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Blue’s

Blandin Wabasha a joué sa dernière note de musique

Après Nzongo-Soul, la famille des artistes congolais de la diaspora est en deuil. Blandin Wabasha nous a quittés ce lundi 20 août 2018 des suites d’un accident. C’est un orfèvre de la musique qui vient de rejoindre le Panthéon des musiciens congolais.

Blandin est, à l’origine, un produit du Woodstock urbain brazzavillois, où les artistes, des dilettantes, avaient une soif folle de connaissances malgré, ou peut-être à cause, de la protohistoire des Paul Kamba, Jacques Elenga Eboma et des Bantous de la Capitale.

Au milieu des années 70, après avoir forgé ses talents dans les groupes vocaux Blandin, en compagnie de son complice de toujours, John Boxingo, participe à la création du mythique groupe du Plateau des quinze ans Zimbabwe. Blandin campera à la guitare basse, John Boxingo à la guitare solo. Fin des années 70, Blandin prête ses compétences, tour à tour, au groupe Djouéla Polé polé de Madia (Bacongo), Isifi Ngongui d’Armand Debabongo (Moungali) au moment de la frénésie Ntisilabo, Oya Sox, Sauvé l’école. C’était la mode, les meilleurs musicos alternaient au rythme des sollicitations.

Début des années 1980, c’est l’épopée parisienne de Lokéto en compagnie d’Aurlus Mabélé, Diblo-Dibala (guitariste), Ngouala Baron, Mav Cacharel, Macaire. Blandin est de la partie. La vague de la rumba brazzavilloise submerge Paris. C’est l’âge d’or de la soukous congolaise. L’impact déborde les frontières de l’Hexagone. L’onde de choc est ressentie aux quatre coins de la planète : des Antilles à la Namibie.

Blandin, interactif, élargit son champ d’action. La guitare, le clavier, le chant n’ont plus de secret pour lui. Nombre d’arrangements des tubes congolais, voire africains, portent son empreinte. Equipé d’un studio d’enregistrement personnel, l’artiste approfondit sa connaissance de la programmation et de l’harmonie. Il façonne les tendances musicales dans un univers où la World Music est aussi variée qu’exigeante.

Le dernier dossier dans lequel sa touche artistique a été totale porte le nom Kabou (offrande), une œuvre de Soum Karol, l’autre complice des années Zimbabwe, à Moungali, laboratoire qui a vu naître des enfants terribles : Jean-Jacques Bayonne, Armand Kaba Mando, Malik, Rodin, Mac La Jeannot, Ntis, Yvon Lay P., Malonga Papillon, Ya Dave, Rigo Star, Lazare Balossa, Ntys, Mawawa, Ougos, Belmis...

Voulant changer de fusil d’épaule, cherchant à mettre plusieurs cordes à son arc, l’artiste avait fait une reconversion dans la messagerie et la logistique.

Ce lundi 20 août, un accident professionnel, bête et cruel, a stoppé net la carrière d’un génie de la musique qui n’avait pas encore fini d’apporter sa pierre à l’édifice.

Que la pléiade des artistes disparus accueille l’étoile au firmament des Stars.

Signé Force de frappe

Veillée  : samedi 25 août Sevran Beaudotte RER B direction Roissy.
Contacts :
Ma Mpondo : 0752728432
Baudry : 0627422338 / 0605649625
Jérémy : 0668166195
Blanchard de Ville Propre : 0755375440
John Boxingo : 0771012453

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