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De la privatisation de l’exploitation du bois à la création de forêts privées

BRAZZAVILLE, 23 juin (AFP) - 17h46 - Les autorités congolaises viennent de lancer un programme de création de forêts privées, deux ans après la privatisation de l’exploitation du bois, afin d’associer les opérateurs privés à la gestion durable des ressources forestières.
"A ce programme de création de forêts privées, nous avons associé les paysans, les organisations non gouvernementales et les opérateurs privés", a annoncé lundi à l’AFP, Antoine Moutanda, directeur du Service national de reboisement (SNR), organisme public chargé de la génération des forêts au Congo.

C’est la première initiative de ce genre au Congo où les forêts et leurs produits sont la propriété de l’Etat, mais où l’exploitation forestière est assurée entièrement par les sociétés privées.

En décidant de la création de forêts privées, le gouvernement met partiellement fin au rôle prépondérant de l’Etat dans la gestion notamment du bois.

Le programme consiste en une plantation, aux côtés d’essences locales, de plusieurs essences d’arbres fruitiers, manguiers, orangers, etc..., fournis par le SNR aux opérateurs privés qui seront propriétaires de ces forêts et devront en échange en assurer la gestion durable.

Une des utilisations prévue est la fourniture en bois de chauffe des populations locales.

"Nous avons déjà pour cette année 150 hectares de forêts pour le compte du privé", a précisé M. Moutanda.

Les forêts couvrent les 2/3 du territoire du Congo.

Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 30 à 40.000 hectares de forêts sont détruites chaque année au Congo par les feux de brousse.

La création de forêts privées fait partie d’un programme entièrement financé par le gouvernement congolais pour régénérer son patrimoine forestier.

L’un des volets de l’opération consiste en la plantation d’essences destinées à fixer les sols et à prévenir ainsi l’érosion qui touche plusieurs départements.

Le programme prévoit également le boisement de proximité dans les exploitations forestières des sociétés privées.

"Nous intervenons dans ces concessions pour reboiser les essences coupées et planter des essences artificielles garantissant ainsi la régénération des forêts", a expliqué M. Moutanda précisant "nous plantons dans leurs concessions 100 pieds à l’hectare".

Le SNR a déjà planté plus de 22.000 hectares de forêts artificielles constituées de sapins, d’eucalyptus et d’arbres fruitiers.

En 2001, le gouvernement a mis fin à la présence de l’Etat dans l’exploitation du bois.

Le bois, deuxième ressource d’exportation du Congo après le pétrole, assure 5% du produit intérieur brut.

Les essences les plus exploitées sont le limba, l’acajou, l’okoumé, le sipo, le sipelli.

En 2002, le Congo a produit plus de 800.000 m3 de grumes.

Le code forestier congolais fait obligation aux sociétés forestières de n’exporter que 15% de grumes, les 85% restant devant être transformées par les industries locales sous forme de déroulage et de sciages.

Ce code prévoit de fortes taxes pour les produits à l’exportation et une fiscalité très faible pour les produits transformés sur place.

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