A la veille des cérémonies du 60e anniversaire du Débarquement allié en Normandie, les deux chefs d’Etat, qui se sont entretenus à l’Elysée pour la première fois depuis neuf mois, ont réaffirmé la force de l’amitié franco-américaine.
M. Chirac, l’un des principaux opposants à la guerre contre l’Irak, a donné satisfaction à M. Bush en manifestant sa volonté de parvenir « dans les prochains jours » au vote d’une résolution par le Conseil de sécurité de l’ONU qui permette de donner au nouveau gouvernement irakien une pleine souveraineté.
Cette question était au cœur des entretiens, le président américain souhaitant que les Nations Unies appuient la nouvelle étape que constituera le transfert de pouvoir aux Irakiens, le 30 juin.
Ces jours derniers, le président français insistait notamment pour que les Irakiens aient le contrôle de leurs propres forces et un droit de regard sur les principales opérations de la force multinationale, principalement composée de soldats américains.
George W. Bush a fait état d’une lettre adressée par le gouvernement irakien à la coalition détaillant les modalités de la présence des forces en Irak après le 30 juin. Les quelque 140.000 soldats américains « resteront, à la demande du gouvernement intérimaire », a-t-il affirmé.
Remerciements
Tout en faisant un grand pas vers les Etats-Unis, Jacques Chirac a émis des doutes sur l’amélioration de la situation.
Dans un souci partagé d’apaisement, MM. Chirac et Bush ont énuméré les domaines dans lesquels Paris et Washington coopèrent efficacement, du maintien de la paix dans les Balkans et en Afghanistan à la lutte contre le terrorisme et la prolifération des armements.
Jacques Chirac a également pris soin de remercier les Américains pour « les sacrifices qu’ils ont consentis et le sang qu’ils ont versé » pour la libération de l’Europe. A l’appel d’organisations de gauche et d’extrême gauche, plusieurs milliers de personnes ont défilé en fin d’après-midi à Paris pour protester contre la visite du président américain. (…)
