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Cuba : le régime et les amis de Castro affichent leur optimisme sur sa santé

LA HAVANE (AFP) - Le régime cubain et ses amis ont continué mardi de distiller des informations optimistes sur la santé de Fidel Castro et son prochain retour aux commandes, confirmant le sentiment de la dissidence que rien ne changera à Cuba pendant l’intérim assuré par son frère Raul.

Dernier en date, l’ex-président nicaraguayen le leader de l’opposition sandiniste Daniel Ortega, de retour de Cuba, a affirmé mardi soir que le fondateur du régime de 1959 est « déjà actif, tient des conversations téléphoniques et oriente les décisions ». Il s’est dit confiant dans un retour de Fidel Castro aux manettes « dans quelques temps ».

Le président vénézuélien Hugo Chavez n’a pas été en reste, assurant qu’il croyait « beaucoup » en la « guérison complète » de Fidel Castro, qu’il avait « des informations très encourageantes » à ce sujet.

Selon M. Chavez, Castro ne juge pas non plus menacée la révolution cubaine après sa mort : « Je peux mourir et Cuba suivra son chemin, il y a maintenant une équipe, une révolution, un peuple préparé pour tout ce qui peut arriver », a confié le mois dernier le « lider maximo » à M. Chavez, selon ce dernier.

L’ancien compagnon de route du guérillero Ernesto Che Guevara, le médecin Alberto Granado, 84 ans, qui vit à Cuba, a assuré lui aussi que « Fidel va parfaitement bien ». « Il continue de se reposer, ce dont il avait énormément besoin. J’estime qu’il devra rester au lit au moins quatre semaines de plus », a-t-il indiqué par téléphone au site internet du journal argentin Clarin.

L’ambassadeur cubain à Caracas, German Sanchez Otero, a cherché à dissiper tout doute sur l’état de Fidel Castro, en affirmant qu’il évoluait « de façon favorable » et « va continuer de se rétablir progressivement ».

Selon l’ambassadeur, la situation politique à Cuba est « de complète normalité », sans troubles à l’ordre public, les institutions continuent de fonctionner.

La fille du "Che", Aleida, a elle aussi affirmé que Fidel Castro "est en train de se rétablir" et va bientôt reprendre ses fonctions.

Plus que jamais secret d’Etat, la santé de Fidel Castro, disparu de la scène publique depuis le 26 juillet et opéré le 28 selon des sources diplomatiques, fait l’objet de multiples scénarios.

« Le plus probable : les autorités disent la vérité, Fidel récupère effectivement et fait une apparition, brève, mais spectaculaire, avec +standing ovation+ au sommet des Non-alignés de septembre », a estimé un diplomate occidental.

« L’autre, qu’on ne peut pas exclure non plus : son état est bien plus sérieux qu’on nous le dit, et le régime se prépare au jour fatidique en appliquant strictement le plan de succession prévu », a-t-il indiqué.

Même le président américain George W. Bush avoue son impuissance à percer les mystères d’un régime opaque, ennemi acharné de Washington depuis un demi-siècle : « Je ne sais pas. Je ne sais vraiment pas », a-t-il déclaré lundi.

Mardi, la Maison Blanche a confirmé des informations de presse selon lesquelles elle dresse des plans dans l’éventualité d’un bouleversement politique à Cuba tout en admettant que ces projets sont actuellement purement hypothétiques.

Certains experts américains comme Brian Latell, un ancien analyste de la CIA, sont convaincus que même s’il se remet de sa maladie, Fidel Castro « ne reviendra jamais aux commandes ». Jaime Suchlicki, réfugié depuis les années 60 à Miami, pense que « ce sera pour un rôle figuratif ».

Aleida Guevara a indirectement répondu aux spéculations sur un changement de cap en estimant que même si le fondateur du régime de 1959 devait disparaître, la révolution lui survivra. « Mon peuple et Fidel sont unis de manière indissoluble et le jour où il viendra à manquer, notre peuple continuera », a-t-elle affirmé.

La presse du régime a diffusé ces derniers jours une pétition de plus de 400 intellectuels étrangers dont 7 Prix Nobel demandant instamment à Washington de « respecter la souveraineté de Cuba ».

D’autres personnalités se sont jointes mardi à cet appel, comme les acteurs mexicain Gael Garcia Bernal et argentin Rodrigo de la Serna, qui avaient incarné à l’écran Che Guevara et Granado, dans « Diarios de Motocicleta ».

Dans ce contexte incertain, l’opposition interne qui a perdu mardi l’une de ses figures, Gustavo Arcos, mort d’une pneumonie à 79 ans, observe la situation prudemment mais avoue n’entretenir aucune illusion sur des initiatives réformistes du régime en place.

Pionnier de la dissidence cubaine, Gustavo Arcos est mort mardi des suites d’une pneumonie dans un hôpital de La Havane, à l’âge de 79 ans, après une vie de combat qui l’a conduit à l’assaut de la Moncada aux côtés de Fidel Castro avant de goûter les prisons du régime.

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