email

Bras de fer entre le gouvernement et le syndicat d’enseignants

L’école publique au Congo a été rouverte depuis le 3 octobre dernier. Cependant elle n’est pas fréquentée par les élèves. La grève initiée par le collège des syndicats de l’enseignement en demeure la cause principale. Cette cessation collective du travail pendant un mois, avec reconduction, décidée par les enseignants le 27septembre et rendue effective une semaine plus tard, a pour objet entre autres revendication l’intégration des volontaires à l’enseignement dans la fonction publique, la prise en compte par le gouvernement du statut particulier des enseignants, et le déblocage des avancements et reclassements avec effet financier.

Après une semaine de silence, le gouvernement a réagit par l’entremise de M. Gilbert Ondongo, ministre du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale. Ce dernier, dans sa communication datant du 10 octobre, a déclaré qu’un « groupe de personnes prétendant former un collège syndical et représenter les intérêts a publié un avis de grève d’un mois à compter du lundi 3 octobre 2005. Ce groupe de personnes s’est résolu à proférer des menaces et à organiser des violences à l’encontre des enseignants qui n’adhèrent pas à leur initiative. Suivant les lois de la République, une grève ne peut être organisée que par les organisations professionnelles dûment reconnues, et ce, suite à un refus de l’employeur de négocier ou lorsque les négociations entre les travailleurs et l’employeur échouent... »

Le ministère de travail, en charge du respect du droit de travail et garant du libre exercice des activités syndicales a prétendu n’avoir jamais été informé de l’existence de certains syndicats formant le dit collège syndical et par conséquent ne les a jamais reconnus. De même, il n’a jamais été saisi d’un préavis de grève ainsi que l’exigent les lois de cette structure.

Dans sa déclaration, le gouvernement a tenu à rappeler que l’ensemble des revendications, à une exception près, soulevées par les personnes parlant au nom du collège syndical font actuellement l’objet de négociations entre le ministère de travail et les centrales syndicales les plus représentatives des travailleurs dans le cadre de la commission ad hoc sur la trêve sociale.

Comme chacun peut le constater a poursuit cette déclaration, l’initiative des personnes en cause foule au pied les lois et les règles de la République.

Le ministère du travail a déclaré solennellement illégale la grève que tente d’imposer par tous les moyens, même les plus inadmissibles les personnes se réclamant du collège syndical des enseignants du Congo.

Sur ces entrefaites, le gouvernement a donc invité les enseignants fonctionnaires et les appelés volontaires à regagner sans délai leur poste de travail. Il a menacé les enseignants fonctionnaires qui ne reprendront pas leur service à des sanctions disciplinaires prévues par la loi et les règlements en vigueur, notamment la suspension de leur salaire. Quant aux volontaires, le gouvernement leur à intimer l’ordre de se présenter au plus tôt à leur lieu d’affectation au risque de voir le cours de leur processus d’intégration dans la fonction publique annulé.

A cette déclaration, le collège syndical a rappelé au ministre du travail, ce 11 octobre, que les enseignants du public sont régis par la loi 02199 portant statut général de la fonction publique et non par le code de travail et que cette loi ne prévoit pas formellement les mécanismes du déclenchement de la grève. Il existe donc un vide juridique.

Le collège syndical s’indigne des menaces proférées par le ministre du travail à l’endroit des enseignants grévistes et considère ces menaces comme une atteinte grave aux libertés syndicales et au droit de grève.

Devant un tel état de fait, le collège syndical de l’enseignement demande aux enseignants du Congo de continuer à observer la grève jusqu’à l’aboutissement de leurs revendications.

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.

Recevez nos alertes

Recevez chaque matin dans votre boite mail, un condensé de l’actualité pour ne rien manquer.