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14 juillet - Le Consul Général de France prend congé

En ce premier 14 juillet de la présidence de Nicolas Sarkozy, le parc de la résidence du Consul Général de France s’est ouvert à la communauté française et aux nombreux invités congolais "de marque" pour la traditionnelle garden-party. En fin de carrière, Michel Pasquier, Consul Général a, au cours d’un discours de plus d’un quart d’heure, présenté les réalisations et les projets de la coopération française. Il a évoqué la mise en place d’un visa biométrique sensé faciliter et accélérer l’obtention des visas par les citoyens congolais.

« Pour la troisième fois, j’ai le grand honneur de célébrer avec vous notre Fête Nationale et d’en partager l’émotion avec nos amis congolais des départements de Pointe-Noire, du Kouilou, du Niari, de la Bouenza et du Lékoumou.

Sachez qu’aujourd’hui à travers le monde pour des millions d’hommes et de femmes de culture, de langue et de religion différentes le 14 juillet représente l’espoir et la liberté, l’égalité et la justice, la fraternité et la solidarité. Mais avant toute chose, monsieur le Préfet, je vous demanderai de bien vouloir au nom de la communauté française de la circonscription consulaire de Pointe-Noire, de transmettre à son excellence monsieur Denis Sassou Nguesso, Président de le République, l’expression de cette émotion ainsi que nos vœux les plus chers pour qu’au Congo la croissance et le développement se poursuivent dans la justice et la paix.

En cette période électorale c’est en effet pour la réussite du processus de redressement économique et d’approfondissement démocratique entrepris par le Congo que la France fonde son partenariat dans l’esprit d’amitié ancienne et forte qui unissent nos deux pays.
Ce partenariat à fait l’objet des entretiens qu’ont eu à Paris le 5 juillet dernier dans une excellente atmosphère les présidents Nicolas Sarkozy et Sassou Nguesso. Le Président de la République du Congo a reçu également, le 9 juillet, toujours à Paris, le ministre de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du co-développement. Et à l’occasion de cette audience à été évoquée la gestion concertée des flux migratoires et du co-développement.

Ce jour de fête m’offre donc l’opportunité de vous faire part en quelques mots de l’évolution de la coopération très dense inscrite dans le document « Cadre de partenariat », signé l’année dernière, qui indique les relations entre la France et le Congo dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’environnement, de la police et de l’armée. Mais je vais m’appesantir plus particulièrement sur les actions concernant Pointe-Noire et les régions du sud.

Certains programmes se poursuivent depuis plusieurs années. Je n’évoquerai que les actions nouvelles.
  Dans le secteur maritime et portuaire, comme vous le savez, l’action de l’AFD à contribué de manière décisive à la mobilisation de la banque européenne d’investissement et d’un impôt de développement des états de l’Afrique centrale. Elle a aidé deux importantes en novembre 2006 et juillet 2007 et entre temps a financé l’assistance du cabinet KPMG qui permettra au Port Autonome de Pointe-Noire d’arrêter ses comptes dans les délais requis. Ces trois bailleurs de fonds, en négociant avec le Port Autonome et l’Etat, soumettront leurs conclusions à leur instance de décision début 2010 préfigurant le niveau de confiance qu’il faut accorder à l’établissement public congolais. Ces investissements concernant le seul port en eaux profondes de la région conforteront les activités de transbordement et augmenteront la croissance du trafic maritime. Naturellement, de tels investissements n’atteindront leur pleine efficacité que lorsque les liaisons terrestres avec l’interland congolais seront rétablies.
  Deuxièmement, l’appui à la gestion durable de la forêt du Congo. L’AFD étudié depuis l’année dernière, en liaison avec le Ministère de l’Economie Forestière un programme d’appui à la gestion durable des forêts du Congo qui doit aider les entreprises forestières, notamment celles du sud, à s’engager dans la démarche d’aménagement durable des forêts qu’elles exploitent. Elles pourraient ainsi, comme le font déjà de nombreuses exploitations forestières du nord du pays, qui bénéficient, certes, de concessions plus importantes en surface, d’exploiter rationnellement les forêts qui leurs sont confiées tout en préservant le caractère pérenne de la ressource.
  En matière de sécurité, se poursuit la formation de cadres policiers en matière de procédure pénale et surtout en solidarité prioritaire la poursuite de la création d’un laboratoire de police scientifique.
  En matière d’éducation et de formation professionnelle, toujours concernant Pointe-Noire, l’Agence Française de Développement, s’apprête à signer avec le gouvernement congolais une convention de 6 millions d’euros pour créer à Pointe-Noire un centre de formation aux métiers de maintenance industrielle qui suscitera une forte implication des professionnels locaux, notamment de l’agence de Pointe-Noire pour les investissements et de l’Institut Supérieur de Technologie. La création d’une école de mécanique automobile fruit d’une coopération entre la Chambre de Commerce et d’Industrie de Pointe-Noire et la Chambre des métiers de Saint-Denis. Egalement l’installation, déjà active depuis un an, de l’Ecole de Commerce et de la Gestion EGC, aux cotés de l’IST et de Est Lottoral bien connu des étudiants ponténégrins.
  En matière de santé, le financement de plusieurs missions en faveur des médecins de l’hôpital A.Cissé vers l’hôpital du Havre, il en est de même avec CHU de Lille et l’hôpital de Loandjili. Ainsi entre le SAMU entre social de Pointe-Noire, pour les enfants de la rue, et le SAMU social international.
  Pour nos compatriotes, la rénovation des bâtiments du consulat est maintenant achevée et permet ainsi de vous accueillir.
  Il en est de même pour le CCF entièrement rénové et que le nouveau directeur devrait inaugurer en septembre prochain.

