et non une monarchie. Même si dans la pratique et l’exercice du pouvoir, le clan Sassou confond ces deux différentes institutions.

En plus, la Constitution du 15 octobre 2015, ne permet le transfert du pouvoir que par deux voies légales qui sont : la présidence par intérim qui doit être assurée par le président du sénat, pendant une période très limitée de 45 jours, en cas du décès ou la démission ou encore la destitution par la cour constitutionnelle du président de la république, et les élections présidentielles.

Or, la Constitution du 15 octobre 2015 dit dans son article 66 : Nul ne peut être candidat aux fonctions de Président de la République s’il : - n’est de nationalité congolaise d’origine.

A travers cette expression qui est la nationalité congolaise d’origine, le législateur veut, sans doute, dire qu’il faut être de père et de mère congolais.

Or, Christel Denis Sassou est de mère Rdcienne (République démocratique du Congo).

Il y a des parents, des meubles et des immeubles qui prouvent son appartenance et son attachement à ce pays.

D’après cet article, le Bébé Doc congolais ne pourra donc pas se présenter à une élection présidentielle.

Ceux qui veulent le voir commander les destinées du Congo, doivent donc faire un tripatouillage ou un coup d’état constitutionnel pour casser la digue.

Sans cela, Christel Sassou, aussi appelé Mwana Ndeya, n’aura aucune chance d’accéder à la présidence du Congo par voie électorale.

Là aussi, il faut dire que le temps est court, trop court d’ailleurs, pour Denis Sassou Nguesso de casser cette digue.

LE COLONEL EDGAR NGUESSO

Devant tout ce qui précède, nous ne croyons pas que Sassou Nguesso soit resté sur son premier plan : celui de se faire succéder par son fils Christel Denis Sassou.

Les Congolais doivent cesser de se faire des phantasmes.

Denis Sassou Nguesso a sans doute lu Jean Paul Sartre, notamment sa philosophie sur l’existentialisme qui non seulement dit que l’homme n’est pas déterminé d’avance par son essence, mais il est aussi libre et responsable de son existence. Son comportement doit changer selon les circonstances.

Mais, Denis Sassou Nguesso peut surprendre et sortir un autre scénario : celui de laisser son neveu, le colonel Edgard Nguesso, le directeur du domaine présidentiel, faire un coup d’état de palais. Puisque l’heure est au coup d’état. Denis Sassou Nguesso sera assigné à résidence à Oyo. Et, le colonel Edgard Nguesso et ses hommes gouverneront .à Brazzaville.

L’homme fort du Congo aura la première mission d’abroger la constitution, de diriger la transition et de préparer les élections présidentielles en balisant la voie de Christel Denis Sassou.

G. Batelamio

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