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Conseil d’administration de la BEAC : des décisions salvatrices pour la zone CEMAC

Jean-Félix MAMALEPOT

Le Conseil d’administration de la Banque des États de l’Afrique centrale s’est réuni en session ordinaire jeudi 27 novembre 2003 à Yaoundé(Cameroun), sous la présidence de Monsieur Jean-Félix MAMALEPOT, Gouverneur de la Banque, son président statutaire.

Dans son examen de l’environnement économique international, le Conseil d’administration a pris acte du maintien par le FMI des prévisions de l’activité économique mondiale.

Ainsi le PIB devrait s’accroître de 3,2 % en 2003, contre 3 % en 2002, et se consolider à 4,1% en 2004. Toutefois, en raison de l’atonie de la conjoncture en Europe, les échanges commerciaux n’augmenteraient que de 2,9 % au cours de cette année, contre 3,2 % en 2002, avant de progresser de 5,5 % en 2004.

L’évolution des cours des principales matières premières exportées par la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), a été globalement défavorable pendant les neuf premiers mois de l’année 2003 ; leur indice composite ayant reculé de 4,2 % entre septembre 2002 et septembre 2003.

Analysant l’impact de la forte appréciation de l’Euro sur les économies de la CEMAC, le Conseil a estimé que cette évolution oblige les États à mettre plus que jamais l’accent sur la discipline en matière de gestion de leurs finances publiques et sur la diversification de leurs bases productives respectives.

Au regard de récentes données provisoires disponibles, le Conseil d’administration a estimé que la CEMAC devrait afficher un taux de croissance du PIB de 4 %, en termes réels, au même niveau que l’année dernière.

Pour 2004, les projections macroéconomiques s’annoncent globalement meilleures, car le taux de croissance du PIB devrait se situer entre 8 % et 9 %. Le taux d’inflation atteindrait 2,7 % et l’excédent budgétaire, base engagements, hors dons se consoliderait à 1,7 % du PIB.
Néanmoins, le déficit du compte courant s’élèverait à 8,5 % du PIB en 2003, contre 8,1 % en 2002 et devrait se replier à 3,5 % en 2004. Ces performances se réaliseraient grâce à l’augmentation de la production pétrolière dans la CEMAC, à la fin des troubles socio-politiques qui permet d’améliorer l’offre des produits vivriers et à la réhabilitation des circuits de distribution des biens de consommation courante.
Le Conseil d’administration a relevé que la situation monétaire des pays membres de la CEMAC est caractérisée, au 30 septembre 2003, par une légère progression (0,6 %) des avoirs extérieurs nets du système monétaire. Le crédit intérieur net a enregistré une hausse de 3,2 % résultant d’une progression de 5,5 % des crédits à l’économie et d’une contraction de 1,3 % des créances nettes sur les États.

Reflétant ces évolutions, la masse monétaire M2 s’est accrue de 2,2 %, contre 11,8 % sur la période de douze mois au 30 septembre 2002. Les réserves brutes de change ont représenté 2,9 mois d’importation de biens CAF, contre 3,2 mois un an plus tôt. Sur la même période, le taux de couverture extérieure de la monnaie est revenu de 67,76 % à 64,96%.

Par ailleurs, le Conseil d’administration a notamment :
 pris acte des comptes rendus des réunions des Comités monétaires et financiers nationaux qui se sont tenues en octobre et novembre 2003 ;
 renouvelé pour trois ans le mandat du Commissaire aux comptes Ernst & Young ;
 adopté le règlement intérieur du Comité d’audit ;
 autorisé le Gouverneur à signer avec les autorités du Tchad, les conventions de comptes relatives à la gestion des revenus pétroliers de ce pays membre ;
 pris acte de la décision du Comité ministériel de démonétiser et de priver du cours légal et du pouvoir libératoire sur l’ensemble du territoire de la CEMAC, les billets des gammes 72 et 82, ainsi que les billets dits de "type ancien" à compter du 1er avril 2004.

Le Conseil d’administration a décidé de tenir sa prochaine réunion extraordinaire le 18 décembre 2003 à Douala (Cameroun).
Le président du Conseil d’administration Jean-Félix MAMALEPOT a fait observer une minute de silence en mémoire de Monsieur Santiago NSUE MEDJA, décédé, alors directeur central de la formation, le 15 novembre 2003 à Dakar. Son inhumation a eu lieu le 23 novembre 2003 dans le village de NSOK-NSOMO, en République de Guinée Équatoriale.

Source : BEAC

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