Pour vous amis congolais, je voudrais tout d’abord remercier les autorités congolaises, à commencer par vous monsieur le Préfet et vous témoigner de mon amitié, également à vous, monsieur le député maire de la si attachante cité de Pointe-Noire. Votre constante disponibilité avec les agents du Consulat Général permet de renforcer la traditionnelle amitié qui lie mes compatriotes ponténégrins à cette cité dans un climat constructif et de sécurité.

A ce tableau non exhaustif je voudrais rappeler qu’en ayant franchi l’année dernière le seuil de décision de l’initiative en faveur des Pays Pauvres Très Endettés, PPTE, le Congo a pour objectif, partagé par la France d’en atteindre le point d’achèvement.

Par ailleurs, on pourrait dire au plan local, je tiens à rassurer nos amis ponténégrins sur la question des visas. En effet, la mise en place de la procédure des visas biométriques a connu quelque retard, mais cette procédure sera effective dans les prochains mois.

A mes compatriotes, je leur confirme, s’il en était besoin que le consulat Général est en ordre de marche sur tous les points qui les concernent. Certes, s’il subsiste des imperfections, on ne peut que se réjouir des délais de la délivrance des passeports, de la bonne tenue des listes électorales, et du parfait déroulement des dernières élections présidentielles.
Je tiens à mentionner également l’instauration du numéro unique d’immatriculation au registre des français établis à l’étranger. Ce numéro, je le rappelle, vous permet de solliciter les services diplomatiques et consulaires français où que vous soyez dans le monde.

Je tiens à exprimer en me tournant vers les anciens combattants mon sentiment de reconnaissance et de fidélité. Sachez, que ce sentiment est partagé par tous le français.

Enfin, chers compatriotes, je saisis cette occasion solennelle pour vous dire au revoir en ma qualité de Consul Général. Je vous quitte au terme de trois ans parmi vous, pour rejoindre Paris et la douceur du Val de Loire. Ce sera également le terme d’une carrière que j’ai débutée alors que la majorité d’entre vous n’était pas née. Je ne donne pas de dates pour ménager ceux qui s’estiment des anciens, je peux vous dire quand même que c’était avant la Troisième République [1].

En achevant mon parcours professionnel à Pointe-Noire, je suis conforté d’un immense espoir sur l’avenir de ce pays qui a souffert, certes, et dont le peuple jeune prend conscience de ses capacités. Alors qu’on évoque pour certains qui ont perdu leurs repères traditionnels, les congolais, particulièrement les ponténégrins que je connais mieux sauront tirer leur destin en privilégiant l’action et en refusant le doute.

Il est bien loin le temps, il y a trente ou quarante ans où il suffisait d’évoquer l’amitié traditionnelle pour croire que tout allait de soi. Cette amitié forte entre français et congolais n’est plus un miroir où chacun se regarde avec complaisance, mais donne l’élan de l’action des uns et des autres dans la responsabilité partagée au profit de tous.

Je garderai du Congo, avec naturellement le prisme de Pointe-Noire, le souvenir d’un peuple particulièrement attachant ayant su trouver la solution finale aux mille problèmes qui l’assaillent quotidiennement, et surtout courageux et confiant en l’avenir. Même à mon âge, c’est une belle leçon pour moi. Je les en remercie.

Pour terminer, chers compatriotes, je suis particulièrement heureux de vous accueillir à la résidence pour notre fête nationale, et vous ne m’en voudrez pas de terminer par cette phrase de Jules Romain « En ce jour, nous nous défendons mal de la fierté d’être français » [2].

Vive Pointe-Noire,
Vive l’amitié franco-congolaise,
Vive le Congo,
Vive la France »

Michel Pasquier, a donc servi un discours à l’image de son passage au Congo, paternaliste, gentillet et sans originalité. On y relèvera, en filigrane, les évocations de la nécessité du rétablissement des liaisons terrestres avec l’interland, et celle du développement de l’exploitation forestière des forêts du sud du pays, qui tendent à nous faire penser que la France tient à contrer la coopération chinoise qui en ces matières emporte de nombreux marchés. Seule surprise, l’absence de référence au secteur pétrolier dans lequel la France joue pourtant un rôle déterminant. De fait, un discours sans nul doute plus chiraquien que sarkoziste. Un discours du passé.

Le nouveau consul, arrivera bientôt en provenance de Dar-es-Salam (Tanzanie) où il était en poste. Avec lui viendra le nouveau directeur du CCF avec lequel il fait équipe.

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