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Rumeurs et démentis

Black Mic Mac à Yaoundé, Biya mort ou vivant ?

Depuis deux jours des rumeurs font état du décès de Paul Biya, le président Camerounais, candidat à sa propre succession. Nous avons consulté les sites du pays dans lesquels la nouvelle fait l’essentiel des posts, et il faut bien constater que la nouvelle fait la joie de l’opposition et alimente les démentis du pouvoir.
Nous vous livrons cette info sous toute réserve compte tenu qu’en la matière seule la réapparition du président ou l’annonce officielle de son décès permettra de se régler définitivement le problème.

CAMEROUN

Le President Paul Biya serait mort dans un Hopital en Suisse

06/05/2004 - 8:20AM New York -

La nouvelle vient de tomber sur notre systeme d’alerte a l’instant, selon laquelle Paul Biya serait mort dans un hopital londonien dans la nuit du 4 au 5 Juin 2004.

Nous n’avons pas encore pu recouper et verifier l’information, mais notre source est formelle.

Nous nous atelons a la verification de l’information et vous tiendrons informes au cas ou elle est verifiee.

Selon une deuxieme version, nous aprenons que le chef d’Etat camerounais serait plutot decede en Suisse.

Ndzana Seme


Paul Biya: : Il quittait Yaounde il y’a six jours, en evitant l’"Albatros"

Le 3 Juin 2004 :

Les images avaient quelque chose de pathétique. Pour la première fois, depuis bientôt quatre ans, le président Paul Biya et son épouse, qui avaient pris l’habitude de voyager sur le même vol pour l’étranger, ont fait avions séparés samedi dernier.

Tandis que le chef de l’Etat embarquait dans la matinée, avec un de ses fils et quelques personnes, dans un appareil de la flotte présidentielle ­ un avion de type « Grunman 3 » plus connu sous son nom de baptême « l’Hirondelle » -, son épouse Chantal Biya, quant à elle, empruntait dans la soirée, avec leur fille et d’autres membres de l’entourage présidentiel (Conseillers, agents de sécurité, et autres courtisans et employés des Palais présidentiels, etc.) sur un vol commercial de Swiss International, une compagnie helvétique. Ces derniers devaient en principe suivre le président de la république, à sa destination finale à bord de l’Albatros, le tout dernier venu de la flotte présidentielle. Selon une source officieuse au Cabinet civil présidentiel, le couple présidentiel se rendrait à Genève. Si finalement une partie de la suite de Paul Biya a voyagé par vol commercial, c’est, apprend-on de source officieuse à Etoudi, « du fait de nouveaux ennuis de l’Albatros ». Une thèse que rabat d’autres sources qui se veulent tout autant crédibles.

Derniere minute

Des dernieres informations recues, le president camerounais, parti du Cameroun avec toute sa famille et tout le personnel de sa securite rapprochee et de service, serait entre dans le coma dans un hopital en Suisse. Cette source ne confirme cependant pas le deces.

Par ailleurs, il est signale un mouvement des troupes militaires dans la region de Yaounde depuis deux jours. Les fouilles sont systematiques dans les rues des villes du pays, dont notamment Yaounde.

Les sources militaires contactees s’empressent de dire que l’information sur le deces du chef de l’Etat est fausse.

4:00PM - Des informations recoupees sur place a Yaounde, il n’y aurait pas d’alerte officielle au sein des militaires au Cameroun. A moins que les generaux, qui doivent tout a Biya, soient toujours en concertation avec le clan Biya au pouvoir pour savoir quelles strategies arreter pour concerver les choses.

7:00PM - Reportage dans la rue a Douala
La nouvelle de la mort de Paul Biya court comme une traînée de poudre depuis le matin. Dans les taxis, maisons, cyber cafés, un peu partout, on ne parle que de cela.

Certains disent que c’est vrai. D’autres disent qu’il est seulement dans le coma, que c’est juste une opération chirurgicale qui s’est mal passée. En tout cas, nous saurons la vérité d’ici peu.

Le pays vit sur le qui vive, les populations dans la peur, c’est tout le monde qui dit que la guerre est inévitable cette fois-ci au Cameroun. Car, si déjà les municipales seulement commencent à donner la fièvre que les camerounais ont en ce moment, qu’en serait-il des vraies échéances à venir ? C’est la question que se posent les citoyens.

C’est le ras de bol vraiment. Les populations sont mêmes contentes chaque fois que ceux de l’étrangers agissent, à l’instar de ce qui vient de se passer à New York en lisant l’article de African Independent, qui est intéressant et qui a été bien accueilli.

Elles vont même jusqu’à se réjouir de la fameuse nouvelle. On parle même des camerounais qui seraient en train de fêter en ce moment.

Douala - Correspondant requérant l’anonymat.


Le 6 Juin 2004 :

Rumeurs sur le décès de Paul BIYA : Le démenti de la Présidence

L’intégralité du communiqué du secrétariat général de la Présidence de la République publié le 6 juin 2004...

Des rumeurs les plus fantaisistes et les plus malveillantes ont été répandues ces derniers temps, à l’intérieur comme à l’extérieur du Cameroun, sur l’Etat du président de la république du Cameroun, dans le but de semer le désarroi et le doute dans l’esprit et les cœurs des camerounais, voire au sein de la communauté internationale.

La présidence de la République demande aux camerounais et aux amis du Cameroun de n’accorder aucun crédit à de telles rumeurs dénuées de tout fondement, suscitées, alimentées et colportées par des individus et/ou des groupes d’individus irresponsables, manifestement aveuglés par de sombres desseins et peu soucieux du devenir du Cameroun et de son peuple.

