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Dilapidation festive des fonds publics

Cérémonies d’investiture en Afrique : un fardeau financier

Une cinquantaine de délégations dont trente cinq conduites par des chefs d’Etat ou de gouvernement. L’investiture du président sud-africain, Thabo M’Beki, le 27 avril dernier, doublée de la célébration du dixième anniversaire de la fin officielle de l’apartheid, avait de quoi faire pâlir d’envie et de jalousie des sommets de l’Union africaine. Ces rencontres panafricaines, pourtant censées débattre des questions liées au destin du continent , enregistrent parfois moins d’une trentaine de délégations. C’est donc devenu un rituel qu’un chef d’Etat africain élu ou réélu (la transparence de son élection importe peu), invite ses pairs pour son couronnement.

Par Le Pays

Source : www.amadoo.com

L’Afrique du Sud a l’excuse de son statut particulier. Le pays a été profondément traumatisé par trois siècles de domination blanche. L’apartheid a écarté les neuf dixièmes de la population de tous les centres de décision. La fin officielle de cette injustice légalisée est intervenue en 1994. Et la cérémonie de Pretoria était davantage consacrée à la célébration du dixième anniversaire de la fin de cette discrimination raciale qu’à l’investiture du président réélu. Quoi qu’on dise, la disparition de l’apartheid ne signifie pas forcément la fin des inégalités criardes en Afrique du Sud. Et la communauté internationale devait donc manifester son soutien à ce pays dans son processus de transformation, même si le mouvement paraît désormais irréversible.

Si le cas sud-africain s’explique largement, on ne saurait comprendre les coûteuses cérémonies d’investiture des autres chefs d’Etat africains parfois mal élus. Ces intronisations, à la limite de la folklorisation, grèvent les maigres ressources nationales. Elles s’accommodent mal de la bonne gouvernance claironnée à tous vents.

Ces cérémonies grandioses, où presque tous ceux qui comptent en Afrique se retrouvent, servent quelque fois à donner un semblant de crédibilité et de reconnaissance à des présidents élus dans des conditions pas toujours transparentes. Et lorsque certains pays, notamment la France, s’empressent d’adresser leurs "chaleureuses félicitations" au président réélu, alors c’est la cerise sur le gâteau.

Les dirigeants africains qui aiment si bien copier, doivent s’inspirer des pratiques de leurs "maîtres". Que ce soit l’ Europe ou les Etats-Unis, qui restent la référence des princes qui nous gouvernent, l’élection d’un président, encore moins sa réélection, ne donne droit à aucune réjouissance particulière . Il prête juste serment et se met au travail le même jour. En Afrique, on prend tout son temps pour fêter, le travail attendra.

On en vient même à exporter pour rien ce fâcheux penchant fêtard là où l’on n’en a pas besoin. Il est vrai que tout succès mérite d’être célébré.

Mais l’on gagnerait à contenir les réjouissances dans de justes proportions . Les premiers responsables qui doivent être des modèles, ne montrent pas toujours le bon exemple. Dans ces conditions, on ne doit pas trop s’étonner que la moindre cérémonie, même la plus insignifiante, donne lieu à de grandes festivités sans commune mesure avec l’événement. Le côté festif noie alors tout l’intérêt de l’événement. Bien sûr, tout ceci a un énorme coût financier que le contribuable ne cesse de payer.

Tout cet argent englouti aurait pu servir à financer des infrastructures nettement plus importantes pour le développement du continent. Tout porte à croire donc que l’Afrique ne sait pas encore ce qu’elle veut . Pendant que d’autres parties du monde, comme l’Asie du sud-est, qui n’avaient même pas le niveau de développement de la plupart des pays africains il y a à peine quarante ans, vénèrent le travail, le continent noir ne fait que s’appauvrir davantage chaque jour que Dieu fait. Il n’est donc pas étonnant que les autres continents le considèrent tout juste comme simple consommateur et réceptacle pour déchets toxiques.


Par : niaou

ebonga ebonga te...

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