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Congo : Et maintenant ?

Congopage Presse - 22 Juillet, 2009. Les jeux sont faits ; nous sommes allés au vote ou nous n’y sommes pas allés ; nous discutons sur le taux de participation. Mais qu’est-ce qui va nous arriver maintenant ? A coup sûr, 7 ans de régime Denis Sassou N’Guesso. Et donc, sept ans durant lesquels nous devrons chercher à conforter le pouvoir ou à le contester, mais un peuple qui nous dit à tous, majorité et opposition, que nous ne sommes que des schizophrènes.

Car s’il y a un enseignement majeur qui se dégage de l’élection du 12 juillet, il ne s’adresse pas à un seul camp. Nous sommes trop attachés à la démocratie qui est selon nos petites mesures, et pas universelle, pour faire attention au message que le peuple nous a lancé.

A la majorité en place, les votants congolais ont dit : nous n’allons pas nous fatiguer à aller aux urnes, gagne et laisse-nous continuer notre vie. Car, je ne sais pas si nous avons fait attention aux nombreux reportages (mêmes les plus décriés par le pouvoir, ceux de France 24 ; ou par l’opposition qui en a après 3ATélé Sud), beaucoup des personnes interrogées ont mis en avant le besoin de paix. « Laissez-le gagner, pourvu que nous ayons la paix », disait même cette électrice de Bacongo. Autrement, inutile de s’étriper pourvu que le Congo poursuive son petit bonhomme de chemin. Dans ce sens, il est assez peu louangeur d’affirmer que la participation au vote a été massive. Nous avons tous vu ces bureaux de vides, ces trains et ces camions pris d’assaut par des gens qui voulaient « se mettre à l’abri ». Ceux qui « fuyaient » Brazzaville étaient aussi des électeurs. Donc, si on ne peut crier avec l’opposition qu’il n’y a eu que 15% des votants, les 66% de taux de participation que la Conel a sortis de son chapeau sont également une vraie blague.

A l’opposition aussi, ce vote a voulu dire une chose importante. Il ne faut s’illusionner. Ce n’est pas l’appel à boycott lancé par l’opposition qui a expliqué la faiblesse affluence aux urnes. C’est la connaissance que, tout compte fait, le Congo n’avait pas les moyens de se payer une nouvelle aventure. Car c’est bien de l’aventure et une méconnaissance de la réalité politique de chez nous qui peuvent expliquer qu’un Moukouéké ait voulu aller au vote sachant qu’il avait plus que l’âge requis ; qu’un Poungui ait prétendu se présenter alors qu’il n’est au Congo que depuis quelques mois. Ils savaient l’un et l’autre que pour imparfaite qu’elle loi soit, il y avait une loi électorale. Et d’ailleurs, c’est bien sur cette base-là qu’ils ont confectionné leur dossier, se sont soumis ou ont voulu se soumettre aux tests médicaux, ont reproché au candidat Sassou N’Guesso de n’avoir pas déclaré ses biens. Ajoutons que la multiplication des candidatures au sein d’une même UPADS était aussi un aveu d’impuissance, à ne pas savoir sa propre troupe.

Donc, résolument, nous sommes bien Congolais à hurler avec les loups et à ne voir la démocratie que telle qu’elle est déposée dans les alambics de nos propres éprouvettes. Qui dit un mot de plus est antidémocrate. C’est-à-dire contre moi. Donc contre mon parti. Lamentable.

CP.

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