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Bana Brazza fête la fête des mères, mère de toutes les fêtes

Bana Brazza, association 1901 à but non-lucratif dont la sortie inaugurale eut lieu le 12 novembre 2011, va célébrer ce 25 mai 2013, la fête des mères, rite social initié pour la première fois par les Grecs de l’antiquité. En 1908, les États-Unis développent la Fête des mères moderne telle qu’on la fête de nos jours, en instaurant le Mother’s Day, en souvenir de la mère de l’institutrice Anna Jarvis. Cette femme eut du mal à se relever du chagrin d’avoir perdu sa mère. Depuis, la tradition gagna l’Angleterre dans les années 1920 avant de s’étendre en France dans les années 45, et conquérir enfin toute la planète. Depuis, on n’attend plus le coup de fauche de la mort pour célébrer cet être aimé que représente une maman, un genre unique car, du point de vue génétique, « on n’a qu’une seule mère  ».

Samedi 25 mai est une occasion pour Bana Brazza de rappeler la surdétermination de la mère dans l’accomplissement d’un homme, d’un être humain en général. Depuis que la psychanalyse a identifié le complexe d’Œdipe, on a appris que la relation sentimentale qui s’établit entre la mère et l’enfant est indestructible et inaliénable. Ce rapport affectif et affectueux ne souffre aucun compromis comme le montre la place qu’une mère occupe dans le cœur d’un homme, fut-il (cet homme) dénué de sentiments humains envers ses semblables. L’histoire de l’humanité regorge de leaders politiques qui chérissent leur mère alors qu’ils sont indifférents sur le sort de leurs peuples.

Conclusion : la mère est aimable par définition et par…défaut. « Mama na pési yo méléssi », et « Merci maman » ne put s’empêcher de chanter l’artiste Ntaloulou Alfonso des Bantous de La Caitale.

La mère, l’avenir de l’homme

Derrière chaque homme il y a une femme. Mieux, derrière chaque homme, il y a une mère. En vérité la mère est l’avenir de L’Homme. La Bible, ce grand Livre, nous dit que Marie, la mère de Jésus, a joué un rôle important dans la vie de son fils. C’est Marie qui éclaire l’humanité sur la nature de Jésus, fils de L’Homme. Cela se passa aux noces de Cana.

Derrière chaque homme politique, il y a une mère. Marcel Pagnol écrit La gloire de mon père. C’est une exception que confirme la règle énoncée dans le glorieux poème de Camara Laye :

A ma mère

« Femme noire, femme africaine,
ô toi ma mère je pense à toi...

O Dâman, ô ma mère,
toi qui me portas sur le dos,
toi qui m’allaitas,
toi qui gouvernas mes premiers pas,
toi qui la première m’ouvris les yeux
aux prodiges de la terre, je pense à toi...

Femme des champs, femme des rivières, femme du grand fleuve,
ô toi, ma mère, je pense à toi...

O toi Dâman, ô ma mère,
toi qui essuyais mes larmes,
toi qui me réjouissais le coeur,
toi qui, patiemment supportais mes caprices,
comme j’aimerais encore être près de toi,
être enfant près de toi...

O Dâman,
Dâman de la grande famille des forgerons,
ma pensée toujours se tourne vers toi,
la tienne à chaque pas m’accompagne,
ô Dâman, ma mère,
comme j’aimerais encore être dans ta chaleur,
être enfant près de toi...

Femme noire, femme africaine,
ô toi, ma mère, merci ;
merci pour tout ce que tu fis pour moi,
ton fils, si loin, si près de toi !
 »

De ce fait comment ne pas considérer, indépendamment des religions et des cultures, la fête des mères comme la mère de toutes les fêtes ? La première personne qui parle à l’oreille de l’enfant, c’est la mère. On ne remerciera jamais la mère comme Ntaloulou Alfonso ou mieux que le poète Camara Laye.

Le rôle de la mère dans la vie de nos hommes politiques

Derrière chaque homme politique campe une mère. Voici des exemples :

L’Abbé Fulbert Youlou a eu une mère qui exerça un rôle déterminant dans son existence : celui de premier(e) conseiller(e). L’Abbé Fulbert Youlou partisan de l’inculturation (adapter l’évangile à la réalité culturelle africaine) ne parlait jamais de relation sentimentale à une femme sans d’abord en parler à sa propre mère, Ma Bilombo, sa confidente. Prêtre-ouvrier, gageons qu’il aurait été partisan du mariage des prêtres (et du mariage pour tous ?) si le débat s’était posé de son vivant. De toute manière, il a eu des enfants, comme un laïc. Le prélat donnera le nom de sa génitrice à une partie de son patrimoine, L’Olympique Palace, appelé aussi Hôtel Bilombo.

Né à Nkolo dans le district de Boko, Alphonse Massamba-Débat, kongo, matrilinéaire et protestant, père du socialisme bantou, eut deux mères, sœurs utérines qui décédèrent presque simultanément. D’accord avec la doctrine socialiste, il estimait sans doute que la famille africaine est spécifique. La notion de mère est élastique dans nos sociétés. La sœur de ma mère n’est pas ma tante mais également ma mère.