La présidence de la République rappelle que le chef de l’Etat est actuellement en Europe où il effectue un bref séjour privé.

Il regagnera le Cameroun dans les prochains jours.

Le Ministre d’Etat, secrétaire général
de la Présidence de la République

Jean Marie Atangana Mebara

© La Nouvelle Expression


La question de la succession du président de la République, encore passablement floue

Yaoundé - Cameroun ( 7/06/2004) Alain B. Batongué

Les événements vécus, dans la hantise et parfois dans la douleur, depuis vendredi dernier, viennent simplement rappeler au président de la République, aux autres acteurs politiques (partis politiques, syndicats, société civile) et à la population tout entière, l’urgence d’une réforme de la vie politique nationale, plus basée sur des institutions au fonctionnement clair et transparent, que sur des hommes qui ont décidé de tout concentrer.

Comment pouvait-on sérieusement penser, dans ce village planétaire qu’est devenue la terre, qu’une personnalité comme Paul Biya, président de la République du Cameroun, puisse décéder et que, 48 heures après, aucune radio internationale, aucune agence de presse, ne parvienne à être informée et à relayer la nouvelle dans le monde entier ? La question a souvent effleuré l’esprit de nombreux Camerounais depuis vendredi soir. Mais peu avaient véritablement envie de réfléchir, au moment où émotionnellement et psychologiquement, ils étaient " ceinturés " par cette rumeur lancinante, bâtie sur des éléments au moins vraisemblables. Car en plus de 22 ans de règne, le président Biya a souvent eu à prendre des coups, sous forme d’intox, mais c’est bien la première fois que l’on l’annonçait mort. Et la manière dont la nouvelle s’est répandue, pratiquement au même moment et partout à la fois, à travers des réseaux variés comme le téléphone, internet et le bouche à oreille, indique à suffisance qu’il s’agissait bel et bien d’une organisation de professionnels.

Peut-être faudra-t-il déterminer un jour qui se cache derrière ce groupe qui a réussi à ébranler tout un pays. Et, contrairement à ce que des esprits faciles pourraient penser, les pistes ne se limiteront pas seulement autour de l’opposition externe, d’où qu’elle vienne, que l’on soupçonne déjà certes, d’avoir voulu, en cette occasion, fragiliser la prochaine et évidente candidature du président Biya à l’élection présidentielle pratiquement annoncée, du fait de son âge et de son état de santé. Un groupe spontané, se présentant sous l’appellation de Réseau Cameroun, a ainsi indiqué que " la rumeur du décès de Paul Biya intervient dans un contexte de précampagne électorale au Cameroun. Le Président de la République du Cameroun est donné favori de l’élection présidentielle annoncée dans son pays au mois d’octobre prochain. ", expliquant donc ensuite que " l’annonce de cette rumeur aurait bien fait rire le président camerounais depuis sa résidence de Genève. En Afrique, annoncer faussement la mort de quelqu’un rallonge généralement son espérance de vie... " Dans certains milieux proches du pouvoir, on n’a pas hésité à qualifier cette initiative de tentative de déstabilisation. Car il est tout à fait possible que le " coup " ait été organisé de l’intérieur même du système, avec ou sans son consentement, pour son bien ou nom. Mais il faut bien en convenir, la majorité des Camerounais a peu ri de cette nouvelle à l’humour approximatif.

A la manière dont la Crtv a " géré " l’après communiqué du secrétaire général de la présidence de la République, on peut même penser que le test serait parti du prince lui même, à l’effet de rassurer plus tard ses concitoyens et de récupérer quelque succès populaire qui lui sera utile pour la prochaine campagne, au moment où l’affaire de son avion personnel et quelques autres avaient quelque peu mis à mal son système de gouvernement et le choix de ses principaux collaborateurs. Doit-on le rappeler, le communiqué de Jean Marie Atangana Mebara, bien que arrivé un peu tardivement, est venu rassurer des Camerounais passablement perturbés, mais il n’est, en aucun cas, un certificat d’immortalité du chef de l’Etat. De dire que la rumeur était fausse et avait même des intentions malveillantes, de préciser que le président va bientôt revenir au pays pour s’occuper des devoirs de sa charge est bien différent d’affirmer qu’il est " en super forme ", et d’insinuer que rien ne peut lui arriver. A la vérité, la situation vécue ces derniers jours traduit simplement le déficit démocratique que vit notre pays, malgré le ramdam médiatique organisé parfois autour certains actes spectaculaires.

Dans son dernier rapport sur l’état des droits de l’Homme dans le monde en 2003, le secrétariat d’Etat américain reprend une formule utilisée il y a peu par Christian Penda Ekoka, en touchant ce qui apparaît comme le fond du problème. Il qualifie en effet Paul Biya, d’ " homme fort " du Cameroun, au moment où, dans les pays occidentaux, on parle davantage d’institutions fortes, qui dépassent le simple cadre de celui qui, à un moment donné les incarne parce qu’il n’est qu’un instrument temporal. Les événements vécus, dans la hantise et parfois dans la douleur, depuis vendredi dernier, viennent simplement rappeler au président de la République, aux autres acteurs politiques (partis politiques, syndicats, société civile) et à la population tout entière, l’urgence d’une réforme de la vie politique nationale, plus basée sur des institutions au fonctionnement clair et transparent, que sur des hommes qui ont décidé de tout concentrer. En d’autres termes, et même si, par le passé, il s’est avéré que c’est un sujet qui fâche, il est question de poser à nouveau, et en extrême urgence, la question de la succession du président de la République, encore passablement floue.

© MUTATIONS

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