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Bush appelle à l’unité et promet la capture de ben Laden

WASHINGTON (AFP) - Le président George W. Bush a appelé les Américains à surmonter leurs divisions lundi, cinquième anniversaire des attentats du 11-Septembre, sans démordre de sa politique de guerre contre le terrorisme qui cause ces dissensions de plus en plus profondes.

M. Bush a ainsi invoqué cette guerre pour promettre que les Etats-Unis captureraient Oussama ben Laden et pour refuser un retrait d’Irak, dans une allocution prononcée à l’occasion de cette journée de commémoration.

« Notre nation a subi des épreuves, et le chemin qui nous attend est difficile. Remporter cette guerre (contre le terrorisme) exige l’effort d’un pays uni », a-t-il dit, marquant la solennité de ce jour en s’adressant à la Nation depuis le bureau Ovale de la Maison Blanche, pour la cinquième fois seulement en presque six années de présidence. « Nous devons donc laisser de côté nos différences, et travailler ensemble pour passer cette épreuve que l’Histoire nous a imposée », a-t-il dit.

Auparavant, il avait pris une part discrète aux commémorations des attentats les plus meurtriers de l’histoire des Etats-Unis en se rendant avec son épouse Laura sur les trois sites des attaques, à New York, Shanksville (Pennsylvanie) et au Pentagone, à Washington.

Il a réconforté et étreint les proches des victimes et observé une minute de silence à l’heure exacte des attaques contre le World Trade Center à New York. « Oussama ben Laden et d’autres terroristes continuent à se cacher. Le message que nous leur adressons est clair : peu importe le temps que cela prendra, l’Amérique vous trouvera et vous jugera », a promis M. Bush dans son discours.

Pendant 24 heures le souvenir ému d’une journée qui a traumatisé l’Amérique a prévalu sur la discorde qui a succédé à l’union nationale formée derrière le président après les attentats, quand près de 90% des Américains soutenaient M. Bush. Ils sont moins de 40% aujourd’hui. Si les Américains ont observé une trêve dans leurs querelles pour commémorer le 11 septembre, ils sont profondément divisés sur le bien-fondé de la guerre en Irak et la légitimité des moyens employés dans « la guerre globale contre le terrorisme ».

M. Bush a admis que Saddam Hussein n’était pas responsable des attentats du 11-Septembre. Mais, « quelles que soient les erreurs qui ont été commises en Irak, la plus grave serait de croire que, si nous retirions (nos militaires), les terroristes nous laisseraient en paix », a-t-il dit. « Ils ne nous laisseront pas en paix. Ils nous suivront. La sécurité de l’Amérique dépend de l’issue du combat mené dans les rues de Bagdad », a-t-il dit.

M. Bush a réaffirmé que l’Irak était l’un des théâtres d’un « combat idéologique décisif de ce 21ème siècle ». « On a appelé ce combat choc des civilisations. En vérité, c’est un combat pour la civilisation. Nous nous battons pour préserver le mode de vie des pays libres », a-t-il dit. Il a aussi justifié ce combat par sa volonté de répandre la démocratie au Proche-Orient et d’offrir « une autre voie que l’extrémisme ».

« Si nous ne remportons pas la victoire contre les terroristes aujourd’hui, nous laisserons à nos enfants un Proche-Orient regorgeant d’Etats terroristes et de dictateurs extrémistes dotés d’armes nucléaires », a-t-il dit. A deux mois d’élections qui menacent dangereusement la majorité, M. Bush et son gouvernement ont lancé une campagne agressive pour regagner une partie du crédit perdu et convaincre les Américains que les républicains sont le meilleur rempart contre le terrorisme.

Malgré la publication d’un nouveau rapport sénatorial sapant leur argumentaire, ils répétent que la guerre en Irak et la « guerre contre le terrorisme » sont intimement liées et que les Américains sont aujourd’hui « plus en sécurité », même si Oussama ben Laden reste en fuite et si Al-Qaïda s’est encore manifesté lundi par une vidéo de son numéro deux, Ayman al-Zawahiri.

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