Mama Mboualé, mère de Marien Ngouabi eut un fils unique. Séduit par le marxisme léninisme, Marien Ngouabi fut admiratif de sa mère, symbole de l’exploitation de la femme par l’homme. Veuve, Mama Mboualé fut un sujet vivant de la dure condition de la femme dans nos sociétés lignagères à domination virile, qu’elles soient matri ou patrilinéaires. Le dernier discours de cet homme fut prononcé le 8 mars 1977, à l’occasion de la fête des femmes. Comme la mère de l’Abbé Youlou, lourd fut le chagrin de Maman Mboualé qui survécut à son fils, assassiné le 18 mars 1977. C’est le pire des sorts qui puisse arriver à une mère : enterrer son enfant ; enterrer celui qui, selon l’ordre normal des choses, devrait l’enterrer.

On a vu la même glorification de la mère chez le Président Joachim Yombi. Ma Bondo fut chantée par Mpongo Love et par le folklore koyo Etourikanga. Cela ne lui déplut pas car l’amour filial ne lésine sur aucun moyen pour exprimer l’instinct maternel. Favorable au libéralisme économique, Yombi Opango ne voyait pas d’un mauvais œil que sa mère soit louée par des artistes même si le féminisme n’est pas l’apanage de la social-démocratie.

Mama Mouébara fut pour le Président Sassou un père et une mère. Fils unique comme Marien Ngouabi, le Président Sassou, marxiste, aura eu en tout et pour tout, deux êtres aimés : sa mère et sa fille Edith Bongo née Sassou. Leurs tombes sont de superbes monuments à Edou-Penda, son village natal. Encore enfant, quand il se livre quotidiennement à la longue marche, pour aller s’instruire à l’école des Blancs, seul l’amour de sa mère lui sert de moteur dans ces pénibles conditions matérielles d’existence. Dans « Le manguier, le fleuve, et la souris  », son ouvrage, le Président Sassou souligne les vertus de l’éducation maternelle grâce auxquelles il réussit à poursuivre ses études à Fort-Rousset puis à l’Ecole Normale de Bounda (Dolisie).

A Tchinguidi, le Président Pascal Lissouba n’eut pas assez de larmes pour pleurer sa mère, Mama Marie Bouanga, lorsqu’elle mourut. Existe-t-il un lien entre sa théorie de la « tribu-classe  » et le calvaire enduré, enfant, sous la colonisation ? En tout cas, écrit-il, il n’avait comme consolateur que ses parents, notamment sa mère qualifiée de « femmes des champs, femme des rivières  » comme chez Camara Laye. Il le décrit avec…passion dans son ouvrage « Les fruits de la passion partagée ».

Après avoir été élevé dans le dénuement par sa mère Mama Yémo, le Président Mobutu exhuma la philosophie de la négritude qu’il désigna par le concept de « retour à l’authenticité  ». L’éducation reçue alors qu’il était enfant semblait être remise en cause et étouffée et par les tentacules de la modernité. La femme, matrice de la société, devrait être authentique, attachées aux valeurs ancestrales. Le Président Mobutu résolut d’abolir chez les femmes, chez la mère, les artifices avilissant de la virile masculinité. La mère n’est respectable que parée en pagne, les cheveux tressés, le teint ébène comme le clame Senghor. Mobutu Wa Zabanga donnera le nom de sa mère à l’hôpital général de Kinshasa.

Barack Obama, Président démocrate, est le premier Président Noir des Etats-Unis, pays de vieille tradition raciste. Grâce à sa mère, une Blanche, Obama est élevé à la magistrature suprême en raison de ses convictions socio-démocrates reçues dans sa famille biologique mais aussi en raison du teint dont la génétique l’a doté par l’apport du sang africain de son père.

Ali Bongo est l’héritier d’un pouvoir qu’il doit au fait d’être le fils d’une première dame, Patience Dabany, ex-épouse de Bongo. Rien mieux que dans la biographie d’Ali Bongo ne vérifie l’hypothèse selon laquelle la matrice du pouvoir de l’homme est la mère.

Bana-Brazza : les raisons d’une thématique

Fondant sa profession de foi sur la solidarité et l’éducation parascolaire, ce n’est pas pur hasard si le thème de l’enfance abandonnée constitue le cheval de bataille de l’association Bana Brazza. Car la mère est le futur de l’enfant. Lorsqu’un enfant est bien élevé, il faut, avant tout, élever la mère en tant que premier maillon de sa scolarisation. Bana-Brazza a été présente durant la chaîne de solidarité autour des explosions du 4 mars 2012 à Brazzaville.

L’association Bana Brazza est née d’un désir de revivre les années 70/80 à Brazzaville par les Congolais de la diaspora. C’est la génération Zaïko Langa-langa faisant circuler le concept des boums et des concerts à La Cabane Bantou, Super Jazz, Faignond, Lumi-Congo. On danse le rock mais surtout la cavacha venue outre-fleuve et le nti silabo du groupe légendaire Zimbabwe et le Oya Sox de Ndimbola Lokolé d’Aurlus Mabélé.

L’association Bana Brazza souhaite une bonne fête à toutes les mères.

Bureau

Arlette Loukakou (Présidente) ; Ginette Nkoua (secrétaire générale) ; Romuald Ayina (secrétaire général adjoint) ; Berthine Galibaka Gantsio (première trésorière) ; Cyriaque Bassoka (deuxième trésorier) ; William Sianard (chargé de communication). Aurélien Guy Manckessy ( chargé de la communication adjoint)

25 mai 2013 à Bobigny, fête des mères.

Réservation : 06. 83. 11. 34. 69

Association bana brazza
13-14 Rue des maraichers appt 130
92120 La Courneuve
TEL : 06. 83. 11. 34. 69
Télécopie : 09. 56. 49. 43. 08
EMAIL [email protected]

Arlette Loukakou

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